NOTE: Ce texte a aussi été publié le 10 août 2017 dans le HuffPost Québec (voir ici).
Huit mois après l'adoption du projet de loi provincial permettant aux vignerons québécois de vendre directement aux épiciers, voici un bilan de la situation.
Pensons ici aux petits producteurs n'ayant pas le volume pour vendre à la SAQ et qui étaient restreints à ne vendre qu'à leurs vignobles aux touristes de passage.
Après analyse, on se rend compte qu'il y avait deux facteurs qui entravaient le développement de notre viticulture québécoise. L'indifférence (ou inaction) de notre gouvernement provincial et la difficulté pour les consommateurs de se procurer nos vins locaux, tout simplement.
Pensons ici aux petits producteurs n'ayant pas le volume pour vendre à la SAQ et qui étaient restreints à ne vendre qu'à leurs vignobles aux touristes de passage.
Vignoble Bel-Chas, région de Chaudière-Appalaches |
Il en résulta une industrie stagnante, ne produisant à peine que 2 millions de bouteilles par année, soit moins que 1% des 220 millions de bouteilles achetées par les consommateurs québécois.
Avant l'intervention de madame Marois en novembre 2013 alors qu'elle était première ministre, bien peu de vins québécois étaient présents sur les tablettes de la SAQ. Et lorsqu'ils l'étaient, ceux-ci se retrouvaient souvent dans la section "Autres pays".
En décembre 2016, le gouvernement provincial a fait un pas de plus pour dynamiser cette prometteuse industrie qui rapporte pourtant des centaines de millions de dollars chaque année dans les coffres des gouvernements provinciaux de l'Ontario et de la Colombie-Britannique. On a été long à comprendre.
Il est en effet maintenant permis aux vignerons québécois de vendre directement leurs vins aux dépanneurs et épiciers licenciés du Québec, soit environ 8,000 points de vente potentiels, sans passer par la SAQ et sa gourmande majoration, rendant ainsi les vins de notre terroir plus compétitifs face aux produits internationaux.
Il est en effet maintenant permis aux vignerons québécois de vendre directement leurs vins aux dépanneurs et épiciers licenciés du Québec, soit environ 8,000 points de vente potentiels, sans passer par la SAQ et sa gourmande majoration, rendant ainsi les vins de notre terroir plus compétitifs face aux produits internationaux.
Les grandes chaînes d'alimentation qui ont flairé une belle opportunité, ont pour la plupart aménagé dans leur zone cellier, des sections identifiées à cet effet.
Ces produits étant embouteillés au Québec, ceux-ci, selon le gouvernement, se qualifient selon la législation en vigueur, tout comme les vins importés en vrac, pour être vendus dans ce réseau.
Or, il semblerait que depuis la mise en place de ce programme, les ventes des vins québécois font merveille chez les épiciers, signe que ceci répondait bel et bien à un besoin des consommateurs désireux de les découvrir (voir ici).
L'Association des Vignerons du Québec s'est donné comme objectif réaliste d'augmenter la production, afin que d'ici une douzaine d'années, soit vers 2030, les vins québécois représentent 5% des vins consommés ici, c'est-à-dire 10 millions de bouteilles.
Selon les économistes, chaque dollar investi dans l'industrie locale du vin stimule la création d'emplois et génère des impôts et des taxes, rapportant au moins 5 fois plus aux gouvernements. C'est donc l'économie globale du Québec qui ainsi en profitera.
À titre d'exemple, l'infographie ci-dessus conçue par la Winery & Grower Alliance of Ontario, rapporte qu'en 2015, l'industrie viticole de cette province qui supporte 18,000 emplois, a comptabilisé des ventes de 847 millions de dollars, a attiré 2,4 millions de touristes, tout en générant des retombées économiques totales de 4,4 milliards de dollars. Et pour l'ensemble du Canada, ces retombées sont de l'ordre de 9 milliards de dollars.
À titre d'exemple, l'infographie ci-dessus conçue par la Winery & Grower Alliance of Ontario, rapporte qu'en 2015, l'industrie viticole de cette province qui supporte 18,000 emplois, a comptabilisé des ventes de 847 millions de dollars, a attiré 2,4 millions de touristes, tout en générant des retombées économiques totales de 4,4 milliards de dollars. Et pour l'ensemble du Canada, ces retombées sont de l'ordre de 9 milliards de dollars.
Du nouveau dans les épiceries
Au tout début en janvier dernier, ce sont bien sûr des vins québécois connus du public déjà présents à la SAQ qui se sont retrouvés dans les épiceries.
Mais on passe maintenant semble-t-il en deuxième vitesse, avec l'arrivée de vins québécois produits exclusivement pour être distribués dans le réseau privé des détaillants en alimentation.
Ainsi, un dynamique vignoble de Brigham dans les Cantons de l'Est, le domaine de la Bauge, vient de lancer sa série Saveur, soit trois nouveaux vins (un blanc, un rosé et un rouge) que l'on retrouve présentement dans les 50 magasins corporatifs de la chaîne Métro, ainsi que dans les 280 magasins IGA de la province de Québec.
Signalons que ce vignoble a déjà 7 de ses produits offerts dans le réseau de la SAQ et que vous connaissez peut être (voir ici). Sans être parmi les plus gros domaines viticoles du Québec, le domaine de la Bauge avec Simon Naud en tête, rivalise d'audace et d'ingéniosité afin d'élaborer des vins d'une indéniable qualité.
En valent-ils la peine?
Ces trois nouveaux vins sont issus de l'excellent millésime 2016 puisque l'été québécois fut l'an passé, chaud et sec. Bien qu'il ne soient pas classés biologiques, aucun herbicide n'a été répandu cette année-là, pas plus que les trois années précédentes. Ces vins n'ont pas été chaptalisés, c'est-à-dire qu'aucun sucre n'y a été ajouté.
Ces trois cuvées sont des vins certifiés du Québec par Ecocert Canada, garantissant l'authenticité de l'origine 100% québécoise de la récolte, de même que la traçabilité du produit, du champ jusqu'à la bouteille. Aucun vin importé en vrac de l'extérieur, même s'il est embouteillé ici, ne peut en dire autant.
Vous trouverez ci-dessous, plusieurs détails à leur sujet, ainsi que mes commentaires de dégustation. Notez qu'il faut ajouter les taxes de vente aux prix indiqués.
Ces trois nouveaux vins sont issus de l'excellent millésime 2016 puisque l'été québécois fut l'an passé, chaud et sec. Bien qu'il ne soient pas classés biologiques, aucun herbicide n'a été répandu cette année-là, pas plus que les trois années précédentes. Ces vins n'ont pas été chaptalisés, c'est-à-dire qu'aucun sucre n'y a été ajouté.
Ces trois cuvées sont des vins certifiés du Québec par Ecocert Canada, garantissant l'authenticité de l'origine 100% québécoise de la récolte, de même que la traçabilité du produit, du champ jusqu'à la bouteille. Aucun vin importé en vrac de l'extérieur, même s'il est embouteillé ici, ne peut en dire autant.
Vous trouverez ci-dessous, plusieurs détails à leur sujet, ainsi que mes commentaires de dégustation. Notez qu'il faut ajouter les taxes de vente aux prix indiqués.
Fraîche-Heure, 2016, Domaine de la Bauge
Couleur: blanc
Cépages principaux: Frontenac Gris, Vidal, Seyval Blanc
Cépages secondaires: Saint-Pépin, Crescent, Geisenhem
Alcool: 11,5%
Sucre: 4 g/litre
Servir: 10° Celsius
Prix: 13,99$
Un vin à la robe jaune clair et aux agréables arômes de fleurs blanches, de pêche, de fruits jaunes à noyau, avec une pointe de citron; bouche fraîche présentant un équilibre réussi entre les saveurs sucrées et l'acidité naturelle du vin; finale persistante; à consommer de l'apéro au fromage selon votre menu; accompagnera bien les coquillages et les crustacés, les poissons, le sushi, de même que les viandes blanches; faites-le déguster à l'aveugle à vos amis; ils seront agréablement surpris lorsque vous leur dévoilerez sa provenance!
Douce-Heure, 2016, Domaine de la Bauge
Couleur: blanc
Cépages: Frontenac Gris, Frontenac Noir
Alcool: 13%
Sucre: 6 g/litre
Servir: 10° Celsius
Prix: 13,99$
Ne vous y trompez pas, il s'agit bien d'un vin rosé sec en bouche, puisque l'acidité et sucre sont bien équilibrés; il affiche une teinte cerise claire et une myriade de parfums de fruits des champs émanent du verre; ce vin rosé, léger et frais, se boit vraiment très facilement, n'ayant rien à envier aux vins rosés d'entrée de gamme venant de l'étranger; on peut le boire pour lui-même, ou en accompagnement de viandes blanches grillées, de jambon, de charcuteries, de pâtes et de pizza.
Rassemble-Heure, 2016, Domaine de la Bauge
Couleur: rouge
Cépages: Frontenac Noir, Marquette
Alcool: 13%
Sucre: 4 g/litre
Servir: 15° Celsius
Prix: 13,99$
Il n'y a pas de bons vins rouges au Québec diront plusieurs; si, il y en a! Celui-ci pourrait vous en convaincre.
Robe brillante de couleur rubis avec des reflets violets; bouquet composé de notes de cerise, de framboise et de mûre, entremêlés de fines herbes, ainsi que d'une pointe de menthe fraîche; de facture impeccable, ce vin proposé des tanins souples et veloutés, sans aucune rusticité; belle et longue finale; un vin fait pour être accompagné de nourriture qui le mettront en valeur; viandes blanches et rouges grillées, pâtés et fromages doux lui siéront parfaitement; servir suffisamment frais pour mettre son joli fruité en évidence.
Ah oui, j'oubliais! Il y a deux autres avantages avec les vins du Québec vendus en épiceries. La commodité en premier lieu, puisque vous vous les acheter en même temps que vous acheter vos aliments, sauvant un déplacement, temps et argent. La préservation de l'environnement en second lieu, puisque ces bouteilles n'ont pas eu à parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres pour se rendre ici. Leur empreinte carbone est donc beaucoup plus faible.
Suggestions de vins pour cette semaine:
Cette semaine je vous recommande 5 vins (2 blancs, 1 rosé et 2 rouges), offerts entre 13,95$ et 22,25$.
Pour télécharger la liste de ces vins
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