NOTE: Ce texte a aussi été publié le 27 juillet 2017 dans le HuffPost Québec (voir ici).
On ne le réalise pas toujours, mais le conditionnement en bouteilles de verre, est relativement récent dans la longue histoire du vin.
Pour ce billet, je n'irai pas jusqu'en Géorgie dans le Caucase, soit 9,000 ans avant Jésus-Christ (c'est-à-dire il y a plus de 11,000 ans de cela), là où l'homme cultivait déjà la vigne.
À l'ombre des pyramides
Démarrons ce voyage dans le temps avec un civilisation qui nous est un peu plus familière et qui prospéra il y a 5,000 ans, soit celles des Égyptiens.
Plusieurs savent que ceux-ci brassaient de la bière, mais peu qu'ils produisaient également du vin, appelé par certains, le breuvage d'Horus.
À l'ombre des pyramides
Démarrons ce voyage dans le temps avec un civilisation qui nous est un peu plus familière et qui prospéra il y a 5,000 ans, soit celles des Égyptiens.
Plusieurs savent que ceux-ci brassaient de la bière, mais peu qu'ils produisaient également du vin, appelé par certains, le breuvage d'Horus.
Source: www.environnement.ecole.free.fr |
Le site internet de Passion égyptienne nous apprend que des dessins sur des murs des tombeaux anciens, nous montre la vendange, le foulage, la fermentation et le transport du vin.
Les Égyptiens en faisaient aussi le commerce. Après la fermentation en jarres, le vin étaient versé dans des amphores où des bateaux servaient à les transporter sur le Nil.
Source: www.futura-sciences.com |
Déjà à cette époque, on connaissait la nécessité de garder le vin à l'abri de l'air afin qu'il ne se dégrade pas rapidement. Pour boucher leurs amphores, les Égyptiens utilisaient une bourre de paille recouverte d'argile. Efficace, mais quelques impuretés pouvaient se retrouver dans le vin.
La Grèce et Dionysos
On remarquera ici que le vin suit le rythme du développement des grandes civilisations. On cultive donc ainsi la vigne et élabore du vin en Grèce depuis fort longtemps, soit au moins depuis 1,000 ans avant Jésus-Christ.
Ce vins, fort réputés, étaient exportés tout autour de la Mer Noire, le long du Danube jusqu'en Autriche, ainsi qu'au centre et au sud de l'Italie. Le poète Virgile a écrit "qu'il serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d'énumérer les crus grecs".
Pour le transport du vin, les grecs vont eux aussi se servir de l'amphore mais utilisent plutôt le liège pour les boucher, puisque le chêne-liège dont on utilise l'écorce pour fabriquer ce matériau prolifère sur le pourtour du bassin méditerranéen.
Kylix Source: wikipedia.org
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Pour servir le vin, celui-ci passait de l'amphore à des pichets plus petits, puis versés dans différents types de vases (kylix, cathare, rhyton, skyphos, etc.) pour le consommer.
À Rome, on fait comme les Romains
La puissante civilisation romaine fut la suivante à prendre la relève. De par ses nombreuses conquêtes, celle-ci apporta avec elle la culture de la vigne en de nombreux endroits, dont en France que les auteurs romains nommaient à l'époque la Gaule.
Bien qu'il y avait déjà de la vigne depuis quelques siècles dans le sud de la France, les Grecs y ayant fondé une colonie nommée Massilia (Marseille), les Gaulois buvaient surtout une boisson considéré comme l'ancêtre de la bière, et qu'ils appelaient cervoise.
Les Romains adoptèrent rapidement pour le vin, le tonneau de bois qu'utilisaient les Gaulois pour conserver et transporter leur cervoise. Celui-ci est en effet plus léger et résistant que l'amphore. De plus on peut le rouler pour le transporter et aussi l'empiler facilement. Son utilisation pour le vin va durer plus de 1,500 ans.
Par contre, lorsque l'on avait percé le tonneau pour commencer à boire le vin, il ne fallait pas attendre trop longtemps pour vider son contenu, car l'air qui prenait de plus en plus de place à l'intérieur, lui faisait rapidement perdre ses qualités.
Messieurs les Anglais, versez les premiers (*)
*Adaptation d'une célèbre citation historique
À la faveur de divers traités commerciaux, l'Angleterre fait de plus en plus affaire avec le Portugal à compter du XVIIè siècle.
Au fil du temps, on met au point le procédé de mutage, créant ainsi dans la région du Douro, le vin de porto tel qu'on le connaît de nos jours et qui est très apprécié par les consommateurs anglais. Ce vin fortifié est à l'époque aussi reconnu pour sa résistance lorsqu'il doit voyager de nombreuses semaines à bord des bateaux.
Assortiment de bouteilles en verre |
Alors qu'auparavant chaque bouteille de verre devait être soufflée une à une, on est en mesure, avec la révolution industrielle de la fin du XVIIIè siècle, de fabriquer des bouteilles de verre de formes identiques et à très bon prix.
Non amis les Anglais se mettent alors à embouteiller leurs portos et redécouvrent par la même occasion les vertus du liège pour les obturer. Mieux, après quelques années, on se rend compte que cette méthode bonifie ces vins avec le temps!
L'ère moderne peut débuter
Jusqu'au début du XXè siècle, l'embouteillage n'est pas fait par le producteur, mais plutôt par le caviste à qui l'on expédie toujours le vin dans des tonneaux. Disons que certains marchands peu scrupuleux en profitaient pour parfois se "tromper" d'étiquette!
Afin de donner confiance aux consommateurs à propos du contenu des flacons, les producteurs commencent à embouteiller leurs vins à leurs domaines respectifs, un gage d'authenticité.
Le Château Mouton-Rothschild fut le premier en 1924 à utiliser cette pratique.
Il importe donc de réaliser que le mode de présentation et de conservation du vin tel que nous le connaissons aujourd'hui, ne remonte même pas à cent ans.
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