Cours sur le vin et ateliers de dégustation à Montréal (Canada)
"Participer à une dégustation, c'est d'abord s'offrir du temps, du temps pour soi pour prendre conscience de la beauté des choses ainsi que de soi-même" (Anonyme)
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NOTE: En poursuivant cette lecture, vous déclarez avoir l'âge légal requis dans votre pays pour consommer de l'alcool.
Le domaine de la Grenaudière qui est passé de père en fils depuis le 17e siècle, compte 26 hectares de vignes.
Il est de nos jours sous la garde des deux frères Ollivier, Guy et Jean-Luc. La fille de ce dernier, Mathilde, s'est depuis joint au domaine.
Le répertoire de la maison compte une douzaine de cuvées incluant un vin effervescent, toutes uniquement élaborées avec le même cépage, soit le Melon de Bourgogne.
Même si tous ces vins sont aussi délicieux les uns que les autres, uniquement 2 de ceux-ci ont été référencés par la SAQ (voir ici).
Le vin mentionné en rubrique est selon moi exceptionnel à plus d'un égard. Produit sur les roches de granit de Clisson, au sud-est de Nantes et résultant de faibles rendements, il exprime avec force et justesse son terroir.
De plus, ce vin a été élevé sur ses lies en cuve inox pendant plus de 42 mois. On est loin du petit Muscadet léger et perlant qui foisonne sur les tablettes.
Note: Je n'ai pas pris de chance et j'en ai acheté 3 bouteilles pour une éventuelle soirée au Club des Dégustateurs de Grands Vins, avant de publier cet article.
Comment un si bon vin élaboré de cette manière peut-il coûter si peu? Mystère!
Ce vin se présente vêtu d'une brillante robe jaune doré parsemée de quelques reflets verts; son registre aromatique est quelque peu différent des vins de cette catégorie, proposant des notes florales, mais également des arômes d'agrumes, de pomme jaune, avec un soupçon de miel; bien nourrie dès l'attaque, de belles saveurs subtiles grasses et crémeuses de fruits mûrs se développent en bouche, se prolongeant en une longue finale où apparait une sensation saline de caillou mouillé qui rappelle immanquablement celle de certains vins de Chablis.
Ce Muscadet hors-normes âgé de 6 ans sera en mesure de se garder au besoin encore quelques années en cave.
Pouvant aussi bien accompagner les huîtres, les fruits de mer, les poissons que les viandes blanches, il s'avère ultra polyvalent à table; même ceux qui ne sont généralement pas trop portés vers le vin blanc reconnaîtront qu'il s'agit d'une véritable aubaine.
Culture: Agrobiologique Alcool: 13,5% Servir: 16° C À boire: 2021-2023
Note: Produit végétalien
Provenance: échantillon reçu
La maison Emiliana, le plus important producteur de vins certifiés biologiques et biodynamiques au monde, a été créée en 1986 par la maison chilienne Concha y Toro. Elle opère cependant de manière indépendante de cette dernière.
Le nom Emiliana réfère au prénom de l'épouse du marquis Don Melchor qui fonda en 1883 Concha y Toro.
L'entreprise viticole Emiliana contrôle plus de 1234 hectares de vignes réparties dans les principales vallées du Chili. De ce nombre, elle en possède 858, alors que les 324 autres hectares sont ceux de vignerons partenaires avec ce producteur.
Notons que tous les vins élaborés par la maison Emiliana sont bios et végétaliens. En 2003, elle commercialisa le vin Gê, le premier vin biodynamique élaboré en Amérique du Sud.
Au-delà de l'agrobiologie et de la biodynamie, toute la philosophie de l'entreprise est centrée sur le développement durable et la préservation de l'équilibre naturel entre le vivant (hommes, animaux) et l'environnement.
À cet égard, on retrouve sur les lieux des couloirs biologiques de plantes indigènes, ainsi que de nombreux animaux de toutes sortes pour favoriser la biodiversité.
À chaque année, plus de 1,500 tonnes de résidus des vinifications sont compostés et utilisés pour fertiliser les vignobles.
Fidèle à l'image féminine inspirée par le nom de l'entreprise, les vins de la maison possèdent un style délicat, pur et aérien.
Le répertoire de la maison compte une trentaine de cuvées (incluant un vin mousseux), lesquelles sont réparties en 8 gammes.
La gamme Adobe, l'entrée de gamme de ce producteur, réfère à un ancien matériau naturel utilisé pour la construction au Chili (voir ici).
Elle compte pas moins de 11 cuvées, toutes de type monocépage.
Les raisins biologiques du vin mentionné en rubrique proviennent de vignobles de différentes zones géographique et aux sols diversifiés.
Ils ont macéré et été vinifiés en cuve inox à température contrôlée. Un élevage en barriques de chêne français pendant 6 mois a été réalisé sur 20% de la production.
Ce vin est un nouveau venu au répertoire de produits courants de la SAQ.
Voici une excellente addition au répertoire général de la Société des alcools du Québec.
Arborant une robe rubis légèrement soutenue et subtilement violacée, ce vin propage de belles notes florales, ainsi que des arômes fruités (cerise, framboise, myrtille), des effluves de fines herbes séchées et de fumée, ainsi des parfums épicés et de vieux bois; la bouche suit, fraîche et fruitée, sans surabondance d'aucune sorte; un tel style vaporeux et quelque peu mystérieux n'est pas sans rappeler celui des meilleurs vins de la méthode "nature"; l'ensemble est parfaitement équilibré et bien brodé, procurant une finale agréable.
Plusieurs peineront à croire qu'il s'agit d'un vin de Cabernet Sauvignon; l'absence de sur-extraction l'agrobiologie y sont sans doute pour quelque chose.
Profitez pleinement de ce vin polyvalent à table et offert pour une chanson, en l'accompagnant de viandes rouges et blanches grillées, de plats de pâtes à la sauce tomate avec ou sans viande, ainsi que de fromages légers ou moyennement affinés.
Bien que l'on y élabore du vin depuis des milliers d'années, le Liban demeure encore une destination viticole inconnue pour beaucoup de Québécois.
Nous y ferons incursion par l'entremise de ces 3 vins rouges du Château Kefraya.
Mais avant cela, un peu d'histoire...
Il existe une longue tradition viticole au Liban. La culture de la vigne remonte aux Phéniciens, qui l'introduisirent dans de nombreux pays européens. Les historiens situent la fabrication des premiers vins autour de 6,000 ans avant Jésus-Christ. Le Liban actuel serait l'un des premiers producteurs de vin historique au monde.
Source: www.nationalgeographic.fr
Des traces de ce passé sont encore visibles au nord de la vallée de la Bekaa, où un temple en l'honneur de Bacchus, le dieu du vin, a été édifié par les Romains vers le 2e siècle de notre ère. C'est cette vallée, principalement autour de la ville de Baalbek, qui représente aujourd'hui le centre de la viticulture libanaise. Ses côteaux sont couverts de vignes jusqu'à une altitude de 1,100 mètres et jouissent de conditions climatiques idéales.
Source: www. wikipedia.org
En effet, le soleil brille près de 300 jours par année et la mer Méditerranée agit comme régulateur thermique. Il existe également une grande amplitude thermique puisque les nuits y sont très fraîches.
La surface viticole couvre aujourd'hui environ 27,000 hectares; 300,000 hectolitres du rendement annuel sont vinifiés, le reste est commercialisé en raisins de table. Les cépages dominants sont essentiellement ceux des vignobles français.
Le Château de Kefraya
Le château de Kefraya est un important domaine dont le vignoble établi au pied du mont Liban, compte 300 hectares de vignes. Des vignes plantées entre 950 et 1,100 mètres d'altitude qui donnent plusieurs vins issus de multiples cépages.
⏩ Cabernet Sauvignon, Mourvèdre, Carignan, Cinsault, Syrah, Cabernet Franc, Marselan et Grenache pour les rouges.
⏩ Chardonnay, Viognier, Muscat à petits grains, Sauvignon Blanc, Clairette, Ugni Blanc, Mekssessé, Obeidi et Merwah pour les blancs.
En 1946 dans une région de la Bekaa à une vingtaine de kilomètres de la ville de Chtaura, la famille de Bustros décide d’exploiter un vignoble. Le château Kefraya naît avec les premières vignes qui sont plantées en 1951. Passionné et connaisseur, Michel de Bustros suit pas à pas l’évolution de son vignoble, jusqu’à en faire une société portant le nom de Château Kefraya. Celui-ci nous a quitté en 2016, à l'âge de 87 ans.
On ne recourt pas à l'irrigation et toutes les vendanges se font à la main.
Les vins, qui font la fierté de la maison, sont aujourd’hui mondialement reconnus et exportés vers plus de 40 pays. Implantée au milieu du domaine, la cave du Château Kefraya est dotée d’une installation technique de pointe permettant aux raisins, vendangés manuellement, d’être acheminés, égrappés, vinifiés et pressurés avec le plus grand soin.
Le Château Kefraya est le second plus important producteur de vin du Liban, avec 1.5 million de bouteilles élaborées annuellement, le premier étant le Château Ksara avec 2.5 millions de bouteilles approximativement.
Le répertoire de la maison compte une quinzaine de cuvées dans les trois couleurs. De ce nombre, 6 vins sont présentement disponibles au Québec (voir ici).
Je vous présente donc sans plus attendre 3 de ces vins, sans doute parmi les plus intéressants, que j'ai eu le plaisir d'analyser pour vous, suite à la réception d'échantillons.
Les Coteaux, Château Kefraya, Vallée de la Bekaa, 2017, Liban
Ce vin porte le nom du tout premier vin produit par le Château Kefraya en 1979. Les vignes proviennent de plusieurs terroirs situés à 1,100 mètres d'altitude sur une faille tectonique. Si son assemblage est susceptible de légèrement varier d'un millésime à l'autre, il demeure un vin délicatement boisé qui peut s'apprécier en jeunesse, tout en pouvant poursuivre son évolution durant quelques années. Tout ça à un prix fort raisonnable.
Se parant d'une robe rubis légèrement violacée et soutenue, ainsi que subtilement délavée; ce vin embaume l'air de ses effluves de violette, de ses parfums de cerise noire, de myrtille, ainsi que de quelques fines notes épicées; beaucoup de fraîcheur en bouche communiquée par celle des nuits du vignoble; tannins souples pour ce vin dont le bois demeure sagement en sourdine; belle longueur en finale.
Voici le vin éponyme de la maison. Comme c'est souvent le cas chez la plupart des producteurs, ces vins porte-étendards représentent de bien belles affaires. Après une série de 20 étiquettes qui ont mis de l'avant des œuvres d'artistes-peintres du Liban, cette cuvée se présente sous un nouvel habillage inspiré des premières étiquettes. Arborant la devise latine du domaine, Semper ultra (Toujours mieux), il est le résultat d'une sélection des meilleures grappes pour les 3 cépages, en provenance d'un vignoble spécifique de 22 hectares. Il a été élevé entre 18 et 24 mois en fûts de chêne de différents âges.
Se présentant avec une teinte encore passablement juvénile, soit une robe soutenue rubis et violacée, ce vin propose un joli bouquet d'arômes fruités (myrtille, framboise, mûre), entremêlés d'une touche de cuir et d'un soupçon de fines herbes, ainsi que de notes épicées; souplesse et équilibre qualifient bien ce vin dont la densité livre une certaine portée en bouche, mais sans anicroche; malgré tout, il n'est pas trop corsé et s'avère extrêmement polyvalent avec la nourriture; mérite amplement son prix.
Au sommet de la gamme des vins produits par le Château de Kéfraya, le Comte de M confondra ceux qui auraient encore des doutes sur le potentiel viticole libanais. Il est issu d'un assemblage à part égale de Cabernet Sauvignon et de Syrah, dont les vignes proviennent d'une superficie de 9 hectares à 1,100 mètres d'altitude. Ce vin a été élevé pendant 18 mois en barriques françaises de chêne, neuves à 85%. Le bas de son étiquette représente les Phéniciens qui cultivaient la vigne en ces lieux, il y a plus de 4,000 ans.
Ce vin est plutôt rare. Nous avons la chance d'en recevoir un peu au Québec à chaque millésime et ce, depuis déjà de nombreuses années. Son prix est stable et très avantageux si on le compare avec les prix pratiqués à l'international.
Probablement l'un des meilleurs vins rouges du Liban; il se drape d'une robe rubis légèrement soutenue et subtilement violacée; ce vin propose d'affriolants arômes de fruits rouges et noirs (cerise, cassis, framboise), entremêlés de notes balsamiques et épicées; ne manquant ni d'originalité et ni de belles flaveurs, il se révèle d'un équilibre parfait entre le boisé et le fruit; et que dire de sa finale satinée empreinte d'une grande finesse, laquelle se trouve prolongée en prime par de la rétro-olfaction; avec le temps, celle-ci deviendra encore plus aérienne; un grand vin en devenir, soyez patients.
En résumé, on peut dire que les trois vins ci-dessus présentent entre eux une belle et nette progression. Aux prix auxquels ils sont offerts, ces vins sont nettement sous-évalués. Comme quoi il est souvent payant de sortir des sentiers fréquentés et populaires.
La maison Caparzo possède 90 hectares de vignes qui se trouvent à une altitude variant entre 220 et 300 mètres.
Son répertoire compte une douzaine de cuvées parmi lesquelles on retrouve des vins d'appellations Brunello di Montalcino et Rosso di Montalcino.
Puisqu'elle a la réputation de proposer des prix très intéressants, 6 de ses cuvées sont présentes à la SAQ.
Sur les 26 vins de Rosso di Montalcino référencés par la SAQ, le vin mentionné en titre est le moins cher de tous (voir ici).
Les raisins de Sangiovese proviennent de vignobles du domaine situés au nord et au sud de l'appellation, ce qui contribue à son équilibre et sa complexité.
Un Rosso di Montalcino, frais, léger et bien fruité.
Sa brillante robe rubis ainsi que ses arômes de cerise et de fines herbes en donnent déjà un aperçu; il livre une bouche droite une bienvenue fraîcheur grâce à ses tanins bien souples et très fins; il se termine sur une finale homogène et légèrement vanillée; ne souffrant pas d'extraction tannique superflue, il se boit allègrement si servi légèrement rafraîchi.
Compte tenu de son appellation, il s'agit d'une honnête proposition.
Ce vin représente une invitation pour les antipastis, les volailles et les viandes blanches rôties, ainsi que les plats à la sauce tomate.
L'entreprise viticole de la Croix Sainte-Eulalie qui a été créée en 1971, est un domaine familial de 47 hectares situé dans le hameau de Combejean, au cœur de l'appellation de Saint-Chinian.
On y cultive pour les vins rouges de la Syrah, du Grenache Noir, du Mourvèdre et du Carignan. Le Viognier, le Vermentino, le Grenache Blanc et la Roussanne sont utilisés pour les vins blancs.
On mentionne que l'on cultivait déjà la vigne à cet endroit en 1560, là où existait également une ancienne chapelle. La croix trône toujours parmi les vignes: la croix Sainte-Eulalie.
Le vin rouge mentionné en titre est une sélection de vieilles vignes de Syrah et de Grenache qui ont été vendangées à la main, issues d'une parcelle de 7 hectares du domaine, et qui n'ont fourni qu'un rendement d'à peine 33 hectolitres à l'hectare.
La vinification et la commercialisation de ce vin sont confiées à madame Claude Vialade des domaines Auriol, une société viticole importante située dans les Corbières.
La macération pour la Syrah fut de 21 jours, avec arrosage régulier du chapeau. Celle du Grenache fut un peu plus courte, soit 18 jours. Le vin a ensuite été élevé en cuve inox.
À l'aveugle, même la plupart des bons dégustateurs penseront que ce vin coûte bien plus que 20$.
Se présentant sous une robe juvénile rubis de moyenne intensité et subtilement violacée, ce vin dispense des notes de violette, ainsi que d'effluves de fruits rouges et noirs (mûre, prune, framboise), de réglisse et d'olive noire, parsemés de parfums de la garrigue et de douces épices; on a réussi à livrer l'expression de raisins bien mûris par le soleil, soutenue par une saine acidité, en faisant un vin qui ne lasse pas, verre après verre; finale claire et nette.
Un vin très représentatif de l'appellation et drôlement réussi; du bel ouvrage!
Il réussira à vous séduire, tant sur un tataki de thon rouge, que sur une viande rouge ou blanche, grillées ou rôties (porc, agneau, canard, bœuf), ou sur un fromage moyennement relevés.
