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vendredi 21 mars 2014

Ce que comptent faire les partis politiques pour réformer le marché du vin au Québec


Note: Ce texte a aussi été publié le 20 mars 2013 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

Alors que le modèle d’affaires actuel pour la commercialisation du vin au Québec semble plus que jamais frapper un mur, j'ai demandé à chacun des principaux partis politiques présentement en campagne électorale ce qu'ils avaient à nous proposer à cet égard.

Afin de leur faciliter un peu la tâche, j'ai rédigé un petit questionnaire en cinq points à choix multiple avec un option "autres" pour exprimer au besoin une idée différente de celles proposées. Rien de compliqué comme vous pouvez le constater.

Une demande ciblée

Pour éviter que ma demande ne se perde dans le dédale administratif, j'ai pris soin de préalablement contacter la personne responsable des relations avec les médias de chacun des partis pour les aviser de ma démarche et avoir une adresse courriel précise où faire parvenir ce petit sondage qui fut ainsi livré au Parti Québécois, au Parti Libéral du Québec, à la Coalition Avenir Québec, à Québec solidaire et à Option Nationale.

Malgré que tous semblaient débordant d'enthousiasme à répondre lors de mon contact initial, un seul parti accepta finalement de livrer le fond de sa pensée sur cette question.

Le temps idéal

Il est difficile  de faire dire à un politicien élu ce qu'il pense vraiment faire. Mais lors d'une campagne électorale, les candidats sont habituellement beaucoup plus ouverts et volubiles à émettre leurs opinions à tous vents et sur tous les sujets. Pas sur celui-ci semble-t-il.

Lors de la dernière campagne électorale en septembre 2012, j'avais publié dans le cadre de cette chronique un texte intitulé Le vin et la campagne électorale: sujet tabou! qui n'a malheureusement pas pris une ride.

J'y écrivais entre autres: 
Je vous prédis que peu importe la composition du prochain gouvernement, la course maladive et obsessive de la SAQ vers de plus en plus gros profits se poursuivra.
Comme j'aurais souhaité m'être trompé! Cela ne risque pas de changer de sitôt puisque quatre partis sur les cinq en liste n'ont soit pas réfléchi à cette question ou omettent de nous divulguer leur vison à cet égard. Inquiétant. Loin d'être inutile, cet exercice fort révélateur nous aura au moins permis d'être conscients de ce fait.

Comment peut-on aspirer à former le prochain gouvernement et relever les colossaux défis qui se présentent dans les domaines de la Santé et de l'Éducation alors que l'on semble incapable de régler une problématique beaucoup moins complexe comme celle de la commercialisation du vin? Le seul fait de se poser la question donne froid dans le dos.

Mon défaut père me disait souvent qu'en politique, si l'on veut se faire élire, il vaut mieux dire ce que les gens désirent entendre au lieu de ce que l'on fera vraiment. Faire le contraire, soit dire ce qu'il faudrait faire, est le meilleur moyen de perdre une élection. C'est un peu cynique, mais je pense qu'il y a beaucoup de vrai là-dedans.

Je vous livre donc ci-après les réponses à mon questionnaire, tel que transmises par Québec solidaire, lesquelles apparaissent en caractères gras dans le choix de réponses.


Questionnaire auprès des principaux partis politiques du Québec

 1. Marge bénéficiaire

La majoration que la SAQ applique sur les prix coûtants des produits qu’elle vend tourne autour de 135%. Cette marge est même plus élevée sur les vins à bas prix que les vins vendus plus chers (voir ici). Le monopole ontarien, la LCBO, affiche souvent des prix inférieurs de 10% à 20% à ceux du Québec pour les vins de moins de 20$. Certains économistes pensent même que les ventes (et les profits) de la SAQ augmenteraient si le prix du vin était moins élevé. Quel serait votre recommandation à la SAQ si vous êtes portés au pouvoir?

a) Il faut diminuer progressivement la marge bénéficiaire

b) Il faut augmenter progressivement la marge bénéficiaire

c)  La marge bénéficiaire restera telle quelle

d) Autres:


  2. Répartition des produits par catégories de prix

Plus de 75% des clients recherchent de bons petits vins de moins de 15$. Même si 91% des vins vendus dans le monde coûtent moins de 10$ (voir ici), la SAQ, afin d’augmenter son prix de vente moyen par bouteille, a progressivement et sciemment beaucoup diminué le nombre de produits vendus pour moins de 15%, au point que ceux-ci ne représentent plus que 6,9% de son répertoire. En tant que gouvernement, quelle sera votre recommandation à cet égard?


a) D’augmenter substantiellement et progressivement le nombre de ces produits qui créent de l’achalandage dans les succursales

b) De geler le nombre de ces produits au nombre actuel

c) De continuer à éliminer ces produits car c’est bien connu, du vin c’est normal que ça coûte cher

d) Autres:


3. Les promotions

L’un des principaux critères de la SAQ pour choisir ses produits réguliers est le montant de dollars que le producteur remettra à la SAQ pour en faire la promotion (entre 150,000$ à 200,000$ par année par produit). Ce coût promotionnel est alors ajouté par le fournisseur à son prix coûtant. Ainsi, si pour financer ce coût promotionnel 0,50$ sont ajoutés au prix coûtant d’une bouteille, le prix de vente au détail augmentera pour sa part d’environ 2,00$ ce qui revient à dire que les consommateurs, lorsqu’ils achètent leurs vins à prix régulier, se trouvent à financer les rabais qu’on leur offrira en cours d’année (voir ici). De plus, les petits producteurs qui ont d’excellents produits mais qui ne peuvent proposer de budget promotionnel se trouvent largement défavorisés par rapport aux plus grosses entreprises lorsque la SAQ sélectionne ses produits. Quelle est votre position face à cette pratique?

a) De ne plus imposer de budget promotionnel ce qui permettrait de vendre les vins à un prix plus bas à l’année longue tout en sélectionnant les produits en se basant sur le critère qualité avant tout

b) De mettre un plafond de 50,000$ par année pour chaque vin en espérant que ce soit aussi des vins avec au moins un minimum de qualité

c) Pourquoi cracher sur ce bel argent? Les clients sont si heureux lorsqu’ils peuvent profiter de rabais qu’ils financent eux-mêmes sans le savoir en surpayant leurs vins. De plus, pourquoi se limiter à 200,000$ par produit? Exigeons plus! Nous avons un monopole après tout!

d) Autres:  Il faut favoriser les produits locaux et les produits de niche



4. Information aux consommateurs

Plusieurs dizaines de vins vendus à la SAQ ont, à l’insu de leur clientèle, les mêmes caractéristiques que les vins vendus dans les dépanneurs, c’est-à-dire qu’ils ont été importés en vrac et embouteillés ici. Bien que la place de ces vins n’est pas selon nous les succursales de la SAQ, nous avons recommandé récemment (voir ici) que le gouvernement oblige les fournisseurs à indiquer clairement sur les bouteilles que le vin a été importé en vrac, peut importe où il est vendu, ce qui n’est nullement le cas présentement. La SAQ a indiqué qu’elle n’en voyait pas l’utilité, ceci n’étant pas un enjeu majeur dans la décision d’achat pour sa clientèle. En tant que futur gouvernement de toute la population en général, que comptez-vous faire à ce propos?
 
a) Le droit à l’information des consommateurs devant être respecté, nous exigerons que l’on indique clairement sur le devant de chaque bouteille de vin importé en vrac (ou sur la boîte de carton dans le cas d’un vinier) une mention à cet effet.*

b) Tout comme la SAQ, nous pensons que les consommateurs ne désirent pas vraiment le savoir

c) Ces vins étant très payants, nous leur recommanderons d’en ajouter encore plus car nous avons de gros besoins financiers à combler

d) Autres:

* Extrait de la plate-forme électorale de Québec solidaire sur un domaine connexe:
- la promotion et l'étiquetage des produits locaux
- la mise en place d'un code d'éthique et écologique pour informer les gens sur les produits alimentaires locaux et étrangers


5. But et vision à long terme

Quels sont les objectifs à long terme de votre parti au sujet de cette société d’état?

a) On rase tout et on recommence à zéro

b) On opte pour la privatisation (les taxes obligatoires générant le même dividende que présentement)

c) On s’oriente vers une démonopolisation? (permettre une certaine concurrence)

d) On tente d’abord de corriger les plus grandes dérives et voir si on peut sauver les meubles

e) Agir serait trop risqué; on laisse faire et on regarde couler le bateau lentement mais sûrement

f) Autres:

Commentaires additionnels: 
(problèmes à aborder selon Québec solidaire)

-Les salaires et primes aux hauts dirigeants
-S'interroger sur la fonction de vache à lait de l'État
-L'appui à donner aux petits producteurs du Québec
-Le maintien des succursales de la SAQ dans tous les quartiers, y compris les centre-villes (où leur présence a entre autres un effet sur l'achalandage des restaurants "Apportez votre vin")
-Les conditions de travail des employés (stabilité des horaires et des affectations favorisant la conciliation famille-travail et la qualité de vie au travail)

Fin du questionnaire

On peut être d'accord ou pas avec chacune des ces réponses mais on peut entrevoir que ce parti a au moins fait une amorce de réflexion sur la question. 

Pour ma part, je trouve leurs réponses pas mal du tout dans l'ensemble. Dommage par contre qu'elle proviennent d'un parti qui n'a selon les derniers sondages aucune chance de prendre le pouvoir.

Un autre parti qui a peu de chances de former le gouvernement le 7 avril prochain, la Coalition Avenir Québec, a pour sa part annoncé lors d'un point de presse tenu le 17 mars dernier par l'entremise de son chef François Legault, qu'il désirait privatiser la SAQ lors d'un éventuel second mandat. Il y a donc loin de la coupe aux lèvres.

En ce qui concerne les partis politiques qui sont en mesure d'accéder au pouvoir, s'ils ont des idées sur ce sujet, ils ont décidé de les garder pour eux. Il y a des silences qui en disent plus long que bien des discours.  

On peut en déduire que cela sera pour eux la politique du ''business as usual". Je tenais à vous en informer pour ne pas que vous entreteniez trop d'espoir de changement à ce sujet et que vous soyez amèrement déçus par la suite.


Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre la commercialisation du vin au Québec qui s'étiole très rapidement, et notre réseau routier que l'on a laissé dans la plus grande indifférence se déglinguer au plus haut point sans que nos élites politiques n'interviennent. Il est vrai qu'au Québec on a plus urgent à faire, comme débattre durant plus de 30 ans sur la couleur de la margarine!
 
Bienvenue au Kébékistan où rien ne change vraiment depuis 40 ans, mais où toutes les infrastructures tombent en ruine en même temps.

Suggestions de vins de la semaine:

Vins blancs  

Mantinia, Moschofilero, Tselepos, Péléponèse, 2012, Grèce, 19,10$ 
  
Sauvignon blanc, Cool Coast, Casa Silva, Colchagua, 2012, Chili, 20,20$

Vins rouges 

Mondeuse, Jean Perrier & fils, Savoie, 2011, France, 15,65$

Langhe, Batasiolo, Piémont, 2011, Italie, 17,10$
 
Vin muté

Lagrima, Porto blanc, Ramos Pinto, Portugal

Bonnes dégustations!

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