Note: ce texte a aussi été publié le 12 mars dernier dans le Huffington Post Québec (voir ici).
Rencontre avec M. Paolo Basso, qui détient, pour une période de trois ans, le titre de meilleur sommelier du monde qu'il a remporté à Tokyo en 2013.
C'est le 23 janvier dernier, lors de son passage à Montréal pour l'évènement Montréal en lumière, que j'ai pu m'entretenir avec M. Basso, à l'ambassade de la Suisse. Né en Italie en 1966, celui-ci a étudié la sommellerie en Suisse où il réside maintenant, bénéficiant ainsi d'une double nationalité suisse et italienne.
Les vins suisses étant en effet mis en vedette pour cette occasion, on en a profité pour le faire venir ici. Une bonne idée.
M. Paolo Basso à droite |
J'ai donc eu le plaisir de m'entretenir avec en privé avec cet homme qui parle parfaitement l'italien, l'anglais et le français.
Outre sa gentillesse et sa grande humilité, le parcours professionnel de M. Basso représente pour nous tous un exemple de courage et de persévérance. Plus de 16 ans de concours divers furent nécessaires pour accéder finalement à la plus haute marche du podium du Concours du meilleur sommelier du Monde qui est organisé tous les trois ans dans un pays différent par l'Association de la sommellerie internationale.
En 1997, il remporte le titre de meilleur sommelier de la Suisse. Il obtient à trois reprises la 2è place au Concours du meilleur sommelier d'Europe (en 2004, 2006 et 2008). Il obtient à trois reprises la 2è place au Concours du meilleur sommelier du Monde (en 2000 à Montréal, 2007 et 2010). Il remporte finalement la 1ière place tant convoitée, devant la canadienne Véronique Rivest, en 2013 à Tokyo. Notons que madame Rivest est la première femme à accéder au podium de cette prestigieuse compétition.
Voici un court résumé de cette entrevue, sous forme de questions et réponses.
Q. On m'a dit que la première étape du concours mondial de sommellerie, l'examen écrit, demande des mois, voire des années d'études; que doit-on savoir pour espérer le réussir?
R. Absolument tout ce qui concerne le vin! On doit connaître tous les pays producteurs, leurs régions, appellations, cépages, ainsi que tout ce qui a trait à la culture de la vigne et la vinification du vin. On doit répondre à 70 questions diverses en 60 minutes.
Q. Pourriez-vous nous faire part de quelques exemples de questions de cet examen?
R. Bien sûr, en voici deux. Quelle est la formule chimique de la fermentation malolactique?
Combien de fois la Bible fait-elle mention de la vigne ou du vin?
Q. Si vous n'aviez qu'un seul conseil à donner à quelqu'un qui commence à s'intéresser au vin, quel serait-il?
R. Gardez l'esprit ouvert; intéressez-vous aux divers des divers pays et des diverses régions; faites abstraction du prestige de l'étiquette et abordez le vin qui se trouve dans votre verre sans préjugés; je trouve que c'est ce que font la plupart des amateurs de vin québécois et je les encourage à poursuivre dans cette voie.
Q. Quelle est la base selon vous qui facilite la compréhension des vins?
R. La découverte et l'apprentissage des cépages définitivement.
Q. Quel est le rôle d'un sommelier et quelle attitude devrait-il adopter?
R. Un rôle de communicateur selon moi; sans être trop intimidant, le sommelier ou la sommelière doit réussir à expliquer à leurs clients, à leur auditoire ou à leurs lecteurs, à l'aide de mots faciles à comprendre, ce qui ce qui constitue la qualité d'un vin.
Q. Croyez-vous qu'il existe de nos jours des vins à prix raisonnables en mesure d'offrir des plaisirs similaires à ceux des vins de grande renommée vendus à des prix très élevés?
R. Bien sûr, pourvu que l'on soit prêt à apprécier du vin plutôt qu'une étiquette; les dégustations à l'aveugle le démontrent d'ailleurs fréquemment.
Q. Et que représente avant tout le vin pour vous?
R. J'associe avant tout le vin à la festivité et à la convivialité, une boisson que l'on boit avec plaisir à table où la famille est réunie.
Q. Sur quels principaux projets travaillez-vous présentement?
R. Je fais de la consultation pour diverses maisons et clients par par l'entremise de ma société Paolo Basso Wine; je réalise en même temps l'un de mes rêves qui était de produire mon propre vin; mon vignoble se trouve dans le canton du Tessin au sud de la Suisse, situé près du Piémont et de la Lombardie; mon premier vin est un assemblage à la bordelaise, avec une prédominance de Merlot; il porte le nom de ma fille, soit le Il Rosso di Chiara.
M. Basso, je vous remercie d'avoir consacré ce temps pour le bénéfice de nos lecteurs et lectrices du Québec. Je vous souhaite un bon séjour parmi nous.
C'est moi qui vous remercie.
NOTE: Toute ma gratitude à la relationniste de Montréal en lumière, Mimi Vallée, pour avoir rendu cette entrevue possible.
Petite vidéo d'une entrevue accordée par M. Basso à M. Alain Marty, Président du Wine & Business Club, dans le cadre du Vinexpo 2013 à Bordeaux. On y remarquera la simplicité ainsi que l'éloquence en français de M. Basso.
Suggestions de vins de la semaine:
À grand sommelier, bons vins, évidemment. Les recommandations de cette semaine porteront donc sur des vins de très belle qualité (3 blancs et 7 rouges). Parmi celles-ci, quelques vins suisses, afin de faire un petit clin d’œil à notre invité de cette semaine.
Vins blancs
Domaines Rouvinez, Fendant de Sierre, 2013, Suisse, 20,25$
François 1ier, Vieilles Vignes, Domaine des Huards, Cour-Cheverny, 2008, France, 24,45$
Vins rouges
Quinta da Garrida, Aliança, Dao, 2011, Portugal, 17,60$
Excellens, Marqués de Cáceres, Rioja, 2010, Espagne, 17,95$
Chénas, Les Gandelins, Château des Jean-Loron, 2011, France, 20,95$
Quinta da Plansel, Selecta Reserva, 2010, Portugal, 21,60$
Domaines Rouvinez Pinot noir de Sierre 2013, Suisse, 23,25$
Château Grand Village, Bordeaux supérieur, 2010, France, 25,10$
Barolo, Fontanafredda, Piémont, 2010, Italie, 32,75$ (spéc. à 29,25$)
Bonnes dégustations!
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