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<b>MONOPOLE INC: Pour une ouverture du commerce des vins et spiritueux</b>

vendredi 18 janvier 2019

Recyclage des bouteilles de vin au Québec: toujours rien!


NOTE: Ce texte a également été publié le 17 février 2019 dans le HuffPost Québec (voir ici).

Les 200 millions et plus de bouteilles de vin et d'alcool vendues à chaque année par la SAQ ne sont toujours pas recyclées.




Ces dites bouteilles représentent plus de 80% des contenants de verre que la population du Québec place religieusement dans leur bac de matières recyclables. Beaucoup croient encore à tort que ce verre est recyclé.

Résumons brièvement en disant que le verre brisé, en plus de contaminer les autres matières recyclables, n'a pas grande valeur. Il semble donc évident que les contenants de verre, bouteilles de vin incluses, devraient être séparés des autres matériaux récupérés lors de la collecte sélective, et idéalement triés selon la couleur du verre.

Ceci est une version remaniée d'un texte publié le 5 février 2015. Suite au récent billet de Camille Laurin-Desjardins, il est plutôt triste de constater que 4 ans plus tard, rien n'a bougé dans ce dossier environnemental.

Présentement au Québec, la plupart de bouteilles de verre finissent au dépotoir! En effet, on a rien trouvé de mieux pour l'instant que de les écraser en petits morceaux et de s'en servir comme matière de recouvrement dans les sites d'enfouissement.



Ainsi, bien que le taux de récupération des bouteilles de vin au Québec soit de plus de 90%, le taux de recyclage est de presque 0%. C'est que voyez-vous, récupération et recyclage représentent deux choses bien différentes. Mais ça, on ne vous le dit presque jamais.

Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour notre environnement. Car si un sac de plastique prend environ 400 ans avant de se dégrader et s'intégrer à la nature, les bouteilles de verre ont besoin pour leur part plus de 4,000 années pour arriver au même résultat.

Et on se dit vert au Québec?

On affirme que notre environnement c'est important pour nous. Foutaise! Est-ce là l'héritage que l'on veut laisser à nos petits-enfants? J'espère bien que non.

Il y a pourtant diverses solutions possibles. Une collecte sélective pour le verre uniquement en est une. La consignation, comme pour les bouteilles de bière et d'eaux gazeuses, en est une autre.

Saviez-vous qu'il n'y a que deux provinces au Canada où la consigne des bouteilles de vin et d'alcool n'est pas encore implantée? Le Manitoba et le Québec, bien entendu.

Eh bien oui, encore l'Ontario. La SAQ affirme que le système du monopole voisin est imparfait puisqu'il n'obtient qu'un taux de récupération d'un peu plus de 80% pour leurs bouteilles de vin. Peut-être. Mais leur taux de recyclage est près de 100%! Je vous le répète, ici, c'est presque 0% côté recyclage.

Cette province a adopté depuis déjà huit ans la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Ses économies réalisées grâce à cette politique sont estimées à 40 millions de $ annuellement. Je ne dis pas qu'il faille absolument faire la même chose ici; je vous explique simplement la solution que le gouvernement de l'Ontario a décidé d'appliquer, voilà tout.

Tel que l'on peut voir ci-contre sur une facture de la LCBO, le prix de consignation (DEP) des bouteilles de vin est de 20 sous. Je vous ferai remarquer que lorsque vous êtes dans une succursale de la LCBO, les prix indiqués sur les produits incluent déjà ce 20 sous. Il n'y a ainsi pas de mauvaises surprises à la caisse. Dans le cas souligné en jaune, le prix total de ce vin blanc est de 7,35$ soit, 7,15$ pour le vin et 0,20$ pour la consignation. Pour les curieux, ce vin à 7,35$ était pas mal du tout (voir ici).

Les points de retour des bouteilles sont au nombre de 800 dans cette province, incluant les magasins où la bière est vendue (les Beer stores). On retourne ses bouteilles vides et notre 20 sous de consignation par bouteille nous est remboursé. Le verre n'étant pas brisé, celui-ci peut donc être recyclé. De plus, on peut le trier par couleur.


La réticence de notre monopole

Malgré que 80% du verre qui se retrouve dans les bacs de recyclage est composé de bouteilles vides de vin ou d'alcool, notre monopole, depuis des années, fait des représentations auprès du gouvernement du Québec, afin qu'on ne lui impose pas la consignation des bouteilles qu'il vend.

Il ne faudrait pas non plus passer sous silence la puissance du lobbyisme des propriétaires de sites d'enfouissement pour qui le profit est directement proportionnel au tonnage des matières qu'ils reçoivent dans leurs dépotoirs. Pour eux, nul doute que l'enfouissement est plus payant que le recyclage. Une mine d'or en fait. Le coût annuel au Québec pour l'enfouissement de nos déchets est de 1,300,000,000 de dollars (si les 0 vous étourdissent, ce chiffre c'est 1.3 milliard).


De plus, dès le milieu des années '90, suite à un rapport qu'il avait commandé auprès du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), le syndicat des employés des magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) s'était prononcé en faveur de la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Il a de nouveau appuyé cette mesure en 2007 et en 2011. Sans résultats.

On y mentionne pourtant ceci à la page 21 de ce rapport:


Notre monopole utilise parfois l'argument que le recyclage des bouteilles de vin est inutile, le verre de celles-ci étant coloré, donc sans valeur marchande. Cet argument ne tient pas la route selon M. Karel Ménard directeur général du FCQGED cité plus haut. Selon lui, "il existe des entreprises au Québec pourraient prendre TOUT le verre recyclable s'il n'était pas contaminé par la collecte sélective pêle-mêle municipale. D'ailleurs, ces compagnies (Owens Illinois et 2M Ressources notamment), ne pouvant s'approvisionner ici en verre de qualité, achètent du verre consigné importé qui provient des États-Unis, des Maritimes et de l'Ontario." 

Nous pourrions par le recyclage de nos bouteilles de verre, collectivement épargner de l'argent en réduisant de beaucoup le tonnage de matières envoyées dans les dépotoirs, en plus d'en faire en vendant celle-ci aux usines de fabrication de bouteilles du Québec qui en ont grand besoin.

Tout sauf la consigne

La position officielle de la SAQ à propos des 200 millions de contenants de verre vides qu'elle génère annuellement est l'innovation. Depuis plus de 10 ans, elle finance à raison de quelques millions de dollars par année, la Chaire SAQ de la valorisation du verre dans les matériaux de l'Université de Sherbrooke.

"Éloignez de nous ces bouteilles vides que nous ne serions voir" semble nous dire les directeurs du monopole à mots couverts, car toutes leurs suggestions passent par d'autres voies qu'eux-mêmes. Pour faire disparaître cet épineux problème environnemental, broyons ces bouteilles tout simplement nous suggère-t-on.

Cette panacée universelle de poudre de verre que l'on veut inclure dans les planchers de béton des succursales du monopole et dans les trottoirs de ciment pourrait bien plutôt n'être que de la poudre aux yeux. On se donne bonne conscience avec cette marginale solution qui ne règlera jamais à lui seul le recyclage de toutes ces bouteilles de verre. On aurait ainsi réussi en 2014 à réutiliser 3 millions de bouteilles, une goutte d'eau dans l'océan de verre qui nous submerge.


Merci à Marie-Claude Journault pour son illustration intitulée: "Une mer de verre"
Voir son site internet: mcjournault.com

Qui finance ces projets?

Vous, bien entendu! Peu de personnes savent que la SAQ inclut dans son prix coûtant, pour toutes les bouteilles qu'elle vend, une surcharge de 4 sous. C'est grâce à cette somme accumulée à chaque année de 7-8 millions de dollars que l'Université de Sherbrooke entre autres peut financer depuis 10 ans, à la demande de la SAQ, ses recherches sur l'incorporation du verre broyé dans les matériaux de construction.

Mais plus beau de l'affaire pour la SAQ, c'est que cette augmentation de son prix coûtant à la base de 0,04$ la bouteille se traduit, une fois qu'elle applique toutes les nombreuses taxes et surtout sa faramineuse marge de profit, par un prix de vente aux consommateurs augmenté de 12 à 15 sous de plus la bouteille. Les consommateurs se retrouvent donc ainsi à payer annuellement environ 25 millions de dollars de plus leurs achats de vin!

Pas mal du tout. On donne 7 millions pour la recherche à une université et on collecte au moins 25 millions des clients au passage. On peut dire qu'avec ces 18 millions de profits déguisés supplémentaires, la cause environnementale est très payante, mais uniquement pour notre monopole.

La LCBO impose une consigne de 20 sous la bouteille (que l'on rembourse aux clients lorsqu'ils retournent leurs bouteilles) et les bouteilles de verre de l'Ontario sont recyclées à presque 100%. Avec la SAQ, vous payez 15 sous de plus votre bouteille de vin (qui ne vous est évidemment jamais remboursé) et vous avez presque o% recyclage. Absolument rien en retour. Un modèle gouvernemental et économique québécois dans toute sa splendeur.

Voici une idée de ce qu'il nous en coûte de ne pas traiter écologiquement nos bouteilles de verre vides

Le coût de l'enfouissement en est en moyenne de 50$ la tonne (parfois plus) si on inclut les redevances, pour une dépense annuelle minimum de 70 millions de $. Les industries qui en ont besoin de ce verre non contaminé sont prêtes à le payer en moyenne 25$ la tonne, pour un revenu potentiel annuel de 35 millions de $.

Nous payons 50$ la tonne pour enfouir quelque chose que nous pourrions vendre 25$ la tonne. Puisque chaque année, nous envoyons au bas mot au dépotoir 140,000 tonnes de verre, la différence entre ces deux méthodes est de 105 millions de dollars. Les experts estiment par contre que la gestion d'un système efficace de récupération coûterait en moyenne 35 millions de $ par année, soit environ le revenu anticipé pour la vente du verre recyclé.

N'ayant plus recours aux dépotoirs, nous épargnerions ainsi chaque année les 70 millions de $ que nous dépensons actuellement pour l'enfouissement. Mais le plus payant selon moi, c'est qu'il n'y a plus aucun impact négatif au niveau de notre environnement.



L'urgence d'agir

Je sais que le gouvernement a déjà entamé une réflexion à ce propos. C'est à lui de prendre une fois pour toutes le leadership et la responsabilité de ce dossier. Le temps de se servir de sa société d'état comme paravent est révolu. Il faut maintenant, pour le bien collectif, passer à l'action et redonner à l'environnement la place prioritaire qu'elle n'aurait jamais dû perdre.

Vous trouverez ici une foule de liens concernant ce sujet.

Bien sûr, c'est un dossier complexe, mais non insoluble. Pourtant, le Canada presque tout entier l'a résolu. Nous devrions nous aussi en être capables.

Bien qu'il ne soit pas indispensable que les points de retour soit les succursales de la SAQ, le futur système de récupération doit être fonctionnel et surtout efficace.

Entretemps, due à l'absence cohérente d'une vraie politique de recyclage du verre au Québec, d'ici 5 ans, c'est plus de 1 milliard de bouteilles vin et d'alcool qui prendront le chemin de nos dépotoirs.

Ce que vous pouvez faire

Bien qu'en février 2015 une pétition de plus de 14,983 personnes demandant qu'une consigne sur les bouteilles de verre soit instaurée, le gouvernement de l'époque fit la sourde oreille. (voir ici)

Afin d'inciter notre gouvernement à enfin agir dans ce dossier, je vous invite donc à faire un courriel en ce sens à votre député provincial, quel que soit son parti.

Suggestions de vins de la semaine:

Cette semaine , je vous recommande 6 vins (2 blancs, 1 rosé et 3 rouges), en provenance de la France et de l'Argentine, à des prix variant de 11,70$ à 19,95$).





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