Note: Ce texte a également été publié le 21 février 2019 dans le HuffPost Québec (voir ici).
Il semblerait qu'il est difficile d'être lu de nos jours, si on n'écrit pas en anglais.
En tant que francophone, la plupart d'entre vous préférez probablement pouvoir vous informez sur le vin en consultant des sites, des articles ou des ouvrages écrits en français.
Il est cependant facile de constater que depuis une vingtaine d'années, l'anglais est peu à peu devenu la langue qu'un journaliste, chroniqueur, auteur ou blogueur doit utiliser de nos jours pour être non seulement lu, mais pris au sérieux.
Un palmarès dressé par Julien Miquel (un Français qui publie en anglais sur son site socialvignerons.com) des meilleurs blogues sur le vin fait état de 9 d'entre eux, tous écrits en anglais.
Voir ici
Je ne désire pas ici me plaindre de cette situation, même si je la trouve déplorable. Je ne fais que vous la rapporter.
Un palmarès dressé par Julien Miquel (un Français qui publie en anglais sur son site socialvignerons.com) des meilleurs blogues sur le vin fait état de 9 d'entre eux, tous écrits en anglais.
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Un peu plus bas dans son article, il publie une liste des 40 personnes ou entreprises qui ont la plus grande influence sur les médias sociaux dans le monde du vin, basé sur le nombre de leurs abonnés Facebook, Twitter et Instagram. Il y a 3 sites en français et 37 en anglais.
Il y a également une liste des 27 comptes Instagram sur le vin les plus suivis. Ils sont tous en anglais, même ceux qui appartiennent à des francophones.
Il y a également une liste des 27 comptes Instagram sur le vin les plus suivis. Ils sont tous en anglais, même ceux qui appartiennent à des francophones.
Pourtant, il existe encore de grands experts en vin de plusieurs pays du monde qui écrivent dans leur langue nationale (espagnol, italien, allemand, français) mais ils sont de moins en moins lus, perdant presque de leur crédibilité dans leur propre pays. Ce faisant, les consommateurs se privent ainsi de commentaires pointus et probablement davantage pertinents.
Ce n'est pas moi qui le dis, mais bien Génaël Revel, auteur de plusieurs ouvrages sur le vin et du site internet Monsieur Bulles, dans un billet qu'il a publié le 15 février dernier.
Celui-ci dresse une analyse très pertinente de l'état des lieux: l'anglais domine maintenant outrageusement la communication mondiale du vin.
Si les Français étaient reconnus il n'y a pas si longtemps pour leur grand savoir vinicole, les Anglo-Saxons ont de leur côté su profiter de l'avènement de l'internet pour imposer leur emprise et démontrer que c'est bien le marketing qui de nos jours mène le bal.
Bien que la Revue du Vin de France soit encore passablement populaire, celle-ci n'a jamais vraiment dépassé les frontières de son pays d'origine, alors que des magazines publiés en anglais (en format papier ou virtuels) tels Decanter (Angleterre), Wine Advocate et Wine Spectator (États-Unis) ont des dizaines ,voire des centaines de milliers d'abonnés répartis dans plusieurs pays du monde.
Ce déclin de la langue française est dû selon moi en grande partie à la France elle-même. Alors que la plupart des des critiques en vin de France ne s'intéressent presque uniquement qu'aux vins français, les chroniqueurs Anglo-Saxons se sont intéressés pour leur part aux vins du monde entier, incluant bien sûr les vins français!
Même les Français s'y mettent
Signe des temps, les Français eux-mêmes surfent sur cette immense popularité de l'anglais dans le domaine vinicole et n'hésitent plus à parsemer leur langage de mots et d'expressions anglaises. On veut dans doute montrer que l'on est à la page tout en faisant plus chic, j'imagine.
Voici un simple extrait du site www.vitisphere.com:
Ainsi en France, on n'assiste plus à des dégustations de vins mais à des wine tastings, on ne parle plus d'emballage ou de présentation mais plutôt de packaging. Les opportunités d'affaires sont devenues des opportunités business, on ne fait plus de réseautage, mais du networking.
Sur une note plus humoristique, le caricaturiste Serge Chapleau, créateur de l'émission Laflaque, avait l'automne dernier, représenté cette tendance chez nos cousins français, en imaginant ce que cela pourrait donner si le président de la France Emmanuel Macron, venait acheter du vin dans une succursale de la SAQ.
Voir la vidéo
Sur une note plus humoristique, le caricaturiste Serge Chapleau, créateur de l'émission Laflaque, avait l'automne dernier, représenté cette tendance chez nos cousins français, en imaginant ce que cela pourrait donner si le président de la France Emmanuel Macron, venait acheter du vin dans une succursale de la SAQ.
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Conséquences
De cette domination langagière, s'ensuit une augmentation de l'influence des critiques et chroniqueurs en vin anglophones sur les habitudes d'achat des consommateurs du monde entier.
Dans un prochain billet à venir bientôt nous examinerons les potentiels effets de cette situation, et si ceux-ci se font sentir également au Québec.
À suivre...
Suggestions de vins de la semaine
Je vous recommande d'essayer cette semaine 5 vins (2 blancs et 3 rouges) de France, de Grèce, du Portugal, de l'Italie et de l'Espagne entre 8,95$ et 19,20$.
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À suivre...
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