Note: Ce texte a aussi été publié le 26 octobre 2017 dans le Huffington Post Québec (voir ici).
Que faudrait-il faire pour augmenter les ventes de vins d'importation privée?
Non pas que les choses ne se déroulent pas bien actuellement pour les vins de cette catégorie. Bien au contraire, puisque ceux-ci poursuivent leur croissance. Jugez-en par vous-mêmes.
Quelques chiffres
Que faudrait-il faire pour augmenter les ventes de vins d'importation privée?
Non pas que les choses ne se déroulent pas bien actuellement pour les vins de cette catégorie. Bien au contraire, puisque ceux-ci poursuivent leur croissance. Jugez-en par vous-mêmes.
Quelques chiffres
Voici quelques statistiques comparatives pour une période donnée de douze mois comprise entre la fin de 2016 et le début de 2017:
Nombre de bouteilles vendues: + 4%
Valeur des bouteilles vendues: + 11%
Alors que le répertoire de la SAQ compte environ 8,800 vins, celui des vins en importation privée frôle maintenant les 17,000 références.
Bien sûr, la plupart de ces produits ne sont disponibles bien souvent qu'en petites quantités. Mais le chiffre d'affaires total représente tout de même pour la SAQ 135 millions de dollars, ce montant découlant de la vente de plus de 7,3 millions de bouteilles.
Plus uniquement que des restaurateurs
Plusieurs chroniqueurs ont par le passé démystifié auprès de leurs lecteurs le fonctionnement du système de l'importation privée.
Je le faisais déjà pour ma part dès 2013 (Pourquoi vous priver des vins d'importation privée), ainsi qu'en 2014 (voir ici). Résultat? Alors qu'à l'époque presque tous les achats étaient faits par des restaurateurs, la part de ces derniers est maintenant passée à 75%, le reste, soit 25%, étant maintenant le lot des consommateurs comme vous et moi. Tout un revirement.
La clé de la croissance
La croissance à long terme pour les vins d'importation privée semble devoir donc passer par les consommateurs, ceux-ci étant beaucoup plus nombreux que les restaurateurs. La tendance le confirme. Mais encore faut-il savoir comment les trouver.
Il y a toujours le RASPIPAV (Regroupement des Agences Spécialisées dans la Promotion des Importations Privées des Alcools et des Vins).
Le moteur de recherches de leur site internet permet à l'amateur curieux d'identifier des produits d'importation privée selon leur nature et leur producteur, ainsi que les coordonnées de l'agence qui les représente. C'est par contre uniquement en communiquant avec celles-ci que l'on pourra confirmer leur disponibilité ainsi que leur prix.
Il y a aussi la Société des alcools du Québec comme source d'information. Disons que quelqu'un découvre un vin d'importation privée lors d'une sortie au restaurant. L'ayant aimé, il prend le nom du vin et du producteur en note. Il peut alors appeler au Centre de Relation Clientèle (514. 254-2020 ou le 1-866-873-2020) pour obtenir les détails à son sujet.
Pour une meilleure visibilité
Mais le truc infaillible pour les repérer rapidement serait que la SAQ qui détient toutes les informations à propos des vins d'importation privée (noms des produits et des producteurs, millésimes, prix, etc.) puisque c'est elle qui les garde dans son entrepôt, les affiche sur son site internet avec les coordonnées de l'agence à contacter. Juste ça ce serait déjà plus que bien.
Et que dire si on pouvait les acheter à l'unité et non à la caisse comme présentement. Je suis loin de fabuler croyez-moi.
Il y a exactement un an, le PDG de la SAQ, M. Alain Brunet, accordait une entrevue à Frédéric Arnould (Baisse des prix et accès simplifié aux vins d'importation privée) dans laquelle celui-ci déclarait que nous verrions ceci d'ici deux ans.
Un an plus tard, la promesse de la baisse des prix est en cours de réalisation. Bravo. Quant à la partie concernant les vins d'importation privée, nous nous en reparlerons l'année prochaine en espérant que les choses auront bougé de ce côté.
Mon collègue Frédéric Arnould, dans un billet publié très récemment (L'importation privée sur saq.com: pas demain la veille...) semblait pour sa part plutôt pessimiste à cet égard.
Note: Je remercie André Papineau, coprésident du Raspipav et Renaud Dugas, Responsable des relations de presse de la SAQ, pour avoir accepté de répondre à mes questions sur l'objet de cet article.
Les avantages
En plus de pouvoir enfin repérer les milliers de produits en importation privée référencés par les agences, ce qui ne pourrait que faire mousser les ventes, le public pourrait avoir un accès immédiat aux prix de vente de ceux-ci.
Car c'est un secret de polichinelle dans l'industrie du vin, que certains restaurateurs (heureusement minoritaires) mettent sur leur carte des vins d'importation privée, principalement parce que leurs clients ne peuvent connaître leur prix de vente au détail, comme c'est le cas pour les vins vendus dans les succursales de la SAQ.
Si vous savez que tel vin se vend 15$ à la SAQ, vous rechignerez sans doute à le payer 60$ au restaurant, mais pas si vous l'ignorer! On comprend que les restaurateurs pour survivre, doivent se prendre une marge de profit raisonnable sur les vins (multiple variant entre 2 et 2,5 habituellement, parfois 3).
Mais quand le multiple passe de 4 à 5 fois le prix coûtant, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y aurait peut être là exagération. Bien sûr, s'il s'agit d'un restaurant haut de gamme au service très attentionné, cela peut être différent car leur clientèle le comprendra et l'acceptera.
Ce n'est malheureusement pas toujours le cas. Mais je le répète, ce ne sont pas tous les restaurateurs qui abusent à ce chapitre. Ceux qui se prennent une marge décente de profit ne s'objecteront donc pas à ce que les consommateurs puissent enfin connaître le prix de détail des vins d'importation privée.
Que faire en attendant?
Le meilleur moyen présentement de découvrir les vins en importation privée, c'est d'assister au 10è salon du Raspipav qui se tiendra très bientôt à Montréal et à Québec.
C'est une belle et rare opportunité de pouvoir goûter à plus de 2,000 produits non disponibles dans les succursales de la SAQ et de rencontrer près de 150 vignerons.
Profitez de l’événement pour acheter vos bouteilles « coups de cœur » à l’unité directement sur place en cherchant les pastilles bleues à chacun des kiosques. Payez aux bornes de paiement de la SAQ avant de quitter les lieux, et recevez votre commande dans le confort de votre foyer ou dans une succursale SAQ près de chez vous et ce avant le 1er décembre. Cela ne serait-il pas merveilleux si c'était comme cela à l'année?
Vous trouverez ici les informations à propos de cet évènement et pourrez aussi acheter à l'avance vos billets.
Bonnes découvertes!
Suggestions de vins pour cette semaine:
Pour télécharger la liste
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