Tous les viniers ne sont pas égaux!Quels sont ceux qui vous en donnent le plus pour votre argent?

Un compte-rendu publié la semaine dernière à propos d'un produit ensaché a suscité beaucoup de réactions et plusieurs questions. Voici quelques détails à ce sujet, ainsi qu'une sélection toute personnelle des 10 meilleurs achats à faire dans cette catégorie.

Nous parlons ici des formats de vins appelés viniers au Québec et BIB (Bag in Box) ou cubis par les français et européens, ainsi que les vins ensachés sous vide, en poche métallisée.

Comme je l'écrivais récemment, ces vins ainsi conditionnés ont une connotation négative dans l'esprit de la plupart des amateurs du Québec.

Et on peut le comprendre puisque les premiers viniers à avoir été commercialisés au Québec à la fin des années 70, renfermaient surtout des vins d'ici ou d'ailleurs de basse gamme.

Voici l'un des premiers commercial télé qui faisait la promotion de cette nouveauté:

Note de l'auteur: le but du présent billet n’est pas de porter un  jugement quelconque sur les produits en tant que tels, ni sur les personnes qui achètent régulièrement ceux-ci; elles ont parfaitement le droit de les acheter et qui plus est, de les aimer.
Les deux catégories
On retrouve maintenant au Québec une cinquantaine de vins en boîtes ou en sachets métallisés. Mais personne à date ou presque, SAQ incluse, ne vous a vraiment expliqué les deux catégories de produits pour ces types de vins. Je crois qu'il est important de le faire.
Jusqu'à récemment, pour les vins vendus non embouteillés, il n'y avait au Québec que des vins importés en vrac et conditionnés ici. Ce sont les vins de la première catégorie.
Ces vins sont pour la plupart livrés par bateau dans une flexi-tank contenant une poche de plastique d'une capacité pouvant aller jusqu'à 20,000 litres de vin (l'équivalent de 26,666 bouteilles de 750 ml).

Flexi-tank pour les vins importés en vrac
Source: www.mon-viti.com

Cela ne pose évidemment aucun problème au niveau de l'hygiène. Il faut par contre souligner que pour éviter les déviances de ces vins, ceux-ci sont filtrés à outrance (de 2 à 3 fois au cours de tout le processus) et sont également davantage sulfités.
Bien sûr, le vin en vrac est beaucoup moins cher que celui embouteillé sur les lieux de production.  En achetant de cette manière, on peut obtenir du vin européen autour de 1 euro (1,36$ CAN) le litre (soit 1,00$ CAN pour une bouteille de 750 ml, parfois moins), et du vin d'autres pays (Australie, Chili, Argentine, etc.) pour 0,90$ le litre soit moins de 0,70$ pour une bouteille de 750 ml.
Je ne dis pas qu’il n’existe aucun produit correct ou de bonne qualité parmi ceux-ci, mais seulement que dans ces conditions, il est très difficile d’y retrouver de bons rapports qualité/prix, puisque leurs prix de détail varient habituellement avec les taxes entre 13$ et 17$.
Les produits de cette catégorie sont maintenant identifiés sur le site internet de la SAQ avec le logo ci-dessous nommé Embouteillé au Québec, qu'Il ne faut surtout pas confondre avec les deux premiers.

La seconde catégorie de vins conditionnés en gros format est relativement récente au Québec. Il s'agit de produits n'ayant pas été importés en vrac comme ceux ci-dessus, mais plutôt conditionnés dans leur pays d'origine.
Les premiers vins de cette deuxième catégorie ne sont apparus au Québec que vers 2012. C'est donc dire qu'il aura fallu attendre plus de 30 ans après la commercialisation des premiers viniers, avant que la SAQ ne rendent disponibles à sa clientèle des vins de la seconde catégorie.
Ensachés sous vide près de leurs lieux de production, ces vins n'ont ainsi pas parcouru de longue distance en poche de plastique enfermée dans un conteneur. Ils n'ont pas eu besoin d'être filtrés de nombreuses fois, et n'ont également pas reçus autant de sulfites. Tout ceci parce qu'un vin embouteillé (ou ensaché) rapidement et avant son transport conserve plus facilement ses qualités organoleptiques.
De plus, puisqu'ils sont vendus directement par le producteur, il n'existe pas ici d'intermédiaire (l'importateur/embouteilleur) qui se prend une marge bénéficiaire supplémentaire au passage.
Transposée en format de 750 ml, la valeur en vin de ces produits varie de 2,00$ à 2,50$, soit de 3 à 4 fois de plus que ceux de la première catégorie qui ont été importés en vrac et conditionnés ici.
Ces produits offerts en grands formats sont souvent connus et déjà présents à la SAQ en bouteille de 750 ml.
Quelques exemples
Rien de tel que de comparer.
Je vous invite à essayer un vinier de la première catégorie. N'importe lequel, ce sera votre choix. Puis, prenez-en un parmi la sélection non exhaustive de 10 vins de la deuxième catégorie que je vous propose ci-dessous, afin de le comparer avec le premier.
Vous pourrez ainsi évaluer leur qualité respective. Lequel vous paraît moins fluide? Lequel possède une plus longue et belle finale? Lequel ressemble le plus à du vin? Lequel semble vous en donner le plus pour votre argent?
Non, tous les viniers ne sont définitivement pas égaux.

C'est dans le sac, Vignerons d'Estézargues, Vallée du Rhône, IGP Pont du Gard, 2020, France (29,95$ VR 1.5 litre Bio)
Chardonnay, Roberton winery, 2021, Afrique du Sud (27,95$ VB 2 litres)
Chenin Blanc, Robertson winery, Afrique du Sud (33,75$ VB 3 litres)
Cabernet Sauvignon/Syrah, Reserva, De Gras, Chili (36,00$ VR 3 litres)
Meia Encosta, Vinhos Borges, Dao, Portugal (37,75$ VR 3 litres)
Listel, Grain de Gris, Vin du Midi, France (39,75$ Vin rosé 3 litres)
Monasterio de las Vinas, Crianza, Carinena, 2017, Espagne (43,50$ VR 3 litres)
La Gascogne, Alain Brumont, Côtes-de-Gascogne, France (45,50$ VB 3 litres)
Les Fumées blanches, F. Lurton, Côtes-de-Gascogne, France (48,25$ VB 3 litres)
Le Pive gris, Vignobles Jeanjean, Pays d'Oc, France (51,50$ Vin rosé 3 litres Bio)

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