Ce n'est parce que je suis contre la privatisation de la SAQ, que je suis prêt à accepter n'importe quel argument, même s'il va dans le sens de mon opinion. L'important, c'est la rigueur et la vérité.
Voici un texte intéressant reflétant l'opinion de Marc Poulin sur le rôle des entreprises privées dans la vente de vins. M. Poulin est le président de l'entreprise Sobeys; natif du Québec, celui-ci compte plus de 30 ans d'expérience dans les secteurs de la vente au détail de produits alimentaires, des biens de consommation courante et des services financiers.
Extrait du Journal de Montréal
Publié le 12 novembre 2014
À la suite du texte d’opinion publié par monsieur Gaétan Frigon dans le Journal du 6 novembre
dernier, j’aimerais apporter certaines clarifications. M. Frigon
prétend que les Québécois sont mieux desservis par une SAQ d’état plutôt
que par un réseau privé.
La position de monsieur Frigon tient essentiellement à deux arguments, soit que le secteur privé n’offrirait pas une variété aussi étendue de produits et qu’il serait tenté de vendre de l’alcool frelaté.
J’ai la profonde conviction que les entreprises privées feraient un aussi bon travail que le secteur public.
Au niveau de la variété, il y a fort à parier que l’offre se diversifierait davantage, et ce, très rapidement. Les consommateurs trouveraient plusieurs types de magasins: certains se spécialiseraient dans un créneau de proximité et de gamme limitée et d’autres viseraient l’assortiment maximum, le service-conseil, etc. Puisqu’il y aurait plus de joueurs cherchant à se distinguer les uns des autres, l’offre globale n’en serait que bonifiée.
Pour se convaincre de l’apport du secteur privé, on n’a qu’à regarder comment la SAQ a traité les producteurs de vins artisanaux et comment les épiciers ont, quant à eux, favorisé l’épanouissement des micro-brasseries et des fromagers du Québec.
En ce qui a trait à l’argument de vendre de l’alcool frelaté, l’exemple de l’Alberta prouve que ce n’est pas un problème. D’ailleurs, est-ce que les dépanneurs vendent des cigarettes de contrebande?
La décision de privatiser ou non la SAQ est un choix politique qu’il faut respecter. Cependant soyez assurés que le secteur privé proposerait aux consommateurs une offre variée, de qualité et compétitive avec la même rigueur qu’il le fait dans la vente des autres catégories de produits offerts en magasins. Après tout, boire un bon verre de vin fait aussi partie du plaisir de mieux manger.
Commentaire: Je suis d'avis de d'abord tenter de réformer notre monopole et de le remettre au service de sa clientèle en éliminant certaines absurdités et certains irritants. Ce que M. Poulin nous dit, c'est que si l'on doit en arriver à confier la vente au détail au secteur privé, ce ne serait pas non plus l'enfer sur terre comme certains le prétendent.
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