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vendredi 21 février 2025

Le CTAQ dépose un mémoire dans le cadre des consultation sur le Projet de Loi 85


Le CTAQ (Conseil de la Transformation Alimentaire du Québec) regroupe 80% du volume annuel d'affaires de l'industrie alimentaire du Québec, représentant plus de 40 milliards de dollars.





Le CTAQ a récemment déposé son mémoire, ce qui lui a permis de réitérer ses demandes en faveur d’une modernisation ambitieuse de la réglementation encadrant l’industrie des boissons alcooliques au Québec.

Au-delà des mesures du projet de loi 85, cet organisme a insisté sur la nécessité d’une réforme globale du cadre législatif des boissons alcooliques, plutôt que de simples allègements réglementaires ponctuels, qui s’avèrent insuffisants Le Québec accuse un retard considérable par rapport aux autres provinces et aux standards internationaux, limitant ainsi la croissance et l’innovation de nos entreprises.

Vous pouvez télécharger cet important mémoire ici.


Pour les personnes désirant simplement un résumé, voici les principales recommandations qu'il renferme.

Sous-traitance des livraisons de boissons alcooliques: Bien que le projet de loi autorise la sous-traitance de la livraison entre producteurs artisanaux, cette mesure est trop limitée. Nous avons plaidé pour l’ouverture à des transporteurs spécialisés afin d’alléger le fardeau logistique des entreprises, particulièrement celles situées en régions éloignées.

Retrait de l’obligation de marquage par timbre: Le retrait du marquage obligatoire pour les microbrasseries de moins de 15 millions de litres de production annuelle est une avancée. Toutefois, nous avons recommandé d’étendre cette exemption à l’ensemble des producteurs artisanaux de boissons fermentées afin de réduire la charge administrative.

Double permis pour les boissons alcooliques à base de céréales: L’interdiction actuelle pénalise les producteurs souhaitant diversifier leur offre. Nous avons appuyé la modification du projet de loi, qui permettrait aux brasseurs de produire des spiritueux à partir de leurs propres céréales.

Vente des spiritueux artisanaux dans les marchés publics: Actuellement interdite par une simple interprétation administrative, cette restriction freine la commercialisation des produits locaux. Nous avons demandé que la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) révise sa directive pour permettre aux distillateurs d’accéder aux marchés publics dès la prochaine saison.

Modernisation du cadre réglementaire pour les vins embouteillés au Québec: Nous avons également mis en avant les enjeux entourant l’embouteillage des vins au Québec. L’Association des négociants embouteilleurs de vins (ANEV) a souligné l’importance d’assouplir les règles pour favoriser la compétitivité des vins embouteillés localement. Le cadre réglementaire doit permettre une plus grande flexibilité pour la sous-traitance des activités d’embouteillage et la valorisation des vins mis en marché au Québec.

En espérant que le Gouvernement du Québec mettra de l'avant ces propositions raisonnables et surtout très légitimes qui permettrait à notre province d'entrer dans le XXIe siècle, au niveau de la commercialisation des boissons alcooliques.




mardi 11 février 2025

Les Crus Bourgeois du Médoc dévoilent leur nouveau classement


Source: www.terredevins.com

Révisable tous les cinq ans, le classement des Crus Bourgeois du Médoc vient de dévoiler son édition 2025 dans le cadre du salon professionnel Wine Paris / Vinexpo Paris. 170 propriétés sont distinguées, dont 36 Crus Bourgeois Supérieurs et 14 Crus Bourgeois Exceptionnels.

Ils étaient 249 en 2020, ils sont 170 en 2025.





Une nouvelle campagne média accompagne ce classement, s'appuyant sur le slogan "Dépasser les étiquettes". "Ici, on sert du caractère, pas des manières", clame la présentation officielle qui insiste bien sur ce point : les Crus Bourgeois, cela représente tout de même 21% de la surface de production du Médoc, soit 3400 hectares et quelque 15 millions de bouteilles.






jeudi 2 janvier 2025

Le Bye Bye du Vin 2024!


Puisque le temps des palmarès de 2024 bat son plein, je vous propose de lire (ou de relire) les 12 articles qui ont été les plus consultés l'année dernière, sur le blogue du Club des Dégustateurs de Grands Vins.




En 2024, plus de 431 articles ont été publiés sur mon blogue et leurs liens ont été mis sur les principaux réseaux sociaux. Il en est résulté un achalandage record de 514,050 visites au cours de cette année.

Vous trouverez donc ci-dessous les 12 articles les plus lus par mes lecteurs et lectrices en 2024. Vous pourrez constater que plusieurs ont la Société des alcools du Québec pour objet, un sujet fort intéressant mais dont fort peu de chroniqueurs osent traiter.


Une piquette peut-elle gagner un concours de vin?






Quelques réflexions personnelles sur les "vins sans alcool"




Château Lynch-Bages, Pauillac, Grand Cru classé, 1990, France






Survol de 6 cuvées du vigneron Jean-Paul Brun dans leurs plus récents millésimes






La Revue du Vin de France: Au Québec, la SAQ arrête la casse!






De l'appui scientifique pour les vignerons du Québec






25 vins rosés qui risquent le plus de vous plaire cet été!






Une publicité diffusée par la SAQ provoque un malaise chez des distillateurs québécois






100 bons vins de la Toscane!






L'obsession de la croissance des profits de la SAQ nuit-elle à l'économie québécoise?






Le petit Guide de Survie pour la Grande Dégustation de Montréal 2024






16 champagnes et vins mousseux pour faire pétiller le temps des Fêtes






Bonne lecture!




mardi 31 décembre 2024

L'un des plus comiques sketchs sur les accords mets/vins a été réalisé en 1963


et il est toujours aussi populaire!


Chaque 31 décembre, dans toute l'Europe, le public se connecte à un sketch comique vieux de plus de 60 ans centré sur les accords mets et vins pour un repas de quatre plats.

Le film s'intitule Dinner for One (Dîner pour une personne ) et est parfois appelé The 90th Birthday (Le 90e anniversaire) . Vous n'en avez jamais entendu parler ? Je vous explique : Dinner for One est un sketch comique pour deux personnes écrit pour la scène par l'acteur-écrivain anglais Lauri Wylie. En 1963, ce sketch a été diffusé à la télévision ouest-allemande, avec les légendes de la comédie May Warden et Freddie Frinton.




Depuis, le court-métrage est devenu culte. Et malgré ses dialogues en anglais et sa première en juillet, il est devenu une tradition de rediffuser Dinner for One chaque réveillon du Nouvel An dans de nombreux pays européens : Autriche, Belgique, Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Luxembourg et Suisse. (Il a également gagné en popularité en Australie et en Afrique du Sud.) Cela a fait de ce programme, au fil des décennies, l'un des plus diffusés de tous les temps.

Et les amateurs de vin seront peut-être intéressés de savoir que l’humour du sketch est en grande partie construit autour des accords mets-vins pour un dîner officiel.

Voici l'intrigue : pour son 90e anniversaire, Miss Sophie (jouée par Warden) organise un dîner pour quatre amis proches. Ce serait un événement joyeux si elle n'était pas la seule survivante du groupe. Néanmoins, Sophie demande à son majordome, James (Frinton), de préparer un dîner de quatre plats pour elle et ses « invités ». Le repas est servi à la russe, ce qui signifie que chaque plat est servi individuellement à Sophie et aux quatre sièges vides de sa table.




Le premier plat est une soupe mulligatawny, que Sophie demande à ce qu'elle soit servie avec du Xérès . Bien sûr, elle seule peut réellement apprécier le vin fortifié, laissant les quatre autres verres à James. Cette dynamique se poursuit alors que le majordome sert de l'aiglefin de la mer du Nord et un vin blanc non spécifié, puis du poulet et du champagne et, enfin, des fruits et du porto, James buvant les quatre verres restants à chaque passage et devenant visiblement de plus en plus ivre. Beaucoup de bavardages et de comédie physique s'ensuivent.

Ce modeste film en noir et blanc a montré aux spectateurs du monde entier que l’association du vin et du vin peut être propice à la comédie. Mais, contrairement à James le majordome, buvez de manière responsable lors de votre réveillon du 31 décembre 2024.

Bon visionnement!





mercredi 25 décembre 2024

Amour, Paix et Joie, à l'occasion de cette journée de Noël!


Un joyeux Noël à tous les amateurs de bons vins du monde entier!




Merci aux milliers d'amateurs de bons vins du monde entier qui prennent leur plaisir au sérieux et qui me lisent!




C'est aussi l'un des rares jour de l'année où je ne publie pas quelque chose à propos du vin. Profitez de ce moment privilégié avec les personnes qui vous aiment et que vous aimez.





Que la magie de Noël illumine vos foyers!



vendredi 29 novembre 2024

Le petit Guide de Survie pour la Grande Dégustation de Montréal 2024


La 10e édition de ce petit guide vous mènera vers les 50 vins à déguster en premier, parmi les meilleurs disponibles lors de ce salon.

En plus d'une foule de conseils pratiques, vous pourrez télécharger la liste ci-dessous de mes coups de cœur, avec leur localisation, ainsi que plusieurs détails à leur sujet.




Je sais que plusieurs de mes 11,349 abonnés des divers réseaux sociaux ont prévu se rendre à la 14e édition de La Grande Dégustation de Montréal qui se tiendra à Montréal, les 29 et 30 novembre (pour le grand public), laquelle est organisée par A3 Québec, et dont le partenaire principal est la Société des alcools du Québec (SAQ).

Il s'agit du plus grand rassemblement vinicole de l'Est du Canada. L'an dernier, plus de 13,000 amateurs de vins, de bières et de spiritueux sont venus y faire de belles découvertes.

Et c'est au Grand Quai du Vieux-Port de Montréal que ça se passe.




Cet immeuble se trouve au 200 ouest, rue de la Commune, à Montréal. Je vous recommande si c'est possible pour vous de vous y rendre en transport en commun. 

Il n'y a même pas 10 minutes de marche de la station de métro Place d'Armes.




Mais avant toute chose...

Iriez-vous dans une jungle sans carte et ni boussole? Visiter ce colossal salon sans mettre en pratique les conseils qui suivent, revient exactement à ça!

Il me fait donc plaisir de vous soumettre de nouveau cette année, ce Petit Guide de Survieparfois imité, mais jamais égalé! 




Cette année encore, vous serez très nombreux à vous promener à travers le dédale d'allées de ce salon annuel avec ma liste de recommandations de vins que vous consulterez soit sur papier, sur votre tablette ou à l'aide de votre téléphone intelligent.

Car être prévoyant est avantageux. N'oublions pas que plus de 240 producteurs de vins et spiritueux de 25 pays vous proposeront plus 1,700 produits différents à déguster. Pour que votre visite soit productive, il faut donc impérativement vous préparer à l'avance.




La dernière chose que vous désirez, c'est d'attendre dix minutes pour accéder à une table devant laquelle se trouvent plusieurs personnes et constater une fois devant celle-ci qules vins proposés ne vous intéressent pas. Ou bien encore de ne pas savoir quoi choisir devant un éventail de 12 vins qui s'y trouvent!


Quelques détails

La journée du 28 novembre est réservée aux gens de l'industrie. C'est à ce moment que je déguste pour vous durant 5 heures, le plus de vins qu'il est humainement possible, afin de préparer ce petit guide.

Pour le grand public, voici les dates et les heures d'ouverture de ce salon:

Vendredi le 29 novembre: de 14:00 heures à 21:00 heures

Samedi le 30 novembrede 14:00 heures à 21:00 heures



Il sera possible de s'inscrire sur place aux 10 ateliers de dégustation thématiques d'une durée de 45 minutes chacun, qui se tiendront au 2e étage du Grand Quai (10$ tx incl. ou 10 coupons sur place)




Ces ateliers regroupent les 5 régions viticoles du monde qui sont mises de l'avant cette année soit:





Ça coûte combien?

Moins cher qu'un billet d'avion en direction des 25 pays représentés!

Le prix d'entrée qui inclut le verre de dégustation est de 22$ (tx. incl.). On achète des coupons de dégustation (1$ chacun) pour goûter aux vins. Pour acheter à l'avance et votre billet d'entrée et vos coupons, c'est ici.




Le nombre de coupons requis pour les dégustations est selon le prix de détail du vin (la plupart entre 2 et 10 coupons). Compte tenu du nombre de produits offerts, il faut donc être très sélectif. Pour ne pas manquer de temps (ou d'argent!), utilisez ma liste!

La surface de plancher étant de bonne dimension, je vous recommande de bien lire les conseils ci-dessous, et d'imprimer ou de télécharger mes recommandations de vins (voir lien ci-dessous), afin d'optimiser votre visite.


Achat de produits

Vous avez dégusté un produit que vous aimeriez vous procurer?










Bon à savoir

-Pour des raisons de sécurité, les poussettes ne sont pas permises sur le site.

-La période (trop) achalandée à éviter autant que possible est le samedi de 15:30 heures à 17:30 heures (l'enfer!); les allées étant quelque peu étroites, il devient difficile d'y circuler en période d'affluence.




-Important: Les salles de bain! Il y en a à l'avant de la salle (près de l'entrée) ainsi qu'au second niveau. 

-Mangez juste avant de partir et/ou apportez-vous quelque chose à grignoter. Sinon, vous trouverez des kiosques alimentaires pour tous les goûts (fromages, charcuteries, pizza, huîtres, tartares, etc.), 2 cafés, un kiosque de boulangerie et même un restaurant offrant des repas complet et des planches à partager pour prendre une pause.




-On vous remettra à l'entrée un bracelet à puce sur lequel vous pourrez transférer les coupons à 1$ que vous aurez achetés. Note: on peut aussi se préparer à l'avance (voir ici).

- Repérer pour chacun des deux étages, les stations d'eau

- La plupart des tables de dégustation ont des pichets d'eau (très utiles pour rincer son verre ainsi que le gosier!); il y a aussi du pain sur certaines tables; utilisez les crachoirs si vous comptez déguster un grand nombre de produits




-Si vous êtes avec quelqu'un, demandez à ce que la portion soit divisée dans vos deux verres; vous pourrez ainsi pour le même budget, goûter à un plus grand nombre de produits

-Truc de pro: contrairement à lorsque l'on est à table où l'on recherche un certain ordre de service des vins (mousseux, blancs, rosés, rouges légers, rouges corsés, vins de dessert), on n'a guère le choix dans un événement de ce genre de boire les vins comme ils se présentent à nous, soit dans le désordre; on les analyse un à un, en faisant abstraction du précédent...et on passe au suivant!




Grâce à ce lien vous obtiendrez le plan de la salle. Notez qu'il y a deux étages, soit le niveau Terminal pour les vins, et le le niveau Pavillon pour les spiritueux. Selon moi, il est techniquement impossible de faire adéquatement les deux dans une seule journée; choisissez votre camp!



Afin de compléter votre planification pour cet événement, le lien ci-après vous mènera à une liste où l'on peut obtenir soit la nomenclature des producteurs ou celle des agences (par ordre alphabétique) avec le # du kiosque où ils se trouvent (voir ici).

J'ai calculé sommairement pour l'amusement, qu'une personne qui désirerait goûter aux 1,700 produits proposés par ce salon, aurait besoin de 2 jours non-stop pour le faire. Elle devrait aussi pouvoir compter sur un budget de plus de 8,500$. Soyez sélectifs!
 

Près de 200 vins en 5 heures

Afin de pouvoir vous faire des recommandations plus précises, j'ai utilisé le 28 novembre chacune des 300 minutes (de 11h30 à 16h30) que ce salon avait réservé aux gens de l'industrie, pour analyser près de 200 vins que j'avais préalablement identifiés. Uéprouvant exercice, mais il faut bien que quelqu'un le fasse. Et cette personne, et bien c'est moi.


Yves Mailloux
Président-fondateur du Club des dégustateurs de grand vins
et éditeur en chef du blogue du même nom
Membre de la FIJEV (Fédération internationales des journalistes
et écrivains des vins et des spiritueux)

Si vous voulez sauver temps et argent, voici donc une liste de mes 50 coups de cœur (vins uniquement) que je vous suggère et qui constitueront pour vous une bonne base de départ. S'il vous reste du temps (et des sous!), vous pourrez toujours goûter à autre chose.

Un lien se trouvant un peu plus bas vous permettra de télécharger celle-ci.  Transmettez-la aux personnes qui, tout comme vous, aiment le bon vin et prévoient assister à ce salon.

Mentionnez aux producteurs que vous rencontrerez que vous venez de ma part. Ils vous accueilleront chaleureusement (et vous en verseront peut-être un peu plus!). 


La Grande Dégustation de Montréal 2024
________Mes 50 coups de cœur_________


Note: Le nombre de coupons requis pour déguster chacun des vins vous est fourni uniquement à titre informatif; il se peut qu'il soit parfois légèrement différent lors de votre visiteLes vins en importation privée sont identifiés (i.p.) 

Téléchargez cette liste ici


Note:  Les numéros des kiosques se suivent pour les 2 rangées situées le long des fenêtres. Au centre, il y a 2 rangées où les kiosques forment un carré et où les numéros font le tour de ces carrés. Pas facile  suivre!

Bon à savoir! Plusieurs des vins d'importation privée de ce salon (et de ma liste) pourront jusqu'à minuit dimanche prochain être commandés à l'unité! Voici le lien pour ce faire (voir ici).


Bonne (grande) dégustation!




lundi 14 octobre 2024

Éditorial: L'obsession de la croissance des profits de la SAQ nuit-elle à l'économie québécoise?


Que l'on soit pour ou contre le monopole de la Société des alcools du Québec, il convient de réfléchir à cette question. Une récente décision de cette entreprise gouvernementale semble démontrer que le mieux est parfois l'ennemi du bien.



Avec ses derniers budgets fortement déficitaires, le gouvernement du Québec a accentué la pression sur ses sociétés d'état (Hydro-Québec, SAQ, Loto-Québec, SQDC) pour qu'elles lui livrent rapidement des dividendes de plus en plus élevés.

Pour la SAQ, le contexte est cependant quelque peu défavorable, puisqu'elle doit faire face à une baisse de la consommation en alcool des Québécois (es) pour diverses raisons (vieillissement de la population, baisse du pouvoir discrétionnaire des consommateurs dû à l'inflation, prix de plus en plus élevés, etc.). 

Alors qu'il suffisait auparavant d'augmenter régulièrement les prix, atteindre les objectifs de rentabilité exigés par le gouvernement dans ce contexte devient plus difficile.

Heureusement pour la SAQ, le gouvernement lui a toujours donné carte blanche et elle peut faire à peu près tout ce qu'elle désire pourvu que les profits soient au rendez-vous, quitte à ce qu'elle agisse de plus en plus comme une entreprise privée et non comme une société d'état.

Cependant, lorsque qu'un organisme gouvernemental axé sur les profits prend des décisions en silo en ne priorisant que ses propres objectifs financiers, les bénéfices pour l'économie globale de la province peuvent parfois s'avérer très mitigés, voire négatifs.

Examinons pour ce faire, une récente décision annoncée par la haute direction de la Société des alcools du Québec au sujet de l'évolution future de son répertoire de produits.


La SAQ désire vendre beaucoup plus de produits sans alcool

C'est ce que mentionnait aux journalistes au début du mois de septembre, M. Jacques Farcy, président et chef de la direction de la SAQ. (lire l'article de La Presse ici)





Bien sûr la SAQ en vendait déjà quelques-uns, mais on désire maintenant y aller à fond de train. La logique financière avancée est la suivante: il se vend moins de vin et les produits sans alcool ont la cote, alors allons-y à bride abattue!

On semble oublier que la raison qui a mené en pleine période de prohibition à la création de cette société d'état monopolistique en 1921 (alors appelée Commission des Liqueurs) était d'assurer la gestion et le contrôle de la vente des vins et des spiritueux.

Rappelons que les produits sans alcool sont depuis le début de leur apparition vendus par des détaillants privés (épiceries, dépanneurs, etc.) puisque la SAne détient pas de monopole sur ceux-ci. Maintenant que l'entreprise privée a réussi à développer ce marché et que la demande augmente, la SAQ désire sauter à pieds joints dans le train.

Soyons réalistes. Les gens ne se mettront pas à boire davantage de ces produits, uniquement parce que la SAQ en vendra. En vertu du principe des vases communicants, les parts de marché qu'obtiendra cette société d'état seront forcément prises au dépend des détaillants privés dont les ventes (et les profits) diminueront. 

On peut dès à présent prévoir un manque à gagner pour le gouvernement au niveau des remises que les détaillants privés lui remettront.  Et assurément, il y aura des emplois au privé qui se perdront, entraînant d'autres retombées économiques négatives pour le Trésor public. Pour habiller Jean (la SAQ) on déshabille Paul! (les détaillants privés).

Je n'ai rien contre le fait qu'une société d'état augmente ses revenus mais encore faut-il qu'il y une plus-value pour les contribuables en bout de ligne. 

Plusieurs personnes se demandent ce que fait le gouvernement dans la vente du vin et des spiritueux depuis plus de 103 ans, alors que ce n'est majoritairement pas le cas ailleurs dans le monde. Mais visiblement cette emprise étatique au Québec est appelée à s'étendre, puisque l'on n'hésite plus à jouer dans les plates-bandes du privé.

Et si un jour qu'il faille livrer encore plus de profits, la SAQ décidera-t-elle alors d'embarquer dans la vente au détail d'eau en bouteilles et de boissons gazeuses qui sont eux aussi des produits sans alcool, en vertu de la même logique? La porte étant désormais entrouverte, l'industrie est en droit de se poser cette raisonnable et pertinente question.

C'est l'opinion qu'exprime madame Michèle Boisvert, économiste de formation et chroniqueuse au journal Les Affaires dans cette entrevue radiophonique (écoutez ici).




Avec les produits sans alcool, la SAQ entrera dans un marché où il y a de la compétition qui est un domaine où elle n'a pas l'habitude d'évoluer.

Rappelons que la SAQ avait des prétentions de devenir un grossiste international et a fait une incursion dans la vente en ligne de vin aux États-Unis vers la fin de 2010, par l'entremise d'une société en commandite appelée Twist (voir ici). Moins de 4 ans plus tard, on se retira de ce marché après avoir perdu plus de 10 millions de dollars, incapable semble-t-il de faire face à la musique dans un marché compétitif (voir ici).

La Société des alcools du Québec ne pourra probablement pas vendre les produits sans alcool avec des marges bénéficiaires exorbitantes comme elle le fait avec les vins et les spiritueux sur lesquels elle détient un monopole. Ses profits seront forcément moindres avec ces nouveaux produits. Et la superficie des succursales n'étant pas élastique, la vente de produits sans alcool viendra réduire d'autant l'espace occupé par les vins et les spiritueux qui ont été à la base de sa création.




En ne pensant qu'à la croissance de ses profits, la Société des alcools du Québec avec sa diversification de la gamme de ses produits ne risque-t-elle pas de s'éloigner peu à peu de sa mission première? A-t-on calculé si le gain potentiel de cette décision est supérieur aux effets négatifs globaux? Je me demande si cette hypothèse a seulement effleuré l'esprit du gouvernement du Québec.

Cette décision de mettre l'emphase sur la vente de produits non alcoolisés ne faisant pas partie de son mandat serait-elle le fruit d'une certaine panique ressentie par une société d'état ne sachant pas comment freiner son déclin et prête à tout pour justifier la pertinence de son existence? Je pose la question.

Bien sûr, notre monopole d'état pourra ultérieurement dire que ses ventes augmentent et les cadres de haut niveau continueront de recevoir leurs bonis, mais l'économie du Québec y aura-t-elle gagné au final? Vite, qu'un économiste compétent se mette là-dessus!





Ajout du 26 octobre 2024:

12 jours après la publication de l'article ci-dessus, madame Stéphanie Grammond, éditorialiste à La Presse, reprend quelques-uns de mes exemples et arguments  dans sa publication bien étoffée et articulée intitulée "Soif de concurrence"que je vous invite à lire.







Ajout du 13 janvier 2025:

Dans la 2e partie d'un article paru dans le journal La Presse, la journaliste Stéphanie Bérubé rapporte des propos de gens de l'alimentation qui jugent que la SAQ en décidant de vendre des produits sans alcool déjà disponibles dans le secteur privé, s'éloigne ainsi de sa vocation première.