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dimanche 19 janvier 2014

Fetzer QUARTZ, White blend, Californie, 2012, États-Unis


Cépages: 35% Chardonnay, 23% Riesling, 18% Gewurztraminer, 7% Muscat, 15% Pinot Grigio, 2 % autres
Code #:    12074736
Prix:         16,95$
Servir:      10° Celsius

Le maître de chai de la maison Fetzer, Dennis Martin, s'est sûrement beaucoup amusé à créer cet assemblage qui est un joyeux cocktail de fruits frais. Il en est résulté un vin sans prétention, facile à boire et qui ne renie pas son origine californienne.

Notes de dégustation:

Véritable vin de plaisir, cette petite bombe de fruits (lime, orange, pêche citron) de couleur jaune claire est faite pour plaire au plus grand nombre. Son côté fruité est aussi assorti d'épices légères grâce au Gewurztraminer, le rendant ainsi très versatile à table. Poissons, crustacés, sushi et même le poulet en sauce blanche lui siéront à merveille. Notons qu'il représente aussi un apéritif tout désigné.


 

jeudi 16 janvier 2014

PENSÉE DU JOUR...


La pensée du jour d'aujourd'hui nous vient directement...

de la Bible!

Disons seulement que j'ai tendance à croire davantage à ce qui est écrit ci-dessous que certaines autres choses écrites dans ce livre saint que je respecte beaucoup:

Le vin est vie pour l'homme s'il en boit avec modération. Il a été créé dès l'origine pour notre joie. Qu'est-ce que la vie sans lui?

(Si.31/25-31)

Amen.


De bonnes bouteilles à prix réduits en ce début d'année


Note: Ce texte sera aussi publié le 16 janvier 2014 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

En ce début d'année, la Société des alcools du Québec nous propose simultanément diverses promotions en vigueur aussi bien en ligne que dans ses succursales. Faisons ensemble un petit tour d'horizon auquel suivront mes recommandations.

Il y a en fait trois promotions qui se chevauchent présentement et qui sont complémentaires les unes envers les autres. On y retrouve ainsi des vins de toutes catégories, ce qui devrait satisfaire un large éventail de la clientèle.

Dans un premier temps, bien que l'on n'en ait guère parlé, des rabais de 15% sont offerts sur le vins de spécialité que l'on désigne maintenant comme ceux de l'espace Cellier. Comme les produits réduits sont différents d'une succursale à l'autre, je ne suis pas en mesure de vous faire des suggestions spécifiques d'achat.

Il s'agira alors de faire ci et là, un peu de lèche-vitrines. Le col des bouteilles de vin qui sont réduits de 15% ont une collerette bien visible et facile à identifier. De part la nature de ces produits, votre sélection d'achat demandera une certaine expertise. N'hésitez pas à vous faire aider par les conseillers et les conseillères en vin qui vous guideront selon vos besoins.

Puisque l'on retrouve dans cette section du magasin des vins vendus généralement 15$ et plus, ce seront surtout les acheteurs avertis et chevronnés qui risquent d'y trouver leur compte.

Dans un second temps, il y a environ une trentaine de produits de différentes catégories et dont le prix moyen est de 30$ qui affichent eux aussi un rabais de 15% qui sont uniquement disponibles en ligne sur www.saq.com et qui ont bien entendu offerts en quantité limitée.  Pour les amateurs de produits de milieu et de haut de gamme. 

Et dans un troisième temps, on trouve une soixante de vins de la catégorie courante qui font partie de la promotion Invasion de Rabais. Ces produits, réduits de 1,00$ à 2,00$, soit de 5 à 15%, intéresseront davantage les clients à la recherche de produits beaux, bons et pas (trop) chers.

En effet, la Société des alcools a judicieusement choisi cette période de l'année où les moyens financiers des particuliers sont généralement plus restreints, pour mettre en valeur des vins d'entrée de gamme. Une fois le rabais appliqué, plusieurs de ces produits représentent ainsi de bonnes affaires. C'est une belle occasion de faire provision de vins dont vous aurez besoin de toute manière  au cours des prochains mois.

J'ai examiné l'offre de la soixantaine de vins disponibles en succursales qui font partie de la promotion Invasion de Rabais et qui n'est pas été publicisée par l'entremise d'une circulaire disponible en magasins ou encartée dans certains journaux, mais uniquement sur le site internet de la Société des Alcools du Québec. 

Afin d'être certain que vous puissiez en profiter, j'ai  sélectionné une quinzaine de produits qui je l'espère, devraient satisfaire l'ensemble de mes lecteurs.

Vin mousseux

Prix:  14,75$ réduit à 13,25$
Plus de détails:  ici

Un bon cava espagnol fruité et aromatique; le prix réduit nous fait revenir deux ans en arrière, ce qui est loin d'être désagréable.

Vins blancs 

Chardonnay Reserva, Carmen, 2013, Chili
Prix: 13,25$ réduit à 11,75$
Plus de détails:  ici

Rien de complexe mais tout de même suffisamment frais et équilibré pour vous procurer tout le plaisir voulu...pour moins de 12$

Pyrène, Cuvée Marine, Sud-Ouest, 2012, France
Prix:  13,25$ réduit à 11,85$

Un vin original et passe-partout, de l'apéro à table; pouvoir se procurer un tel vin à ce prix est une occasion à ne pas rater.

Château Suau, Bordeaux blanc, 2011, France
Prix:  17,00$ réduit à 15,75$
Plus de détails:  ici

Le Bordeaux blanc fait très chic à table, spécialement lorsqu'il s'agit comme celui d'un assemblage des trois principaux cépages blancs du bordelais.

Vina Sol, Torres, 2012, Espagne
Prix:  12,25$ réduit à 10,75$

Je me sers de ce produit dans le cadre de mon cours d'initiation sur le vin afin de faire connaître le cépage Parellada; un bon petit vin de semaine à prix doux en provenance d'un producteur réputé.

Vins rouges 

Animus, Douro, 2011, Portugal
Prix: 13,50$ réduit à 12,00$
Plus de détails: ici

Le millésime 2010 de ce vin a fait partie l'an dernier de la catégorie de mon blogue "Mes découvertes à petits prix", ce qui dit tout; une aubaine à 12,00$

Tocado, Campo de Borja, Borsao, 2012, Espagne
Prix: 9,45$ réduit à 8,45$

À la portée de toutes les bourses, ce vin d'assemblage composé principalement de Grenache, l'un des rares survivants des vins de moins de 10$, saura ensoleiller vos soupers de fin d'hiver.

Le Orme, Barbera d'Asti Superiore, Michele Chiarlo, 2011, Italie
Prix: 15,95$ réduit à 13,95$ 
Plus de détails:  ici

Belle expression du cépage Barbera de la part d'un producteur italien réputé, Michele Chiarlo, toujours fiable. 

Malbec, Broquel, Trapiche, 2011, Argentine
Prix: 16,95$ réduit à 14,95$
Plus de détails: ici 

Un bon rouge de fruits mûrs de la maison Trapiche qui a été élevé quinze mois en fûts de chêne français; achat intéressant à ce prix.

Lalande Bellevue, Côtes de Blaye, Bordeaux, 2011, France
Prix: 14,30$ réduit à 12,30$
Plus de détails:  ici

Du Bordeaux abordable de la part de la coopérative des Vignerons de Tutiac. Rien de lourd, seulement de la fraîcheur; parfait avec de la volaille mijotée au vin rouge, style coq au vin.

Campo Viejo, Rioja, 2011, Espagne
Prix: 14,95$ réduit à 13,45$

Il est toujours pratique d'avoir un vin de Tempranillo sous la main; à ce prix, vous pourrez vous permettre de le boire avec vos repas de milieu de semaine.

Catedral, Dao, Caves Velhas, 2008, Portugal
Prix: 13,45$ réduit à 12,45$

J'ai toujours apprécié ce vin des plus facile à boire; j'envie un peu cependant nos voisins de l'Ontario qui peuvent se le procurer tous les jours à 11,15$. Mais bon, 12,45$ ça ce prend tout de même mieux que 13,45$ 

Prince Philippe, Beaujolais-Villages, Bouchard Aîne et fils, 2011, France
Prix: 16,45$ réduit à 14,45$
Plus de détails: ici

Rien de transcendant, mais du bon Gamay équilibré et fruité qui se boit avec grand plaisir; il n'y a pas au Québec beaucoup de Beaujolais à moins de 15$; servir autour de 14° Celsius.

Pinot Noir, Blackstone, Californie, 2012, États-Unis
Prix: 18,75$ réduit à 16,75$

Même s'il est très racoleur avec sa finale légèrement fumée, ce vin convient à une foule de plats lorsque servi autour de 16° Celsius

Quinta de Bons-Ventos, Lisboa, 2012, Portugal
Prix:  11,00$ réduit à 10$

Un bel assemblage de quatre cépages rouges portugais donnant un vin plein savoureux mais souple; à ce prix, que demander de plus?

Vin de dessert

Porto Tawny, Offley Rei, Portugal
Prix: 15,40$ réduit à 13,85$

Beaucoup de gens préfèrent le porto tawny qui a vieilli plusieurs années en fûts aux portos rouges souvent plus riches et sucrés; celui-ci est parfait pour vous initier à ce type de produit; servir entre 12 et 14° Celsius.

Bons achats et bonnes dégustations!

mercredi 15 janvier 2014

Château Suau, Bordeaux blanc, 2011, France


Cépages: 60% Sauvignon blanc, 30% Sémillon et 10% Muscadelle
Code #:   11015793
Prix:        17.00$
(réduit à 15,25$ jusqu'au 19 janvier 2014)
Servir:     10-12° Celsius

Ce domaine de 65 hectares, situé dans les appellations Côtes de Bordeaux et Côtes de Bordeaux-Cadillac, est la propriété de madame Monique Bonnet. On y produit ce vin blanc, un rosé, quatre vins rouges et un vin liquoreux d'appellation Cadillac.

Le Bordeaux blanc sec, souvent négligé par les amateurs au profit des vins de Chardonnay, est très gastronomique, surtout lorsqu'il est élaboré à l'aide des trois cépages blancs principaux du bordelais.

La vendange est égrappée et triée au chai. La fermentation se fait en cuve inox thermo-régulée à basse température. L'élevage du vin se fait sur lies fines pendant trois mois. Il a remporté une médaille d'or au concours des vins d'Aquitaine - Bordeaux 2010.

Notes de dégustation:

La robe du vin est de couleur jaune paille avec de légers reflets verts. Son nez est rempli de fraîcheur, entremêlé d'agrumes (pamplemousse, citron) et d'herbe fraîche. Un vin parfait pour les petites bouchées à l'apéro, les entrées froides et les fruits de mer, spécialement les crustacés, puisque sa texture et son acidité conviennent bien avec ce type de nourriture. Le goût de fruit mûr donne juste assez de gras en bouche et accentue son équilibre.







mardi 14 janvier 2014

Lalande de Bellevue, Blaye - Côtes de Bordeaux, Vignerons de Tutiac, 2011, France


Cépages:  Merlot, Cabernet Sauvignon
Code #:    624304
Prix:         14,30$
(réduit à 12,30$ jusqu'au 19 janvier 2014)
Servir:      16° Celsius
Carafe:     20 min.

L'appellation Côtes de Blaye est répartie sur une surface plutôt modeste est généralement moins connue du grand public. On y trouve pourtant règle générale de très bons rapports qualité/prix. Le vignoble su trouve sur la rive droite, à 45 kilomètres au nord de la ville de Bordeaux; il fait face à l'appellation Médoc.

Les Vignerons de Tutiac est une coopérative fondée en 1974 qui est le premier producteur de vin d'appellation d'origine contrôlée de France; elle regroupe aujourd'hui près de 600 vignerons. On y produit des vins génériques de Bordeaux ainsi que d'appellation Blaye-Côtes de Bordeaux et Côtes de Bourg.

Notes de dégustation:

Ce vin arbore une couleur rouge plutôt sombre et propose un nez net et distinct fruité (framboise, cassis) et de bois de cèdre. Pas des plus impressionnant en bouche à première vue, ce vin se démarque pourtant pas son équilibre et sa fraîcheur. Moyennement corsé et de structure droite, il est d'une grande buvabilité. Parfait avec de la volaille mijotée au vin rouge, style coq au vin. Excellent rapport qualité/prix.




lundi 13 janvier 2014

Chardonnay, Reserva, Vallée de Casablanca, Carmen, 2013, Chili


Cépage:  100% Chardonnay
Code #:   522771
Prix:        13,25$
(réduit à 11,75$ jusqu'au 19 janvier 2014)
Servir:     10-12° Celsius

Établie depuis 1850 soit il y a plus de 163 ans, cette maison qui produit surtout des vins de type monocépage serait la plus âgée du Chili.

Leur gamme de produits se divise en deux: des produits d'entrée de gamme sous la dénomination Reserva qui sont offerts au Québec entre 13$ et 15$, et des produits de milieu de gamme appelés Gran Reserva et dont les prix de détail se situent entre 15$ et 20$ environ. 

L'entreprise possède des vignobles dans cinq vallées différentes: Casablanca, Leyda, Alto Maipo, Colchagua, ainsi que la réputée vallée de l'Apalta. Elle a été l'une de toute première à mettre le cépage Carmenère à l'avant-plan. Elle exporte ses vins dans une cinquantaine de pays à travers le monde.

Notes de dégustation:

Après avoir admiré sa jolie robe jaune doré pâle, le dégustateur peut facilement déceler de jolies effluves d'agrumes et de fruits tropicaux avec en finale une pointe de vanille. Son acidité bien dosée procure équilibre au fraîcheur et sa bouche est très légèrement grasse. Remarquable qualité pour un prix si raisonnable.


dimanche 12 janvier 2014

Beaujolais-Villages, Prince Philippe, Bouchard Aîné et fils, 2011, France


Cépage:  100% Gamay
Code #:   12073944
Prix:        16,45$  
(réduit à 14,45$ jusqu'au 19 janvier 2014)
Servir:     14° Celsius

La famille Bouchard compte plus de deux siècles d'expérience en tant que négociant de vins de Bourgogne. C'est Joseph Bouchard, le fils aîné du fondateur de la maison Michel Bouchard, qui établit le cœur des activités de l'entreprise familiale en Côte d'Or.

Aujourd'hui la maison commercialise plus de 50 vins, de l'entrée de gamme aux grands crus, qui sont exportés vers plus de 130 pays répartis sur les cinq continents.

Si on pouvait leur reprocher il y a une vingtaine d'années un certain relâchement qualitatif, cette lacune semble maintenant se résorber. Le produit décrit dans ce billet en est un bel exemple.

Notes de dégustation:

D'une couleur chatoyante rouge rubis, ce vin nous renvoie des arômes fruités de framboise et de cassis. De style souple et léger mais non fluide, il est très agréable et charmeur, se buvant très facilement surtout si convenablement bien rafraîchi. Un vin de soif parfait pour accompagner des plats simples et sans prétention tels charcuteries, sandwiches, pâté chinois et autres mets similaires. Un Beaujolais-Villages à prix étudié.


samedi 11 janvier 2014

Du Sauvignon blanc qui miaule


J'ai récemment découvert un illustrateur français du nom de Rémy Bousquet qui crée des affiches humoristiques sur le vin. Comme j'aime beaucoup son style net et dépouillé, je vous présenterai de temps en temps sur ce blogue quelques unes de ses oeuvres (avec bien sûr son autorisation).

On peut voir les créations de Rémy (et commander ses affiches) sur le site internet:

 



Entrevue radiophonique au sujet de la pertinence de donner des primes aux cadres de notre monopole


Suite à la publication jeudi matin le 9 janvier 2014 de mon billet qui analysait les effets à long terme des primes généreuses que le gouvernement du Québec remet aux cadres de la haute direction de la SAQ le principal critère étant l'atteinte de la cible du dividende annuel (voir ici), j'ai eu l'occasion de m'entretenir l'après-midi même sur ce sujet avec l'animateur Vincent Dessureault dans le cadre de l'émission "Le 2 à 4'' au 91,9FM de Montréal.


Voici le lien pour écouter l'entrevue:

http://bit.ly/K9z10M  (hélas, plus disponible)




vendredi 10 janvier 2014

Le gouvernement donne des primes aux cadres de la SAQ pour mieux vous exploiter


NOTE: ce texte a aussi été publié le 9 janvier 2014 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

Si le principe de donner des primes aux cadres de la haute direction de la Société des Alcools fut jadis une bonne idée,  celui-ci est devenu avec le temps l’un des principaux facteurs de la lente dénaturation dont souffre notre système québécois de la commercialisation de l’alcool.

Pour ceux et celles qui l’ignorent, depuis plus d’une quinzaine d’années, les cadres de la haute direction de la SAQ reçoivent en plus de leurs salaires des primes qui leur sont versées en juillet, juste à temps pour les vacances estivales.

N’aller cependant pas croire que je suis systématiquement contre tout ce que fait la Société des Alcools du Québec. Ainsi, lorsqu’à l’automne dernier plusieurs médias faisaient les gorges chaudes en révélant que les employés de la SAQ bénéficiaient d’un escompte sur leurs achats, j’ai publiquement expliqué pourquoi je n’y voyais rien de répréhensible, d’autant plus que cette mesure était liée à une limite annuelle raisonnable. Je ne vise que l’amélioration des choses, rien de plus.

Je vais peut être vous surprendre mais je vous dirai de plus dès le départ qu’ayant presque toujours travaillé dans le domaine privé, je suis en faveur du principe général d’un programme de primes au rendement pour les employés cadres d’une entreprise. Mais suite aux explications qui suivront, vous saurez pourquoi je recommande l’abolition d’un tel programme pour la Société des Alcools du Québec.

Un bon programme…en principe

On ne parle pas pourtant d’un gros montant. À peine trois millions de dollars sur un chiffre d'affaires de près de trois milliards de dollars. Mais celui-ci n’étant réparti qu’entre 75 personnes environ, les bonis qui en résultent sont substantiels. Sans vous donner tous les détails du programme en vigueur, mentionnons à titre d’exemple que les 10 vice-présidents peuvent voir leur salaire de base augmenter de 30%, soit une prime  d’environ 50,000.00$ chacun.

Et puisque le critère essentiel pour l’obtention de cette belle somme est l’atteinte de l’objectif du dividende annuel fixé par le gouvernement, les cadres de la haute direction ont tout intérêt à mettre le profit en haut de leur liste de critères dans la prise de chacune de leurs décisions. S’ils ont à trancher entre la profitabilité et la qualité, c'est-à-dire entre le gouvernement ou le consommateur, il n’est guère difficile de savoir du quel côté penchera la balance.

Dans un cadre commercial normal, la concurrence sert de garde-fou aux décisions déraisonnables ou illogiques. Si on exploite trop les clients, ceux-ci iront chez les compétiteurs. Comme vous le savez, il n’existe malheureusement aucune protection de ce genre pour les consommateurs d’alcool au Québec.

Ce qu’en pensent certaines personnes

Comme l’écrivait le journaliste Gérald Fillion en mai 2010 sur son blogue :

« Cette façon de faire conduit à des excès qui peuvent provoquer des dommages considérables ».

Dans les commentaires qui suivent ce billet, notons celui de monsieur Alain Bonin de Laval :

« Pour que ces cadres obtiennent des bonis, il faut qu'il soit en compétition avec une autre entreprise. Il faut aller chercher, avec des idées innovatrices, des parts de marché chez des concurrents et non dicter le marché aux consommateurs. »

Et celui de monsieur Gaston Langlais de Gaspé :

« Il n'est pas nécessaire d'être très doué pour gérer une société d'état en situation monopolistique. Il est impossible de se comparer avec autrui, pour mesurer sa propre performance, car autrui n'existe pas. N'importe lequel non-initié peut donc augmenter le prix des bouteilles ou des tarifs pour accroître davantage le bénéfice net de "son" entreprise. Dire que le bénéfice net mesure le génie administratif des dirigeants de la SAQ, de la SAAQ, de Loto-Québec ou de l'Hydro-Québec relève du ridicule. »

Lorsque la limite est atteinte

Revenons au tout début afin de comprendre comment le principe de base de la prime au rendement pour les cadres de la SAQ a été vicié au fil du temps. Car je ne doute pas qu’au tout début les effets ont pu être bénéfiques. Il y avait certainement beaucoup de programmes et de manières de faire qui devaient être améliorés à la fin des années ’90 dans ce monopole. L’efficience augmentant, le dividende progressa et les primes maximales purent ainsi être facilement encaissées par les bénéficiaires qui évidemment y prirent goût.

Le problème est que notre dépensier gouvernement désire toujours plus d’argent. Mais que peut faire de plus un administrateur lorsque presque tout dans la machine a été dégraissé, repensé, optimisé et que l’on a presque atteint le niveau optimal de ventes de vin et d’alcool que la population adulte de la province peut vous donner? Que faire d’autres sinon abuser de son statut de monopole en « trichant » à plusieurs niveaux. Il le faut bien, puisque le gouvernement s’attend à recevoir le dividende plus élevé demandé et que le généreux et juteux boni en dépend. 

Un encouragement à l’exagération 

Le gouvernement en tenant ainsi les hauts fonctionnaires administratifs de son monopole par les couilles (non je ne vous mettrai pas ici d’image), les oblige ainsi indirectement à prendre des décisions qui ne profiteront qu’à lui et ce, au dépend des consommateurs en qui il ne voit plus que des contribuables. Ainsi, on transforme peu à peu un programme efficace de primes au rendement en un système déguisé de partage des profits visant l’atteinte d’objectifs financiers gouvernementaux de plus en plus inaccessibles.

Où cela nous a-t-il menés?

Pourtant au début, l’idée était valable. Voici ce que monsieur Gaétan Frigon, PDG de la SAQ de 1998 à 2003, disait à propos du programme des primes pour les cadres de la SAQ :

« La nature humaine aime l’appât du gain; donnez à quelqu’un un objectif à atteindre avec une récompense au bout et vous serez surpris des résultats. »

Quinze ans plus tard après la mise en place du programme de primes, nous ne pouvons effectivement qu’être collectivement surpris de voir les résultats, c'est-à-dire le nombre de décisions illogiques, de dérives et de dérapages, tous en défaveur du consommateur, auxquel ce système de bonis nous a conduit. Maintenant vous savez pourquoi :

-On a éliminé les vins de moins de 10$ (reste 30 vins sur 8,041 soit 0,4%)

-On élimine présentement rapidement les vins de moins de 15$

-Il y a eu en 2005-2006 le scandale des prix de départ chai gonflés qui mena pour satisfaire la galerie au congédiement de deux vice-présidents

-On ne fait pas toujours bénéficier les consommateurs des variations du taux de change qui leur sont favorables
-On a développé le programme Distinction 4A+ afin que les conseillers en vin vous vendent plus de vins à prix plus élevées 

-On ne fait pas profiter aux consommateurs des ristournes secrètes reçues des fournisseurs

-On accorde si peu de points au critère spécifique de la qualité dans la grille de sélection des produits courants
-On a commencé il y a déjà trois ans à couper dans les avantages des employés ainsi que le nombre de postes diminuant d'autant le service à la clientèle en succursales

-On inclut le coût des promotions dans le prix de vente régulier afin de financer le « rabais » que l’on vous consent lors des ventes de leurs circulaires

-Que l’escompte de 15% que l’on vous accorde sur l’achat de 12 bouteilles dans les SAQ Dépôt ne serait pas si généreux qu’il n’y paraît à première vue.

Et je pourrais continuer ainsi longtemps mais je manque de place.


Un changement s’impose

Je n’ose à peine imaginer à quoi ressemblera d’ici quelques années à peine le marché des boissons alcooliques au Québec si on laisse les choses aller sur cette dangereuse pente d’utilisation de méthodes visant le profit à tout prix et qui seraient pour la plupart interdites et condamnables si elles étaient pratiquées par des entreprises privées plutôt que par une société d’état.

Comme le souligne l’IRIS (Institut de Recherche et d’Informations Socio-économiques) dans une étude réalisée en 2011 et intitulée « Les bonis dans le système public québécois » :

« Pourtant, comme le démontrent les expériences de l’étranger et les entrevues réalisées pour cette étude, plusieurs conséquences néfastes des bonis à la performance n’ont pas été prises en compte lors de leur mise en place. Enfin, il y a peu de chances que ces problèmes soient identifiés par les organisations ayant adopté cette formule, puisque la majorité de ces dernières n’évaluent pas l’efficacité de leur système de bonification ». 

Le changement doit donc venir du gouvernement du Québec et c’est lui que j’interpelle aujourd’hui afin qu’il abolisse le programme de primes pour les cadres de la haute direction de la SAQ.  

Et comme le souligne l’IRIS, ce système de rémunération est inéquitable vis-à-vis de l’ensemble des employés : 

« Les systèmes de bonification semblent permettre une croissance plus rapide du salaire des cadres supérieurs et des hauts dirigeants en regard de celui des simples employés ».

Que faire?

Afin que l’échelle salariale de la Société des Alcools demeure compétitive par rapport aux emplois similaires dans le marché du travail au Québec, le gouvernement pourrait considérer ajouter le montant de la prime au salaire régulier afin que le versement du boni ne soit plus tributaire d’un objectif financier irréaliste à atteindre fixé par le Ministre des Finances.

Et pour les gens qui croient que cela risquerait de ne plus motiver adéquatement nos hauts fonctionnaires administratifs, sachez que les experts de l’IRIS ne sont pas d’accord avec vous :

Rien ne démontre qu’une politique salariale qui transfèrerait les montants accordés en bonis dans les salaires fixes n’obtiendrait pas les mêmes bénéfices.

Le bon moment

Les premiers résultats économiques pour l’année financière 2013-2014 qui se terminera le 31 mars prochain donnent à penser que le dividende prévu de la SAQ de un milliard et soixante-sept millions de dollars ne sera pas atteint et qu’il sera même inférieur à celui de l’année financière précédente qui était de un milliard et trente millions de dollars. 

Puisque les primes ne seront vraisemblablement pas versées cette année aux personnes éligibles, il est donc l’heure de les abolir. On ne peut imaginer un meilleur moment.

Car présentement ce sont et les consommateurs, et les cadres de la SAQ, et le gouvernement provincial qui subissent ensemble les conséquences des effets pervers engendrés par ce programme de primes devenu à l’évidence contre-productif pour tous.