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mardi 13 janvier 2015

Les vins de la maison californienne Dominus Estate: Entre l'Ancien et le Nouveau Monde



M. Tod Mostero
C'est le 31 octobre dernier à l'Hôtel Hilton-Bonaventure, dans le cadre de l'évènement Montréal Passion Vin, au profit de la fondation de l'hôpital Maison- neuve-Rosemont, que j'ai pu assister à une conférence donnée par M. Tod Mostero, suivie d'une dégustation de quelques vins de la maison Dominus Estate.

Cet homme, natif de la Californie, est le directeur de la viticulture et le maître de chai du domaine Dominus depuis 2007. Après des études en architecture, il vient en France, à Bordeaux plus précisément, pour y étudier la littérature française. Il bifurque vers plutôt vers la vigne et obtient un Master en œnologie!

Château Haut-Brion, Pétrus, Romanée-Conti sont des endroits où il a entre autres travaillé. Pas mal. 

Pendant ce temps, Christian Moueix, fils du célèbre négociant en vins de Bordeaux Jean-Pierre Moueix, vient étudier l’œnologie à l'Université de Davis en Californie à la fin des années '60. Il rejoint l'entreprise familiale au début des années '70. Celui-ci supervise aujourd'hui la production d'une dizaine de propriétés du groupe dont Trotanoy, Pétrus et Lafleur-Pétrus à Pomerol, et Magdelaine et Bélair-Monange à St-Émilion. Pas mal non plus.

M. Christian Moueix
Il forme un partenariat en 1982 pour acquérir une propriété historique située au sud de la vallée de Napa, Napanook, laquelle fut fondée en 1838 par George Yount qui donna son nom à la ville située tout près, Yountville. 1983 fut le premier millésime du vin-phare, le Dominus, vinifié par Christian Moueix, et 1996 le premier millésime du second vin, le Napanook.

Les 42 hectares du domaine, cultivés sans irrigation, sont divisés en 27 parcelles, lesquelles sont plantées à 83% en Cabernet Sauvignon, le reste étant répartis entre le Cabernet Franc et le Petit Verdot.

Décidé plus que jamais à utiliser des assemblages de type bordelais et à produire des vins parfaits, M. Moueix devient le seul propriétaire en 1995. Évidemment, c'est la poursuite de cet objectif qui est important, la perfection étant inatteignable.

Et pour y tendre, lui et M. Mostero se sont entendus que sur l'importance des 4 points suivants:

Perfection de la pureté: récolte de baies parfaites et mûres à point (sélection par tri optique).

Perfection de la complexité: à l'exemple d'une pêche qui est bien souvent, soit non mûre, soit trop mûre, la vendange se fait au moment idéal, en dedans dune demi-journée pour capturer cette complexité.

Perfection de l'équilibre: entre l'alcool, l'acidité et les tanins; pour cela, les vignes doivent plonger leurs racines profondément; on y parvient en travaillant soigneusement le sol et en n'irriguant pas.

Perfection de la personnalité: en faisant tout pour que le lieu (le terroir) s'exprime lors de la dégustation du vin, au point où l'on perçoit la terre et la lumière qui en sont les principaux éléments moteurs.


Nous avons eu l'opportunité de goûter par la suite à deux millésimes du vin Napanook et à quatre millésimes du vin Dominus.

Il y a une différence dans l'élevage de ces deux vins. 40% de bois neuf est utilisé pour le Dominus, contre  20% pour le Napanook. Le Dominus possède ainsi un potentiel de garde plus élevé, alors que le Napanook est naturellement plus fruité.

Napanook 2010

Cépages:   98% Cabernet Sauvignon et 2% Petit Verdot
Code #:     non disp.
Prix:           environ 65,00$
Servir:      16-17° Celsius
Carafe:     30-45 min.

Seul le millésime 2009 est présentement disponible au Québec, et il en reste fort peu; la SAQ a placé une commande pour le millésime 2015, laquelle est censée arriver en mai 2015.

L'année 2010 fut une année relativement froide en Californie, donnant des vins frais et droits. 

Un vin jeune à la couleur rouge rubis très profond; on décèle à l'olfactif des notes fruitées (framboise, cassis), de tabac et d'épices; malgré sa jeunesse, la bouche est souple, assez puissante, où le fruit mûr côtoie le chocolat; le passer en carafe quelques minutes pour qu'il déploie tous ses atours; les viandes rouges légèrement saignantes (bœuf, autruche, gibier) lui siéront bien; potentiel de garde de 6 à 8 ans.


Napanook 2009

Cépages:   87% Cabernet Sauvignon 8% Petit Verdot, 5% Cabernet Franc
Code #:     11650439
Prix:           environ 65,25$
Servir:      16-17° Celsius
Carafe:     30-45 min. 

C'est le millésime présentement disponible au Québec; faites-vite cependant il n'en reste plus qu'une quinzaine de bouteilles!

Le millésime 2009 est un très bon millésime dans l'ensemble pour la Californie, ayant bénéficié d'une longue période de maturation. Le Napanook n'est produit qu'à raison de moins de 30,000 bouteilles annuellement.

La robe de ce vin se présente sous un jour rouge rubis très foncé avec des reflets violacés; comme son successeur; on y note des effluves de framboise et de cassis, d'épices, mais aussi de fumée (légère torréfaction); la bouche est juteuse et fruitée, tout en démontrant une belle souplesse; très bel équilibre des différentes saveurs entre elles; belle et longue finale; potentiel de garde de 8 à 10 ans;  Très bon!

On n'élabore qu'environ 5 à 6,000 bouteilles par année du vin-phare de la maison, le Dominus. À chaque année, les quelques bouteilles dévolues au Québec, s'envolent très rapidement.

Dominus 2011

Cépages:   86% Cabernet Sauvignon 9% Petit Verdot, 5% Cabernet Franc
Code #:     11650480
Prix:           155,00$
Servir:      17° Celsius
Carafe:     30-45 min. 

Un millésime qui exigea d'être sélectif et d'user d'expérience puisque le climat fut en général assez frais, avec des pluies au mois d'octobre.

Un vin à la couleur rouge rubis très profond avec des reflets violets; au nez, des arômes de framboise, cassis, poivron, agrémentés de sauge, de tabac et d'épices; remarquable réussite dans un millésime très moyen; puissant mais équilibré; les tanins souples procurent souplesse à la bouche; fin et assez complexe; très jeune encore, il pourra évoluer et se bonifier au cours des 10-15 prochaines années.


Dominus 2006

Cépages:   91% Cabernet Sauvignon, 6% Cabernet Franc, 3% Petit Verdot
Code #:     non disp.
Prix:           environ 160.00$
Servir:      17° Celsius
Carafe:     30 min. 

Ayant bénéficié d'un excellent millésime dans l'ensemble, le résultat transparaît dans le verre. Ce classique d'une grande année est parmi les meilleurs vins jamais produits à date par cette maison.

Un vin à la robe rubis foncé, légèrement grenat; des effluves de framboise, cassis, de cerise noire, de tabac et d'épices, émanent du verre; on a ici une bouche légèrement plus évoluée, avec de la souplesse ainsi que de la finesse; des saveurs végétales de sous-bois (terre humide) se manifestent à la rétro-olfaction; on approche du grand vin; pourra se conserver un autre 10-15 ans au cellier.


Dominus 2002

Cépages:   85% Cabernet Sauvignon, 8% Cabernet Franc, 4% Petit Verdot, 3% Merlot
Code #:     non disp.
Prix:           environ 160.00$
Servir:      17° Celsius
Carafe:     15 min.

Un très bon millésime qui donna de petits rendements procurant des vins fruités, intenses,  à la couleur profonde. J'ai la chance d'en avoir deux bouteilles en cave, lesquelles seront éventuellement dégustées lors de l'une des soirées de dégustation du Club des Dégustateurs de Grands Vins.

Ce vin se présente à nous avec une couleur rouge rubis foncé légèrement grenant; au nez, de jolis arômes de framboise, de mûre, de cuir et d'épices douces; un vin maintenant parfaitement équilibré, souple et fin; longue finale; à boire entre maintenant et les 6 prochaines années; j'ai hâte de le faire découvrir à nos membres!


Dominus 1991

Cépages:   80% Cabernet Sauvignon, 19% Cabernet Franc, 1% Petit Verdot
Code #:     non disp.
Prix:           environ 160.00$
Servir:      18° Celsius
Carafe:     10 min.

Après un départ lent suite à de faibles précipitations, la saison de maturation de ce millésime fut l'une des plus longues enregistrée dans la vallée de Napa, offrant des raisins de très grande qualité.

Quel vin merveilleux! De couleur rouge grenat, il nous propose des parfums envoûtants, principalement de cuir et d'épices douces; une bouche suave, complexe et surtout très longue résument bien ce vin qui est maintenant prêt à boire; un peu différent des grands Bordeaux mais procure autant de plaisir; pour maintenant et les 4-5 prochaines années. Miam!


lundi 12 janvier 2015

Cépage méconnu: le Bonarda


Source: www.anuvawines.com
Il existerait 4 sortes de cépages appelés Bonarda. Trois sont cultivés en Italie: le Bonarda piemontese, le Bonarda de Lombardie et le Bonarda di Gattinara (Croatina). La dernière se trouve en Argentine, laquelle n'a pas d'affiliation avec celles de l'Italie.

C'est le Bonarda argentin que nous examinerons aujourd'hui. Selon wikipédia:

En 1970, l’ampélographe français Paul Truel découvrit, lors d’un voyage à Mendoza, que ce cépage était en fait le Corbeau, appelé aussi Douce noire et Charbonneau. Il est courant en Savoie. Il est parfois affirmé que le Dolcetto nero utilisé en Italie serait le même cépage, mais cette assertion est disputée. D’Argentine, le Bonarda a ensuite été exporté en Californie, où on l’appelle Charbono.

Bien que ce soit  le cépage Malbec qui en Argentine est cultivé sur le plus grand nombre d'hectares, le Bonarda argentin produit le plus de vin en volume. C'est un peu comme le vin de table simple de tous les jours du peuple. 

Jusqu'à il y a quelques années, on n'en tirait que des vins très rustiques. Lorsqu'assemblé avec d'autres cépages, le Malbec, la Syrah ainsi que la Barbera sont le plus souvent utilisés. Depuis quelques années, certains producteurs ont décidé d'en tirer le meilleur parti possible et de le vinifier seul. Pour y arriver cependant, les rendements doivent être bas et les raisins récoltés à pleine maturité.

Si tout n'est pas encore parfait, on peut tout de même affirmer que la qualité de plusieurs vins argentins de Bonarda s'est grandement améliorée depuis les dernières années. Il sera intéressant d'en suivre les progrès.

Au dernier décompte, il y maintenant 5 vins monocépages de Bonarda qui sont disponibles au Québec. En voici un d'entrée de gamme qui vous permettra de vous initier à ce cépage:

Bonarda Reserve, Bodega Piedra Negra, Mendoza, 2013, Argentine

Cépage:    100% Bonarda  
Code #:    10893359 
Prix:          16,20$ 
Servir:      16° Celsius 
Carafe:     15-20 min.

Le domaine de Piedra Negra appartient à François Lurton qui acheta cette propriété en 1992. Son nom signifie "pierre noire" faisant référence à la couleur du sol au pied de la Cordillère des Andes.

Les raisins de ce vin mûrissent dans la zone chaude de Mendoza dans les vignobles de Barrancas qui sont constitués d'un sol de type sablo-argileux. L'âge moyen des vignes est de 15 ans. Le climat est continental semi-désertique avec des précipitations moyennes annuelles inférieures à à 200 mm. La température moyenne du jour étant de 40°C et de 10°C la nuit, l'amplitude thermique est donc importante.

On égrappe et érafle les raisins on procède à la fermentation alcoolique à basse température par une cuvaison de courte durée (cuves inox). Il est ensuite élevé pendant 9 mois en barriques, neuves pour le tiers.

Notes de dégustation:

Sans être exceptionnel, on dégustera ce vin pour son équilibre et son originalité; on perçoit en premier la robe brillante rouge rubis du vin; en second, de nombreux parfums sont décelés par nos cils olfactifs: cerise, prune, mûre. fines herbes et bois de cèdre; de corps moyen, sa bouche est souple avec des tanins ronds qui laissent un légère impression sucrée mais non dénuée de fraîcheur; belle persistance gustative; quelques gorgées de ce vin sont nécessaires pour le comprendre et l'apprivoiser; bon maintenant mais pourra évoluer au cours des 2-3 prochaines années; prix raisonnable.


dimanche 11 janvier 2015

SAQ: 2015 année de changement?


Dans un article paru le 9 janvier 2015 sur le site internet du Journal de Montréal, le collègue Claude Langlois donne plusieurs détails au sujet d'une nouvelle pratique que la SAQ implantera dit-on en mars 2015 (voir ici). 

L'idée est dans l'ensemble très intéressante même si je doute fort qu'on arrive à offrir (du moins au début) les 30,000 ou 40,000 produits dont on parle.

Il risque fort d'y avoir éventuellement un embourbement dans les entrepôts de la SAQ si le nombre des produits est si élevé ou si la vente de plusieurs d'entre eux n'est pas à la hauteur des prévisions.

On verra à l'usage.

On dit que ce sera à l'avantage de la clientèle. Mais de quelle partie de la clientèle justement?

Rappelons que tous ces nouveaux produits ne seront pas sur les tablettes des succursales. Il faut de plus commander pour au moins 75$ (logiquement plus d'une bouteille) pour bénéficier de la livraison gratuite, sinon des frais s'appliqueront, ce qui est bien normal.

Gageons tout de même que parmi cette pléthore de nouveaux produits il n'y en aura pas beaucoup entre 9$ et 15$. L'immense majorité se retrouvera dans une fourchette de prix de 20$ à 50$. Il n'y a rien de mal à ça, je ne fais que vous décrire une situation.

Mais tout ceci tend à démontrer que ce sont les amateurs de vin éclairés qui l'utiliseront ce système. Il faut en effet avoir un minimum de connaissances de base sur les vins pour commander des produits que vous n'avez jamais vus ou bus.

Le fait que la grande partie de la clientèle du monopole va à la SAQ le vendredi ou le samedi, achète une  bouteille (parfois deux) entre 12$ et 16$ achetée parmi les 1,100 produits courants, laquelle est bue le samedi soir, tend à le démontrer. Quel pourcentage des clients du monopole peut-on considérer "éclairés"? Difficile à dire mais 20% selon moi me semble déjà bien généreux.

Conclusion

Ce nouveau système qu'on nous annonce, bien qu'il semble prometteur, ne bénéficiera qu'à une minorité de clients de la Société des alcools du Québec, la grande majorité préférant continuer à se rendre à une succursale acheter leur bouteille hebdomadaire et profiter des conseils du personnel.

Ce qui serait un VRAI CHANGEMENT, que dis-je une révolution!, ce serait que la catégorie des produits courants de la SAQ, celle qui génère 80% de ses ventes de vin, celle que monsieur et madame tout-le-monde utilise, soit revue en profondeur.

Si on se mettait demain à sélectionner ces produits en fonction de leur qualité et de leur originalité au lieu principalement de leur rentabilité, nous ferions alors un énorme pas dans la bonne direction, lequel profiterait à TOUTE la clientèle.


Pensée du jour...



L’alcool n’a jamais réglé aucun problème quoique…
le lait non plus!”

Oups! Aurais-je de nouveau acheté du vin au lieu du lait?


samedi 10 janvier 2015

Cabernet Sauvignon, Yali Wild Swan, Ventisquero, Central valley, 2013, Chili


Cépages:  85% Cabernet Sauvignon et 15% Syrah
Code #:    12525437
Prix:          10,95$*
Servir:      16-17° Celsius
Carafe:     20 min.

* en vente à 9,95$ jusqu'au 25 janvier 2015

Ce nouveau venu au Québec fait partie des vins d'entrée de gamme de la maison chilienne Ventisquero qui fut fondée en l'an 2000. Trois autres de ses vins de milieu et de haut de gamme sont disponibles au Québec, dont le fameux Vertice dont nous vous avions parlé le 7 mars 2013 (voir ici).

Le vin mentionné en titre est issu de la région marécageuse de la région Yali Wetland qui est un environnement protégé pour les cygnes sauvages, d'où le nom de ce vin et de l'image sur son étiquette.

Il est assez incroyable que cette maison ait réussi le tour de force de produire un vin plus que potable à ce bas prix. Suffisamment sec, ce vin demeure équilibré et conviendra tout à fait pour la table. Pour préserver la qualité du fruit, ce vin n'a connu que l'acier inoxydable.

Bavette de bison sauce béarnaise
Bien que ce ne soit pas bien sûr un vin "artisanal", il a tout de même pour mérite de ne pas avoir le profil du vin "industriel" comme on en retrouve malheureusement trop souvent au Québec chez les vins de cette catégorie de prix.

Notes de dégustation:

Les chiliens savent marier le Cabernet Sauvignon et la Syrah mieux que personne et c'est le cas avec celui-ci, parfait comme vin de tous les jours; vous aurez dans votre verre un vin à la robe rouge foncé presque pourpre ainsi que de délicieux arômes de fruits mûrs (framboise, mûre, cassis), de violette, de poivre et de chocolat; aucun défaut majeur dans ce vin mais plusieurs belles qualités, dont la fraîcheur, la souplesse et l'équilibre; que demander de plus à ce prix?


Pensée du jour...


Comment le vin peut vous aider à acquérir une certaine sagesse.



Mon Dieu, donnez-moi le café pour changer les choses que je peux changer, et le vin pour accepter les choses que ne peux pas.   


vendredi 9 janvier 2015

Le courrier vinicole des lecteurs:
Vos questions, mes réponses


Note: Ce texte a aussi été publié le 8 janvier 2014 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

À quelques reprises durant l'année, je vais tenter de répondre à certaines questions que m'adressent parfois certaines personnes à propos du vin.

Ces questions proviennent soit des lecteurs et des lectrices de cette chronique par l'entremise de l'adresse courriel que j'indique à chaque semaine au bas de mes billets, soit des participants aux cours sur le vin que j'ai le plaisir d'animer à quelques reprises durant l'année, au profit d'un organisme à but non lucratif.

Puisque je garantis la confidentialité aux personnes qui m'écrivent, vous comprendrez que je ne mentionnerai pas le nom des personnes de qui elles émanent. Mais sachez qu'il n'existe pas de questions ridicules ou stupides. Seules les réponses peuvent l'être!

N'hésitez donc pas à me faire parvenir vos questions par courriel. Si celle-ci est jugée d'intérêt général, vous pourriez la retrouver dans l'une de ces chroniques accompagnée de sa réponse.

J'aimerais préciser que je ne détiens pas la vérité absolue. Certains spécialistes du vin pourraient ainsi ne pas être entièrement d'accord avec les réponses que je propose. Le but de cet exercice est uniquement de fournir un éclairage de base sur certaines questions des lecteurs. Les personnes désirant en savoir davantage pourront toujours faire des recherches plus approfondies sur les sujets qui les intéressent.

Débutons donc.


#1. Lorsque le vin vieillit, la couleur devient-elle plus pâle ou plus foncée? 

Bonne question. Je crois que ce qui vous mélange quelque peu, c'est que la réponse est les deux, tout dépendant de la couleur d'origine du vin!

Un vin blanc avec l'âge (il existe des vins blancs qui peuvent vieillir), passe du jaune clair ou jaune doré, à la couleur ambrée, puis au marron. Ceci est dû à la lente oxydation du vin. Même enfermé dans sa bouteille, le vin est en contact avec un peu d'oxygène. C'est pourquoi le vin blanc devient de plus en plus foncé avec le temps. Cette oxydation se reflète aussi dans le goût du vin, ajoutant à sa complexité, à moins qu'il ne soit trop vieux.

Pour sa part, la couleur du vin rouge provient de la macération des peaux de raisins, riches en tanins. Au fil du temps, une partie des pigments qui lui donnent sa couleur, se dépose sur la paroi de la bouteille (on présume qu'elle est gardée comme il se doit en position couchée); c'est ce que l'on appelle les dépôts. Un vin rouge avec l'âge, passera d'une couleur rouge pourpre ou rubis, à grenat, à briqué (ou tuilé), puis à orangé. En un mot, il pâlit! On en décèle plus facilement les nuances en observant le vin lorsque versé dans un verre, en examinant le pourtour du verre. Il perd peu à peu la puissance et le fruité de la jeunesse mais gagne en élégance, en finesse et en longueur. Trop vieux, il devient sec et mince, puis à la fin, vinaigré.

2. Est-ce que les vins qui se trouvent dans l'espace Cellier dans les succursales de la SAQ sont uniquement des vins qui doivent vieillir?

J'avoue que lorsque l'on m'a posé cette question je fus plutôt surpris. Mais à bien y réfléchir, elle est très utile et pertinente. Cette question permet en effet de comprendre comment une partie de la population peut percevoir certaines choses.

Car quoi de plus normal que d'associer le mot "cellier", un endroit où l'on conserve des bouteilles de vin, avec la notion de "potentiel de garde ou de vieillissement"? On ne peut certes pas blâmer un ou une néophyte de le penser. La réponse en fait à cette question est non. Voici de quoi il en retourne.

La Société des alcools du Québec, divise son répertoire de vin en deux catégories. Celle des "produits courants", soit environ 1,000 produits de base que l'on retrouve en principe au centre de la plupart de  ses succursales, et celles des "produits de spécialité" dont le nombre tourne ces temps-ci tour de 7,500 et qui sont placés au gré des arrivages dans la partie habituellement située sur les côtés ou à l'arrière du magasin, que l'on nomme Espace Cellier.

C'est la seule distinction fondamentale, la disponibilité régulière ou non. Le prix de vente des produits réguliers varie approximativement entre 11$ et 30$ et ceux de spécialité entre 14$ et....très très chers. Retenez toutefois qu'il existe parmi ces derniers plusieurs vins de moins de 20$ qui n'ont nul besoin de vieillir, et qui représentent bien souvent de bien meilleurs rapports qualité/prix que leurs pendants réguliers qui incluent souvent dans leur prix du budget promotionnel obligatoire de la SAQ.

Mais comme les produits de spécialité sont plus nombreux et moins connus, ils effraient une partie de la clientèle qui ose à peine y mettre les pieds. Erreur! N'hésitez jamais à vous adressez à un conseiller ou une conseillère en vin pour vous aider. On peut ainsi au besoin y acheter une bouteille et la boire le jour même.

3. Certains vins sont élevés en barriques et d'autres pas. Pourquoi et qu'est-ce que le bois apporte au vin?

Cela dépend en grande partie des cépages utilisés ainsi que du style de vin que le vigneron au final désire obtenir. Voici le comment et pourquoi.

Si l'on désire faire un vin plus léger et où le fruit prédominera, on embouteillera celui-ci après la vinification, sans l'élever un certain temps en barriques. Certains cépages se prêtent d'ailleurs bien à ce genre de vin: Gamay, Merlot, Zweigelt et Frappato par exemple pour les vins rouges, Albarino, Sauvignon Blanc, Falanghina et Muscat pour les vins blancs.

Pour supporter un élevage sous bois (chêne français, américain, slavon, etc.), le cépage doit avoir une matière plus dense et riche, au risque de voir le goût boisé éclipser les saveurs fruitées du vin. Les cépages rouges de Cabernets, Tempranillo, Syrah et Malbec peuvent, selon les circonstances, convenir, ainsi que les Chardonnay, Viura et Savagnin peuvent en faire tout autant pour les vins blancs.

Le passage d'un certain temps dans un fût de bois, neuf ou usagé, apporte de la vanilline, des tanins additionnels au vin, ainsi que certains composés phénoliques, ajoutant de la complexité ainsi qu'un potentiel accru de vieillissement. De plus le processus d'oxydo-réduction transforme le vin en stabilisant sa couleur et en concentrant son goût.

On notera que seuls les vins avec un minimum de concentration de la matière, issu d'un bon terroir et d'un bon millésime ont intérêt à bénéficier d'un long élevage sous bois, sans quoi le vin pourrait être déséquilibré (trop boisé).

4. Est-ce vous qui écrivez seul vos articles?

Avec mon billet quasi quotidien que l'on peut lire sur mon blogue et ceux assidûment publiés à chaque semaine depuis  deux ans et demi par l'entremise de ce média, lesquels frôlent parfois les 2000 mots, il y a de quoi en effet se poser la question.

Et bien puisque je bois du vin à (presque) tous les jours, parfois même à plus d'une occasion, il est normal que j'ai de la matière dans laquelle puiser mon inspiration. Car il y a tant à faire connaître à propos de ce vaste univers qu'est le vin. La réponse est donc oui.

Je me dois par contre de souligner l'aide de certaines personnes ou entreprises qui, selon les occasions, viennent enrichir mes articles d'éléments complémentaires. Ainsi, Marie-Claude Journault, crée plusieurs fois par année de merveilleuses illustrations. La firme ffunction des représentations graphiques, et MBA Recherche des sondages dans les règles de l'art qui démontre que mes affirmations reposent sur du concret. Ce sont de précieux collaborateurs dont vous appréciez j'en suis sûr tout comme moi, l'apport professionnel.

Suggestions de vins de la semaine:

Vins blancs 

Château Calabre, Montravel, Sud-Ouest, 2013, France, 15,25$

Viognier North Coast, Cline Cellars, Sonoma, Californie, 2012, É.U., 17,15$

Chardonnay Reserve, Mission Hill, Okanagan, Col.-Brit., 2012, Canada, 19,95$

Sauvignon, Saint-Bris, Bersan & fils, Bourgogne, 2012, France, 20,80$


Vins rouges 

Terre à Terre, Corbières, Jean-Noël Bousquet, 2013, France, 10,50$

Cabernet Sauvignon, Valley Oaks, Fetzer, Californie, 2012, É.U., 14,95$
 

Château St-Didier-Parnac, Cahors, Sud-Ouest, 2012, France, 16,85$

Cerro Anon, Rioja, Bodegas Olarra, 2011, Espagne, 17,00$

Don Adelio Ariano, Tannat, Canelones, 2010, Uruguay, 17,15$

Santa Cristina, Chianti Superiore,, Toscane, 2012, Italie, 17,75$


Vin de dessert 

Viognier-Sauvignon blanc, Late Harvest, Luis Felipe Edwards, Colcahagua, 2010, Chili, 13,10$ (375 ml) 


Bonnes dégustations!