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mercredi 19 novembre 2014

Rencontre à Montréal avec Michel Chapoutier, vigneron en Côtes-du-Rhône


Le hasard a voulu que je sois assis à la même table que le M. Michel Chapoutier que j'étais venu écouter le 31 octobre dernier à l'Hôtel Hilton-Bonaventure, dans le cadre de l'évènement Montréal Passion Vin, au profit de la fondation de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.


Tout d'abord, un peu d'histoire
 
Le domaine M. Chapoutier (le M est pour "Marius", le fils du fondateur de cette maison, Polydor Chapoutier) a vu le jour en 1808 dans la région des Côtes-du-Rhône où il produit plusieurs vins réputés et connus mondialement, tels des vins d'appellation Hermitage et Côte-Rôtie. On y pratique soit la culture agrobiologique, soit la culture biodynamique.

La devise familiale est "Fac et spera"  (Fais et espère). Michel Chapoutier, à la tête du vignoble depuis 1989, fait partie de la septième génération de vignerons. Toujours à la recherche de nouveaux terroirs prometteurs, celui-ci a aussi acquis des vignobles en Alsace, au Portugal, ainsi qu'en Australie.

La vision de Michel Chapoutier

Lors des quelques allocutions faites par M. Chapoutier au cours de ce repas, celui-ci en profita pour informer les participants tout en les divertissant à l'aide de plusieurs réflexions et anecdotes de son cru.

Pour lui, corriger un vin dans le chai à l'aide divers produits et méthodes est une aberration. Un vin doit être une "photo" du millésime. Or, comment y arriver si on en gomme les caractéristiques ou on en arrondit les angles? On utilise donc, règle générale, aucune levure commerciale, ni procède à l'acidification ou à la chaptalisation des vins.

Pour lui, les levures indigènes sont indispensables, tout comme les notes de musique dans une mélodie, afin de parvenir à exprimer toute la symphonie aromatique qu'un vin peut livrer.

Le terroir

Les racines de la vigne joueraient un rôle primordial dans la notion de terroir. Celles-ci transformeraient peu à peu le sous-sol dans lequel elles vivent et se nourrissent. Celui-ci s'amélioreraient ainsi au fil du temps, réagissant avec la vigne, les deux s'adaptant peu à peu l'un à l'autre, et  développant ainsi une certaine harmonie. Ce processus prendrait des dizaines d'années, voire des siècles.

Le commerce du vin de nos jours

M. Chapoutier déplore que plusieurs producteurs tentent de s'adapter au goût des consommateurs au lieu de faire comprendre et d'expliquer leurs vins à ceux-ci. Or, bien souvent, les nouveaux consommateurs de vin, ignorent leur goût. Il est donc futile de courir après celui-ci! Les vins, spécialement ceux qui reflètent la personnalité de leur terroir, doivent rester eux-mêmes et ne devraient pas être adaptés au "goût du jour". Faire une telle chose ne servirait qu'à favoriser l'uniformisation du goût du vin, ce qui serait, avouons-le, bien dommage.

Snobisme, dites-vous?

Un autre danger qui nous menace, serait que le monde du vin est en train de se ghettoïser en pratiquant un snobisme suicidaire. Ayant fort peu remarqué cette attitude au Québec, j'imagine que c'est sans doute en Europe qu'elle se développe. 

M. Chapoutier soulève en effet cette très pertinente question: depuis quand est-on obligé d'intellectualiser son plaisir?

Une image forte

Afin de nous faire comprendre une harmonie réussie entre le vin et la nourriture, notre homme, haut en couleurs, n'hésite pas à faire un rapprochement avec le rapport amoureux!

De la même manière que deux personnes qui tombent amoureux se transforment à la longue pour créer une relation harmonieuse où l'osmose est présente, le vin et la nourriture, dans un accord réussi, se modifient l'un l'autre, devenant ainsi tous les deux ainsi meilleurs.

Dans les deux cas, un rapport dominant/dominé ne doit pas être recherché, la complémentarité s'avérant une avenue plus riche en possibilités. Il suffisait d'y penser.

Lors de la conférence-repas, nous avons pu déguster 5 vins de M.Michel Chapoutier, soit deux vins blancs et trois vins rouges.

Condrieu, Invitare, 2013

Cépage:   100% Condrieu
Code #:   11946512 (millésime 2011)
Prix:        70,00$
Servir:     10-12° Celsius
 
Les vignes de Viognier qui ont fourni les raisins pour faire ce vin poussent sur des pentes très raides dont le sol est constitué de schiste. Leur rendement est de seulement 25 à 30 hectolitres par hectare. Il a été élevé pendant 8 mois sur ses lies.

Ce vin affiche une couleur jaune claire et brillante, agrémentée de reflets verts; on décèle au nez, des parfums de fleurs (acacia), miel et abricot; la bouche est souple et surtout très fraîche; non dénué de finesse, la finale parfumée se prolonge un bon moment; belle expression du cépage Condrieu.


Hermitage, Chante-Alouette, 2012

Cépage:   100% Marsanne
Code #:   140541 (millésime 2010)
Prix:        70,00$
Servir:     12-13° Celsius

On utilise pour faire ce vin, des raisins provenant de trois vignobles différents pour plus de complexité. Leurs sols sont composés de roches sédimentaires recouverts d'une couche argilo-calcaire. Les vendanges sont manuelles; le tiers de la production est vinifié en demi-muids, le reste en cuve inox. La durée de l'élevage varie selon les millésimes de 10 à 12 mois.

J'ai toujours été surpris depuis que je bois ce vin, soit depuis les 30 dernières années, de sa texture suave, presque huileuse, et à la robe jaune-or; des effluves subtiles de fleurs et de miel se dégagent du verre mais c'est en bouche qu'il révèle sa vraie personnalité; la bouche est ronde, souple et puissante; la finale est très longue entremêlée d'une légère amertume de noyau d'amande; un vin gastronomique capable de passer quelques années en cave.


Hermitage, Monier de la Sizeranne, 2010

Cépage:   100% Syrah
Code #:   11943747 (millésime 2009)
Prix:        96,50$
Servir:     16-17° Celsius

Les raisins de ce vin proviennent de trois vignobles: Le Méal (alluvions), les Bessards, (granitique), et les Greffieux (pierres et limon).  Ils ont été cultivés en agrobiologie et cueillis manuellement. La vinification s'est faite en cuves de béton et l'élevage en fûts de chêne pendant 12 à 14 mois.

Arborant une teinte rouge rubis foncé légèrement violacée, ce vin propose des arômes de framboise, de mûre, de violette, de poivre et d'épices douces; l'attaque est franche et les tanins mûrs et souples; un vin moyennement corsé, où les saveurs de fruits (framboise, cassis) répondent à celles de la réglisse et des épices dans un parfait équilibre; encore jeune, il est promis à un bel avenir.


Ermitage, Les Greffieux, 2011

Cépage:   100% Syrah
Code #:   11937413
Prix:        123,00$
Servir:     17° Celsius

Les Greffieux est le nom du vignoble qui est situé au pied de la colline de l'Hermitage dont le sol est composé de galets, d'alluvions et d'argile. La vinification a été faite en cuves de ciment. On n'utilise pas le vin de presse; seul le vin de goutte est utilisé. Le vin est ensuite élevé entre 14 et 18 mois en fûts de chêne, neufs pour le tiers, de second usage pour le tiers, et de troisième usage pour le reste.

Un vin de couleur rouge rubis très foncé; à l'olfactif, la framboise et la violette prédominent, puis le poivre et les épices à l'arrière-plan; puisque ce vin pourra se conserver 15 ans, voire plus, ce vin est présentement encore très jeune; ses tanins ne sont pas encore assouplis et le boisé n'est pas encore fondu à l'ensemble; il fut très intéressant de le comparer avec le vin qui suit, son aîné  de dix ans.

Ermitage, Les Greffieux, 2001

Cépage:   100% Syrah
Code #:   épuisé 
Prix:         --------
Servir:     17-18° Celsius

Le nom d'Ermitage serait apparu au 17è siècle; on raconte qu'au 13è siècle, un chevalier de retour des Croisades, aurait décidé de se retirer du monde et d'y vivre en ermite sur la colline qui lui aurait été donnée par Anne de Castille, reine d'Espagne. Réalité ou légende, nul ne le sait. Pour les vignobles dont l'histoire remontent loin dans le temps, Michel Chapoutier conserve l'ancienne orthographe sur les étiquettes de ces vins, soit sans la lettre "H" au début du mot Hermitage.

Moi qui apprécie les vins d'un certain âge et évolué, je fus servi à souhait avec celui-ci; il affiche une teinte rouge rubis foncé avec le pourtour légèrement plus pâle; au nez, le fruit et le bois ne font plus qu'un, et des arômes de violette, mais aussi de cuir émanent du verre; la bouche est plus fruitée que je ne l'aurai cru; équilibre parfait des saveurs évoluées; souplesse, finesse et longueur en font un grand vin, tout simplement.


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