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mercredi 6 novembre 2013

Prix abusifs du vin au Québec: moins on en boit, plus on approuve!


Jusqu'à tout récemment, je me demandais comment certaines personnes pouvaient se déclarer en faveur des prix très élevés qui sont pratiqués sur les vins au Québec. En cherchant un peu, j'ai fini par comprendre.

Bien sûr, on ne parle pas ici d'une grande majorité de gens. Mais tout de même, en parlant avec les personnes, ou lors de sondages d'opinion, on peut remarquer qu'il existe un petit segment de la population qui approuve sans condition la politique de prix établie par notre monopole, augmentation de prix après augmentation.

Étrange à première vue. Car après avoir mis de côté les membres du gouvernement, de l'administration  du monopole et les masochistes, pourquoi certaines personnes ne se formalisent-elles pas outre mesure de payer leur vin en moyenne deux fois plus cher qu'aux États-Unis et trois fois plus cher que la plupart des pays d'Europe?

J'ai alors discuté et posé certaines questions à des personnes en faveur des prix très élevés du vin dans notre société distincte québécoise. J'ai alors eu l'intuition, voire la conviction, qu'il y avait un lien entre l'opinion favorable de ces personnes et leur niveau de consommation.

De la viande autour de l'os

J'aurai pu me contenter de simplement vous faire part de mon raisonnement mais cela n'aurait pas valu grand chose, n'ayant rien de substantiel pour appuyer mes dires. J'ai alors demandé à la firme de sondage MBA Recherche/MBAweb si un tel sujet pourrait les intéresser et ils ont dit oui. En fait, ils ont produit une étude sur le marché du vin au Québec tellement exhaustive que je vous en ferai part graduellement au cours des prochaines semaines.

Ainsi donc, mon hypothèse allait pouvoir être confrontée à un sondage réalisé dans les règles de l'art auprès de mille personnes. Un exercice sérieux mais aussi inquiétant. Car cela pourrait aussi démontrer que j'étais dans l'erreur. Tans pis! Quand on veut vraiment comprendre on ne saurait passer à côté de la vérité même si celle-ci ne fait pas notre affaire.

Je vais vous montrer trois tableaux tirés de la première partie de ce sondage. Les personnes intéressées à en savoir plus pourront le faire en accédant au site internet de l'entreprise qui  l'a réalisé.

Le premier tableau nous indique les % des personnes qui sont soit en accord, perplexes, en désaccord, ou indifférentes face aux prix élevés du vin au Québec.


On y remarque que 82% des Québécois et des Québécoises sont en désaccord ou à tout le moins perplexes devant ces prix onéreux, me faisant ainsi reprendre un peu espoir en la race humaine. Il n'en demeure pas moins qu'il y a 18% de la population qui est indifférente ou d'accord semble-t-il de payer  trop cher leurs vins.

Ce ne sont pas tous les adultes qui achètent du vin. Certaines études démontrent qu'environ 25% de la population adulte, pour diverses raisons personnelles, n'en achètent même jamais. Les 75% qui restent représentent les consommateurs. On a souvent tendance dans notre esprit à mettre tout le monde dans le même panier. Or ces consommateurs n'ont forcément pas tous la même fréquence de consommation.

Le deuxième tableau nous indique les % répartis selon le nombre de bouteilles achetés par mois ou par semaine. Vous pourrez ainsi comparer votre consommation personnelle afin de voir à quelle catégorie vous appartenez.


Selon les données recueillies auprès des mille personnes sondées, 22% n'achètent jamais de vin, ce qui est très près du 25% que je vous citais tout à l'heure. Ce qui est assez surprenant c'est que 20% n'achètent même pas une bouteille par mois et que 11% n'en achètent qu'une seule en moyenne.  Vous aurez deviné que je fais partie du 4% qui en consomme plus de 4 par semaine. Si vous convenez avec moi qu'une bouteille par mois est une très faible consommation , nous pouvons dire qu'environ 51% de la population (22% + 20% + 11%) a une consommation mensuelle de vin qui varie de une bouteille à zéro!

Beaucoup de personnes ont une faible consommation

La catégorie la plus importante à 15% des répondants est celle qui achètent une bouteille par semaine. Si l'on prend pour acquis qu'à compter de ce niveau nous avons une consommation qui commence à être significative, nous pouvons dire que l'immense majorité des bouteilles vendues annuellement par la SAQ sont achetées par seulement 34% de la population (15% + 10% + 5% + 4%).

Le prochain tableau confirmera ou démolira ma thèse à l'effet le 7% des gens en faveur des prix élevés et que les 11% qui sont indifférents proviendrait majoritairement des personnes dont la consommation est la plus faible.

On a donc demandé aux répondants de donner leur opinion sur l'énoncé suivant: Les prix à la SAQ ne sont pas élevés.

Ceux-ci devaient indiquer dans quelle mesure ils étaient en accord ou en désaccord avec cet énoncé en utilisant une échelle de 1 à 10 sur laquelle 1 signifie que vous êtes totalement en désaccord et 10 signifie que vous êtes totalement en accord. La catégorie 1 à 3 indique un désaccord avec l'énoncé; la catégorie 4 à 7 indique un désaccord partiel avec l'énoncé, alors que la catégorie 8 à 10 indique un accord avec l'énoncé.


La colonne orange représentant le total de chacune des catégories, 54% des répondants ne sont pas d'accord que les prix du vin au Québec ne sont pas élevés, 39% sont partiellement en accord et en désaccord; seulement 7% des répondants sont tout en fait d'accord que nos prix pour le vin ne sont pas trop élevés. Je reprends pour une seconde fois confiance en la race humaine!

Puisque ce sondage est très précis, chacune des 3 catégories (1-3 en désaccord, 4-7 partiellement en accord et en désaccord, 8-10 tout à fait d'accord) est subdivisée selon les diverses fréquence de consommation (8 au total).

Si on examine la première catégorie (1-3) qui est la plus importante et qui représentent les personnes qui sont en désaccord avec l'énoncé que les prix des vins à la SAQ ne sont pas élevés, on remarque que les gens le plus en désaccord appartiennent au niveau de consommation la plus élevée (colonne verte - 69%), et que les personnes qui sont le moins en désaccord avec l'énoncé appartiennent  au niveau de consommation nulle (colonne mauve - 48%). La catégorie des personnes à très faible consommation arrive en troisième position (colonne jaune - 52%).

Il faut prendre garde cependant de penser que toutes les personnes en faveur des prix élevés du vin proviennent uniquement des niveaux de consommation faible et nulle car il y existe de faibles pourcentage en provenance des personnes qui ont des niveaux de consommation élevés qui sont en accord avec l'énoncé. Notons toutefois que la différence est majeure.

Quelle est leur motivation?

Si je vous demande si vous trouvez le prix du bœuf élevé et que vous êtes végétarien, il est possible que votre attitude en sera une d'indifférence et non d'indignation. Or, il semblerait que dans le cas qui nous préoccupe, les personnes ne consommant que peu ou pas du tout de vin, au lieu d'être indifférentes, seraient généralement en faveur des prix élevés du vin. Pourquoi donc?

On peut avancer diverses hypothèses mais après plusieurs discussions avec des personnes dans cette situation, il semblerait que celles-ci croient qu'elles en retirent un bénéfice personnel, s'imaginant (à tort) que les profits réalisés par la consommation élevée de ceux qui sont assez fous pour payer de tels prix servent à payer les services sociaux qu'ils utilisent! Le plus triste est que cette croyance est erronée, un mythe savamment entretenu en fait.  J'aurai j'espère l'occasion de vous en reparler éventuellement.


On ne peut pas être contre des prix abusifs d'un produit que l'on achète pas, surtout si l'on pense que cette situation nous est personnellement profitable. 

Par contre, les consommateurs de vin qui achètent une, deux bouteilles par semaine ou plus, ont de plus en plus l'impression d'être les dindons de la farce. Si un jour des ajustements devaient enfin être apportés à notre médiéval modèle de commercialisation du vin, ce sera suite à la pression de ces dernières, les vrais utilisateurs du présent système, qu'ils surviendront.

Alors chers amis, la prochaine fois qu'une personne vous dira qu'il n 'y a pas d'abus dans les prix des vendus au Québec, demandez-lui combien de bouteilles elle achète par semaine. Si elle est franche, il a de fortes chances pour qu'elle vous dise que son niveau de consommation  est très faible, voire inexistant. Comme moi, vous aurez compris pourquoi.

Suggestions de vins de la semaine:

Vin blanc 

Sauvignon blanc, Villa Maria Estate, Malborough, 2013, Nouvelle-Zélande, 17,95$ (voir ici)
Rien de bien compliqué, mais un vin frais et équilibré, se tenant bien à table

Vins rouges

Merlot, Antiguas Reservas, Cousino-Macul, Vallée de Maipo, 2011, Chili, 18,90$ (voir ici)
Un vin souple rempli de goûts de fruits mûrs; délicieux avec des filets de porcs farcis

Vieilles vignes, Côte roannaise, Willenbucher, Val de Loire, 2012, France, 20,35$ (voir ici)
Pour les curieux qui veulent découvrir ce que c'est qu'un vin "nature"; délicieusement différent

Shiraz, George Wyndham, Founder's reserve, 2010, Australie, 21,50$  (voir ici)
Connue pour ses bons vins d'entrée de gamme, cette maison propose ici une qua;lité supérieure pour quelques dollars de plus 

The little Traveler, Primitivo, Les Pouilles, Italie, 45,75$ pour 3 litres  (voir ici)
Contient 4 bouteilles d'un vin agréable de Primitivo à 11,44$/bouteille; idéal pour les partys ou les réunions de groupes
 

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