Note: Ce texte a aussi été publié le 5 février 2014 dans le Huffington Post Québec (voir ici).
Saviez-vous que les 200 quelques millions et plus de bouteilles de vin et d'alcool vendues à chaque année par la SAQ ne sont toujours pas recyclées?
Ces dites bouteilles représentent plus de 80% des contenants de verre que la population du Québec place religieusement dans leur bac de matières recyclables. Beaucoup croient encore à tort que ce verre est recyclé.
Résumons brièvement en disant que le verre brisé, en plus de contaminer les autres matières recyclables, n'a pas grande valeur. Il semble donc évident que les contenants de verre, bouteilles de vin incluses, devraient être séparées des autres matériaux récupérés lors de la collecte sélective, et idéalement triées selon la couleur du verre.
Il y a maintenant presque déjà deux ans que l'usine Klareco de Longueuil qui traitait 70% du verre récupéré du Québec a fermé ses portes. La fin en 2011 de la subvention de la Société des alcools du Québec destinée à l'exportation et au transport du verre aurait été un facteur de la fermeture de cet établissement. Cette usine aurait peu être fermé de toute manière remarquez bien.
Présentement, dans le merveilleux royaume du Québec, la plupart de bouteilles de verre finissent ... au dépotoir! En effet, on a rien trouvé de mieux pour l'instant que de les écraser en petits morceaux et de s'en servir comme matière de recouvrement dans les sites d'enfouissement.
Ainsi, bien que le taux de récupération des bouteilles de vin au Québec soit de plus de 90%, le taux de recyclage est de presque 0%. C'est que voyez-vous, récupération et recyclage représentent deux choses bien différentes. Mais ça, on ne vous le dit presque jamais.
Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour notre environnement. Car si un sac de plastique prend environ 400 ans avant de se dégrader et s'intégrer à la nature, les bouteilles de verre ont besoin pour leur part plus de 4,000 années pour arriver au même résultat.
Et on se dit vert au Québec. On affirme que notre environnement c'est important pour nous. Foutaise. Si c'était vraiment le cas, vous seriez vert...mais de rage. Est-ce là l'héritage que l'on veut laisser à nos petits-enfants? J'espère bien que non.
Il y a pourtant diverses solutions possibles. Une collecte sélective pour le verre uniquement en est une. La consignation, comme pour les bouteilles de bière et d'eaux gazeuses, en est une autre.
Saviez-vous qu'il n'y a que deux provinces au Canada où la consigne des bouteilles de vin et d'alcool n'est pas encore implantée? Le Manitoba et le Québec, bien entendu.
L'Ontario à titre d'exemple
Et bien oui, encore l'Ontario. La SAQ affirme que le système du monopole voisin est imparfait puisqu'il n'obtient qu'un taux de récupération d'un peu plus de 80% pour leurs bouteilles de vin. Peut être. Mais leur taux de recyclage est de près de 100%! Je vous le répète, ici, c'est 0% côté recyclage.
Cette province a adopté depuis déjà quatre ans la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Ses économies réalisées grâce à cette politique sont estimées à 40 millions de $ annuellement. Je ne dis pas qu'il faille absolument faire la même chose ici; je vous explique simplement la solution que le gouvernement de l'Ontario a décidé d'appliquer, voilà tout.
Tel que l'on peut voir ci-contre sur une facture de la LCBO, le prix de consignation (DEP) des bouteilles de vin est de 20 sous. Je vous ferai remarquer que lorsque vous êtes dans une succursale de la LCBO, les prix indiqués sur les produits incluent déjà ce 20 sous. Il n'y a ainsi pas de mauvaises surprises à la caisse. Dans le cas souligné en jaune, le prix total de ce vin blanc est de 7,35$ soit, 7,15$ pour le vin et 0,20$ pour la consignation. Pour les curieux, ce vin à 7,35$ était pas mal du tout (voir ici).
J'ouvre une parenthèse si vous le permettez. Je vous ai mentionné dans certains articles l'automne dernier que les vins de 20$ et moins, lorsque disponibles dans les deux monopoles (SAQ et LCBO), affichaient parfois des prix inférieurs de 1$, 2$ ou 3$ de moins la bouteille en faveur de la LCBO. J'aimerais vous faire remarquer que cette performance est réalisée en dépit du fait que les prix des vins vendus en Ontario incorporent tous ce 0,20$ de consignation. Autrement, l'écart entre ces deux monopoles serait encore plus grand! Je ferme la parenthèse.
Les points de retour des bouteilles sont au nombre de 800 dans cette province, incluant les magasins où la bière est vendue (les Beer stores). On retourne ses bouteilles vides et notre 20 sous de consignation par bouteille nous est remboursé. Le verre n'étant pas brisé, celui-ci peut donc être recyclé. De plus, on peut le trier par couleur.
La réticence de notre monopole
Malgré que 80% du verre qui se retrouve dans les bacs de recyclage est composé de bouteilles vides de vin ou d'alcool, notre monopole, depuis des années, fait des représentations auprès du gouvernement du Québec, afin qu'on ne lui impose pas la consignation des bouteilles qu'il vend.
Il ne faudrait pas non plus passer sous silence la puissance du lobbyisme des propriétaires de sites d'enfouissement pour qui le profit est directement proportionnel au tonnage des matières qu'ils reçoivent dans leurs dépotoirs. Pour eux, nul doute que l'enfouissement est plus payant que le recyclage. Une mine d'or en fait. Le coût annuel au Québec pour l'enfouissement de nos déchets est de 1,300,000,000 de dollars (si les 0 vous étourdissent, ce chiffre c’est 1.3 milliard).
Plusieurs sondages ont pourtant démontré dans le passé que plus de 80% des Québécois seraient faveur de la consignation de ces bouteilles de verre afin de s'assurer qu'elles soient bel et bien recyclées. Une pétition en ce sens, déjà signée par plus de 11,000 personnes, est même en cours présentement sur le site internet de l'Assemblée Nationale. Je vous invite à la signer (voir ici).
De plus, dès le milieu des années '90, suite à un rapport qu'il avait commandé auprès du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), le syndicat des employés des magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) s'était prononcé en faveur de la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Il a de nouveau appuyé cette mesure en 2007 et en 2011. Sans résultats.
On y mentionne pourtant ceci à la page 21 de ce rapport:
Notre monopole utilise parfois l'argument que le recyclage des bouteilles de vin est inutile, le verre de celles-ci étant coloré, donc sans valeur marchande. Cet argument ne tient pas la route selon M. Karel Ménard directeur général du FCQGED cité plus haut. Selon lui, "il existe des entreprises au Québec pourraient prendre TOUT le verre recyclable s'il n'était pas contaminé par la collecte sélective pêle-mêle municipale. D'ailleurs, ces compagnies (Owens Illinois et 2M Ressources notamment), ne pouvant s'approvisionner ici en verre de qualité, achètent du verre consigné importé qui provient des États-Unis, des Maritimes et de l'Ontario."
Nous pourrions par le recyclage de nos bouteilles de verre, collectivement épargner de l'argent en réduisant de beaucoup le tonnage de matières envoyées dans les dépotoirs, en plus d'en faire en vendant celles-ci aux usines de fabrication de bouteilles du Québec qui en ont grand besoin.
Tout sauf la consigne
La position officielle de la SAQ à propos des 200 millions de contenants de verre vides qu'elle génère annuellement est l'innovation. Depuis plus de 10 ans, elle finance à raison de quelques millions de dollars par année, la Chaire SAQ de la valorisation du verre dans les matériaux de l'Université de Sherbrooke.
"Éloignez de nous ces bouteilles vides que nous ne serions voir" semble nous dire les directeurs du monopole à mots couverts, car toutes leurs suggestions passent par d'autres voies qu'eux-mêmes. Pour faire disparaître cet épineux problème environnemental, broyons ces bouteilles tout simplement nous suggère-t-on.
Cette panacée universelle de poudre de verre que l'on veut inclure dans les planchers de béton des succursales du monopole et dans les trottoirs de ciment pourrait bien plutôt n'être que de la poudre au yeux. On se donne bonne conscience avec cette marginale solution qui ne règlera jamais à lui seul le recyclage de toutes ces bouteilles de verre. On aurait ainsi réussi l'an dernier à réutiliser 3 millions de bouteilles. Plus que 197 millions d'autres et le problème aura de lui-même disparu.
Qui finance ces projets?
Vous, bien entendu! Peu de personnes savent que la SAQ inclut dans son prix coûtant, pour toutes les bouteilles qu'elle vend, une surcharge de 4 sous. C'est grâce à cette somme accumulée à chaque année de 7-8 millions de dollars que l'Université de Sherbrooke entre autres peut financer depuis 10 ans, à la demande de la SAQ, ses recherches sur l'incorporation du verre broyé dans les matériaux de construction.
Mais plus beau de l'affaire pour la SAQ, c'est que cette augmentation de son prix coûtant à la base de 0,04$ la bouteille se traduit, une fois qu'elle applique toutes les nombreuses taxes et surtout sa faramineuse marge de profit, par un prix de vente aux consommateurs augmenté de 12 à 15 sous de plus la bouteille. Les consommateurs se retrouvent donc ainsi à payer annuellement environ 25 millions de dollars de plus leurs achats de vin!
Pas mal du tout. On donne 7 millions pour la recherche à une université et on collecte au moins 25 millions des clients au passage. On peut dire qu'avec ces 18 millions de profits déguisés supplémentaires, la cause environnementale est très payante, mais uniquement pour notre monopole.
La LCBO impose une consigne de 20 sous la bouteille (que l'on rembourse aux clients lorsqu'ils retournent leurs bouteilles) et les bouteilles de verre de l'Ontario sont recyclées à 100%. Avec la SAQ, vous payez 15 sous de plus votre bouteille de vin (qui ne vous est évidemment jamais remboursé) et vous avez o% recyclage. Absolument rien en retour. Un modèle gouvernemental et économique québécois dans toute sa splendeur.
Saviez-vous que les 200 quelques millions et plus de bouteilles de vin et d'alcool vendues à chaque année par la SAQ ne sont toujours pas recyclées?
Ces dites bouteilles représentent plus de 80% des contenants de verre que la population du Québec place religieusement dans leur bac de matières recyclables. Beaucoup croient encore à tort que ce verre est recyclé.
Résumons brièvement en disant que le verre brisé, en plus de contaminer les autres matières recyclables, n'a pas grande valeur. Il semble donc évident que les contenants de verre, bouteilles de vin incluses, devraient être séparées des autres matériaux récupérés lors de la collecte sélective, et idéalement triées selon la couleur du verre.
Il y a maintenant presque déjà deux ans que l'usine Klareco de Longueuil qui traitait 70% du verre récupéré du Québec a fermé ses portes. La fin en 2011 de la subvention de la Société des alcools du Québec destinée à l'exportation et au transport du verre aurait été un facteur de la fermeture de cet établissement. Cette usine aurait peu être fermé de toute manière remarquez bien.
Présentement, dans le merveilleux royaume du Québec, la plupart de bouteilles de verre finissent ... au dépotoir! En effet, on a rien trouvé de mieux pour l'instant que de les écraser en petits morceaux et de s'en servir comme matière de recouvrement dans les sites d'enfouissement.
Ainsi, bien que le taux de récupération des bouteilles de vin au Québec soit de plus de 90%, le taux de recyclage est de presque 0%. C'est que voyez-vous, récupération et recyclage représentent deux choses bien différentes. Mais ça, on ne vous le dit presque jamais.
Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour notre environnement. Car si un sac de plastique prend environ 400 ans avant de se dégrader et s'intégrer à la nature, les bouteilles de verre ont besoin pour leur part plus de 4,000 années pour arriver au même résultat.
Et on se dit vert au Québec. On affirme que notre environnement c'est important pour nous. Foutaise. Si c'était vraiment le cas, vous seriez vert...mais de rage. Est-ce là l'héritage que l'on veut laisser à nos petits-enfants? J'espère bien que non.
Il y a pourtant diverses solutions possibles. Une collecte sélective pour le verre uniquement en est une. La consignation, comme pour les bouteilles de bière et d'eaux gazeuses, en est une autre.
Saviez-vous qu'il n'y a que deux provinces au Canada où la consigne des bouteilles de vin et d'alcool n'est pas encore implantée? Le Manitoba et le Québec, bien entendu.
L'Ontario à titre d'exemple
Et bien oui, encore l'Ontario. La SAQ affirme que le système du monopole voisin est imparfait puisqu'il n'obtient qu'un taux de récupération d'un peu plus de 80% pour leurs bouteilles de vin. Peut être. Mais leur taux de recyclage est de près de 100%! Je vous le répète, ici, c'est 0% côté recyclage.
Cette province a adopté depuis déjà quatre ans la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Ses économies réalisées grâce à cette politique sont estimées à 40 millions de $ annuellement. Je ne dis pas qu'il faille absolument faire la même chose ici; je vous explique simplement la solution que le gouvernement de l'Ontario a décidé d'appliquer, voilà tout.
Tel que l'on peut voir ci-contre sur une facture de la LCBO, le prix de consignation (DEP) des bouteilles de vin est de 20 sous. Je vous ferai remarquer que lorsque vous êtes dans une succursale de la LCBO, les prix indiqués sur les produits incluent déjà ce 20 sous. Il n'y a ainsi pas de mauvaises surprises à la caisse. Dans le cas souligné en jaune, le prix total de ce vin blanc est de 7,35$ soit, 7,15$ pour le vin et 0,20$ pour la consignation. Pour les curieux, ce vin à 7,35$ était pas mal du tout (voir ici).
J'ouvre une parenthèse si vous le permettez. Je vous ai mentionné dans certains articles l'automne dernier que les vins de 20$ et moins, lorsque disponibles dans les deux monopoles (SAQ et LCBO), affichaient parfois des prix inférieurs de 1$, 2$ ou 3$ de moins la bouteille en faveur de la LCBO. J'aimerais vous faire remarquer que cette performance est réalisée en dépit du fait que les prix des vins vendus en Ontario incorporent tous ce 0,20$ de consignation. Autrement, l'écart entre ces deux monopoles serait encore plus grand! Je ferme la parenthèse.
Les points de retour des bouteilles sont au nombre de 800 dans cette province, incluant les magasins où la bière est vendue (les Beer stores). On retourne ses bouteilles vides et notre 20 sous de consignation par bouteille nous est remboursé. Le verre n'étant pas brisé, celui-ci peut donc être recyclé. De plus, on peut le trier par couleur.
La réticence de notre monopole
Malgré que 80% du verre qui se retrouve dans les bacs de recyclage est composé de bouteilles vides de vin ou d'alcool, notre monopole, depuis des années, fait des représentations auprès du gouvernement du Québec, afin qu'on ne lui impose pas la consignation des bouteilles qu'il vend.
Il ne faudrait pas non plus passer sous silence la puissance du lobbyisme des propriétaires de sites d'enfouissement pour qui le profit est directement proportionnel au tonnage des matières qu'ils reçoivent dans leurs dépotoirs. Pour eux, nul doute que l'enfouissement est plus payant que le recyclage. Une mine d'or en fait. Le coût annuel au Québec pour l'enfouissement de nos déchets est de 1,300,000,000 de dollars (si les 0 vous étourdissent, ce chiffre c’est 1.3 milliard).
Plusieurs sondages ont pourtant démontré dans le passé que plus de 80% des Québécois seraient faveur de la consignation de ces bouteilles de verre afin de s'assurer qu'elles soient bel et bien recyclées. Une pétition en ce sens, déjà signée par plus de 11,000 personnes, est même en cours présentement sur le site internet de l'Assemblée Nationale. Je vous invite à la signer (voir ici).
De plus, dès le milieu des années '90, suite à un rapport qu'il avait commandé auprès du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), le syndicat des employés des magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) s'était prononcé en faveur de la consignation des bouteilles de vin et d'alcool. Il a de nouveau appuyé cette mesure en 2007 et en 2011. Sans résultats.
On y mentionne pourtant ceci à la page 21 de ce rapport:
Notre monopole utilise parfois l'argument que le recyclage des bouteilles de vin est inutile, le verre de celles-ci étant coloré, donc sans valeur marchande. Cet argument ne tient pas la route selon M. Karel Ménard directeur général du FCQGED cité plus haut. Selon lui, "il existe des entreprises au Québec pourraient prendre TOUT le verre recyclable s'il n'était pas contaminé par la collecte sélective pêle-mêle municipale. D'ailleurs, ces compagnies (Owens Illinois et 2M Ressources notamment), ne pouvant s'approvisionner ici en verre de qualité, achètent du verre consigné importé qui provient des États-Unis, des Maritimes et de l'Ontario."
Nous pourrions par le recyclage de nos bouteilles de verre, collectivement épargner de l'argent en réduisant de beaucoup le tonnage de matières envoyées dans les dépotoirs, en plus d'en faire en vendant celles-ci aux usines de fabrication de bouteilles du Québec qui en ont grand besoin.
Tout sauf la consigne
La position officielle de la SAQ à propos des 200 millions de contenants de verre vides qu'elle génère annuellement est l'innovation. Depuis plus de 10 ans, elle finance à raison de quelques millions de dollars par année, la Chaire SAQ de la valorisation du verre dans les matériaux de l'Université de Sherbrooke.
"Éloignez de nous ces bouteilles vides que nous ne serions voir" semble nous dire les directeurs du monopole à mots couverts, car toutes leurs suggestions passent par d'autres voies qu'eux-mêmes. Pour faire disparaître cet épineux problème environnemental, broyons ces bouteilles tout simplement nous suggère-t-on.
Cette panacée universelle de poudre de verre que l'on veut inclure dans les planchers de béton des succursales du monopole et dans les trottoirs de ciment pourrait bien plutôt n'être que de la poudre au yeux. On se donne bonne conscience avec cette marginale solution qui ne règlera jamais à lui seul le recyclage de toutes ces bouteilles de verre. On aurait ainsi réussi l'an dernier à réutiliser 3 millions de bouteilles. Plus que 197 millions d'autres et le problème aura de lui-même disparu.
Cette illustration intitulée « Une mer de verre »
est une création de Marie-Claude Journault
Voir son site internet: mcjournault.com
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Vous, bien entendu! Peu de personnes savent que la SAQ inclut dans son prix coûtant, pour toutes les bouteilles qu'elle vend, une surcharge de 4 sous. C'est grâce à cette somme accumulée à chaque année de 7-8 millions de dollars que l'Université de Sherbrooke entre autres peut financer depuis 10 ans, à la demande de la SAQ, ses recherches sur l'incorporation du verre broyé dans les matériaux de construction.
Mais plus beau de l'affaire pour la SAQ, c'est que cette augmentation de son prix coûtant à la base de 0,04$ la bouteille se traduit, une fois qu'elle applique toutes les nombreuses taxes et surtout sa faramineuse marge de profit, par un prix de vente aux consommateurs augmenté de 12 à 15 sous de plus la bouteille. Les consommateurs se retrouvent donc ainsi à payer annuellement environ 25 millions de dollars de plus leurs achats de vin!
Pas mal du tout. On donne 7 millions pour la recherche à une université et on collecte au moins 25 millions des clients au passage. On peut dire qu'avec ces 18 millions de profits déguisés supplémentaires, la cause environnementale est très payante, mais uniquement pour notre monopole.
La LCBO impose une consigne de 20 sous la bouteille (que l'on rembourse aux clients lorsqu'ils retournent leurs bouteilles) et les bouteilles de verre de l'Ontario sont recyclées à 100%. Avec la SAQ, vous payez 15 sous de plus votre bouteille de vin (qui ne vous est évidemment jamais remboursé) et vous avez o% recyclage. Absolument rien en retour. Un modèle gouvernemental et économique québécois dans toute sa splendeur.
Voici une idée de ce qu'il nous en coûte de ne pas traiter écologiquement nos bouteilles de verre vides. Le coût de l'enfouissement en est en moyenne de 50$ la tonne (parfois plus) si on inclut les redevances, pour une dépense annuelle minimum de 70 millions de $. Les industries qui en ont de besoin de ce verre non contaminé sont prêtes à le payer en moyenne 25$ la tonne, pour un revenu potentiel annuel de 35 millions de $. Nous payons 50$ la tonne pour enfouir quelque chose que nous pourrions vendre 25$ la tonne. Puisque chaque année, nous envoyons au bas mot au dépotoir 140,000 tonnes de verre, la différence entre ces deux méthodes est de 105 millions de dollars. Les experts estiment par contre que la gestion d'un système efficace de récupération coûterait en moyenne 35 millions de $ par année, soit environ le revenu anticipé pour la vente du verre recyclé. N'ayant plus recours aux dépotoirs, nous épargnerions ainsi chaque année les 70 millions de $ que nous dépensons actuellement pour l'enfouissement. Mais le plus payant selon moi, c'est qu'il n'y a plus aucun impact négatif au niveau de notre environnement.
L'urgence d'agir
Je sais que le gouvernement a déjà entamé une réflexion à ce propos. C'est à lui de prendre une fois pour toutes le leadership et la responsabilité de ce dossier. Le temps de se servir de sa société d'état comme paravent est révolu. Il faut maintenant, pour le bien collectif, passer à l'action et redonner à l'environnement la place prioritaire qu'elle n'aurait jamais dû perdre.
Bien sûr, c'est un dossier complexe, mais non insoluble. Le Canada presque tout entier l'a résolu. Nous devrions nous aussi en être capables. Bien qu'il ne soit pas indispensable que les points de retour soit les succursales de la SAQ, le futur système de récupération doit être fonctionnel et surtout efficace.
Entretemps, due à l'absence cohérente d'une vraie politique de recyclage du verre au Québec, d'ici 5 ans, c'est plus de 1 milliard de bouteilles vin et d'alcool qui prendront le chemin de nos dépotoirs. Étant perçue à l'étranger comme "La belle Province", n'attendons pas de grâce qu'elle ne devienne comme le mentionne le réalisateur Denis Blaquière dans le vidéo ci-dessous, "La poubelle province".
Cliquez ici pour en apprendre davantage et avoir accès à une foule de liens concernant ce sujet.
Je vous invite à partager cet article sur les médias sociaux avec tous vos contacts. Mais surtout, afin d'inciter notre gouvernement à enfin agir dans ce dossier, faites parvenir un courriel en ce sens à votre député provincial, quel que soit son parti.
Émission Zone Doc: vidéo
Suggestions de vins de la semaine:
Voici 6 suggestions de vins. Les amateurs de petits prix y trouveront 4 vins de moins de 15$.
Vins blancs
Pinot Grigio, Barone Montalto, Terre Siciliane, Sicile, 2013, Italie, 11,70$
Chardonnay, Campagnola, Vénétie, 2013, Italie, 13,65$
Vins rouges
Fonte de Nico, Adega de Santo Isidro de Pegoes, Peninsula de Setúbal, 2013, Portugal, 9,25$
Cabernet Sauvignon, Sutter Home vineyards, Californie, 2013, É.U., 11,00$
Vivanco Crianza, Bodegas Vivanco, Rioja, 2010, Espagne, 21,75$
Zinfandel, Old Vines, St-Francis, Californie, 2011, É.U., 28,55$
Bonnes dégustations!
L'urgence d'agir
Je sais que le gouvernement a déjà entamé une réflexion à ce propos. C'est à lui de prendre une fois pour toutes le leadership et la responsabilité de ce dossier. Le temps de se servir de sa société d'état comme paravent est révolu. Il faut maintenant, pour le bien collectif, passer à l'action et redonner à l'environnement la place prioritaire qu'elle n'aurait jamais dû perdre.
Bien sûr, c'est un dossier complexe, mais non insoluble. Le Canada presque tout entier l'a résolu. Nous devrions nous aussi en être capables. Bien qu'il ne soit pas indispensable que les points de retour soit les succursales de la SAQ, le futur système de récupération doit être fonctionnel et surtout efficace.
Entretemps, due à l'absence cohérente d'une vraie politique de recyclage du verre au Québec, d'ici 5 ans, c'est plus de 1 milliard de bouteilles vin et d'alcool qui prendront le chemin de nos dépotoirs. Étant perçue à l'étranger comme "La belle Province", n'attendons pas de grâce qu'elle ne devienne comme le mentionne le réalisateur Denis Blaquière dans le vidéo ci-dessous, "La poubelle province".
Cliquez ici pour en apprendre davantage et avoir accès à une foule de liens concernant ce sujet.
Je vous invite à partager cet article sur les médias sociaux avec tous vos contacts. Mais surtout, afin d'inciter notre gouvernement à enfin agir dans ce dossier, faites parvenir un courriel en ce sens à votre député provincial, quel que soit son parti.
Émission Zone Doc: vidéo
Suggestions de vins de la semaine:
Voici 6 suggestions de vins. Les amateurs de petits prix y trouveront 4 vins de moins de 15$.
Vins blancs
Pinot Grigio, Barone Montalto, Terre Siciliane, Sicile, 2013, Italie, 11,70$
Chardonnay, Campagnola, Vénétie, 2013, Italie, 13,65$
Vins rouges
Fonte de Nico, Adega de Santo Isidro de Pegoes, Peninsula de Setúbal, 2013, Portugal, 9,25$
Cabernet Sauvignon, Sutter Home vineyards, Californie, 2013, É.U., 11,00$
Vivanco Crianza, Bodegas Vivanco, Rioja, 2010, Espagne, 21,75$
Zinfandel, Old Vines, St-Francis, Californie, 2011, É.U., 28,55$
Bonnes dégustations!
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