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dimanche 8 mars 2015

L'éjection d'un bouchon de champagne filmé à 10,000 images par seconde


Ce n'est pas moins que 5 nouveaux phénomènes physiques qui ont été répertoriés grâce à cette expérience.

L'artiste-ingénieur Jacques Honvault a filmé, avec des chercheurs du CNRS de Reims, l'expulsion de 29 bouteilles de champagne. 

Le résultat le plus intriguant et toujours inexpliqué est sans doute la découverte d'un mystérieux halo bleuté qui entoure le bouchon lors de son expulsion.




Lire l'article (sur France 3-régions)




Barolo, Fontanafredda, Piémont, 2010, Italie


Cépage:      100% Nebbiolo
Code #:       20214
Prix:            32,75$*
Servir:        16-17° Celsius
Carafe:       15-20 min.

*en rabais à 29,25$ jusqu'au 22 mars 2015 

Le domaine de Fontanafredda a plus de 130 ans. Il fut donné par le roi d'Italie Victor Emmanuel II à son maîtresse Rosa Vercellana en 1858 et à son fils Emmanuel Guerrieri, comte de Mirafiori.

Celui-ci transforma les lieux en entreprise viticole en 1878. Visionnaire et passionné par la vigne, le jeune comte va transformer le site de 100 hectares et s'emploiera à produire des vins de qualité, dont entre autres le Barolo mentionné en titre.

Ce Barolo constitue l'entrée de gamme de la maison, soit la gamme à l'étiquette argentée (Silver Label). C'est un assemblage de différents terroirs et de différentes expositions, constituant un produit constant et fiable, lequel a aidé à bâtir, au fil du temps,  la renommée de la maison.

Carré d'agneau aux deux moutardes
Il a séjourné pendant deux ans dans de grands tonneaux de chêne de Slavonie et de France. Il a été ensuite affiné en bouteille avant sa commercialisation.

Après un creux de vague de quelques années, je dois avouer que la qualité de ce vin a sensiblement augmenté, surtout dans le présent millésime.

Notes de dégustation:

Belle robe rouge rubis assez claire, typique du cépage Nebbiolo; les arômes aussi, fruités au départ (framboise, cassis), en passant par la fleur séchée, la fourrure mouillée et les épices douces; la bouche est structurée, droite et fraîche; tout de même moyennement corsé, ce vin a une finale assez longue; original et surprenant avec ses tanins gommeux et secs à la fois; déjà très agréable à boire avec des plats qui lui conviennent, il pourra tout aussi bien être gardé 3-5 ans en cave.



samedi 7 mars 2015

La Quinta da Plansel: à la découverte des cépages portugais


Tout débute en 1961, lorsqu'un jeune allemand, Hans-Jörg Böhm, débarque au port de Cascais, près de Lisbonne. Rapidement on l'appela Jorge. Il s'intéressa rapidement au potentiel méconnu des cépages portugais et acheta en 1975 un domaine de 65 hectares situé au milieu de la région de l'Alentejo, qui deviendra plus tard la Quinta da Plansel.

Il fut le premier à analyser scientifiquement les cépages du Portugal et à mener diverses recherches à leur sujet. Il développa ainsi une pépinière des cépages autochtones portugais, ce qui lui valu une reconnaissance internationale. En 2007, il publia un livre sur les variétés de vignes du Portugal (O Grande Livro das Castas), pour lequel il reçut en 2010 le prix du meilleur livre de sa catégorie de la part de l'OIV (Organisation Internationale de la Vigne).

Naissance de la Quinta da Plansel

Dorina Lindemann et moi
Après avoir terminé à Geisenheim en Allemagne ses études en viticulture, Dorina Lindemann, vint rejoindre son père au Portugal en 1993.  Celle-ci se donna comme but d'utiliser les études de son père en transformant la propriété en domaine viticole afin de mettre en valeur les cépages indigènes du Portugal, dont entre autres, le Touriga Nacional.

On notera que le nom du  domaine, soit Plansel, est une contraction des mots Plant et Sélection. On y produit aujourd'hui environ 350,000 litres de vin annuellement, soit environ 400,000 bouteilles, réparties en 20% de vins blancs et 80% de vins rouges. On exporte 60% de la production dans plus de 11 pays. Plusieurs cuvées proposent des vins de type monocépage très intéressants à plusieurs points de vue.

C'est le 3 février dernier que j'ai pu m'entretenir durant quelques heures avec madame Lindemann, grâce aux bons soins de l'agence Anthocyane, tout en dégustant 8 vins de leur gamme de produits.

Plusieurs de ces produits sont susceptibles d'être disponibles en importation privée d'ici la fin de l'été en caisse de 6 bouteilles. Pour plus d'infos et les prix, communiquez avec l'agence qui les représente.


Plansel Selecta, 2012

Cépages:    40% Touriga Nacional, 40% Aragonez (Tempranillo), et 20% Trincadeira
Code #:       n.d.
Prix:            à venir
Servir:       16-17° Celsius

Élaboré à l'aide de raisins dont les vignes poussent sur des sols granitiques et de roches sédimentaires (comme pour les autres vins qui suivent). Élevage en cuves inox. Belle couleur rouge rubis. Nez sur les fruits rouges, la framboise principalement. Bouche souple et fraîche. Conçu pour être bu en jeunesse, d'ici les 3 prochaines années. Production 50,000 bouteilles. 

Plansel Selecta, 2012, Homenagem ao Tomas

Cépage:      100% Trincadeira
Code #:       n.d.
Prix:            à venir
Servir:        16-17° Celsius

Un hommage à Thomas, le défunt époux de Dorina. Une rare opportunité de goûter au cépage Trincadeira en solo. Robe rouge rubis de moyenne intensité. Profil aromatique fruité (framboise, cassis) épicé, et empyreumatique (chocolat noir). Une partie de la production a été élevée en barriques de chêne français. Production: 20,000 bouteilles.

Plansel Selecta, Reserva, 2012

Cépages:    40% Aragonez (Tempranillo), et 20% Trinta Barroca
Code #:       12185701
Prix:             21,60$
Servir:        16-17° Celsius

Le seul vin de cette maison disponible à la SAQ (malheureusement).
 
Les raisins qui ont servi à son élaboration ont été cueillis à la main la nuit afin d'en préserver la fraîcheur (il fait très chaud l'été dans cette région). Il a été fermenté uniquement en lagares traditionnelles de ciment durant 4 mois, puis élevé pendant 12 mois en barriques de chêne français. Voir  ici les notes de dégustation du millésime 2010. Le taux de sucre résiduel a été abaissé autour de 2 grammes/litre, ce qui est une bonne décision. Le vin est ainsi plus léger et facile à boire. Très bon! Production 12,000 bouteilles.


Plansel Selecta, Tinta Barroca, 2012

Cépage:      100% Tinta Barroca
Code #:       n.d.
Prix:            à venir
Servir:        16-17° Celsius

Comme pour le vin précédent, les raisins qui ont servi à son élaboration ont été cueillis à la main la nuit afin d'en préserver la fraîcheur. Il a été fermenté uniquement en lagares traditionnelles de ciment durant 15 jours, puis élevé pendant 12 mois en barriques de chêne français. Il se présente avec une robe rouge rubis foncé. On décèle à l'olfactif des notes florales, de cerise noir, de chocolat et d'écorce d'orange. Sa bouche est souple et fraîche et la finale est très agréable. Il pourra tenir la route pour les 4-5 prochaines années. Production de 6,000 bouteilles.


Plansel Selecta, Touriga Franca, 2013

Cépage:      100% Touriga Franca
Code #:       n. d.
Prix:            à venir
Servir:        16-17° Celsius

Un autre vin monocépage inusité. Mais quel résultat! Un vin rouge rubis profond et aux envoûtants parfums de framboise, de mûre, d'encens et d'épices orientales; beaucoup de belle matière dans ce vin qui permet de goûter à la Touriga Franca en monocépage; la bouche est élégante et la finale longue et agréable; pourra se développer au cours des 5-6 prochaines années. Production de 2,500 bouteilles.




Plansel Selecta, Touriga Nacional, 2012

Cépage:      100% Touriga Franca
Code #:       n. d.
Prix:            à venir
Servir:        17° Celsius

La Quinta da Plansel fut l'un des premiers domaines au Portugal à vinifier la Touriga Nacional en solo en vin tranquille. Cet exemple fut repris par plusieurs autres maisons par la suite. Ce vin a bénéficié d'un élevage de 12 mois en fûts de chêne français. Jolie couleur rouge rubis foncé légèrement violacée. Assez aromatique avec ses notes de mûre, de prune, de menthe douce, de fleur d'oranger et d'épices. La bouche est riche, expressive et coulante à la fois. Potentiel de vieillissement d'au moins 5 ans. Une belle compréhension et maîtrise  de ce cépage. Production de 6,000 bouteilles numérotées.

Dorina Lindemann, Limited Edition, 2012

Cépages:    50% Touriga Nacional et 50% Touriga Franca
Code #:       n. d.
Prix:            à venir
Servir:        17° Celsius

Un vin élégant et complexe produit en quantité limitée. Il a été élevé pendant 18 mois en barriques de chêne français. Il demandera quelques années pour révéler tout son potentiel. Sa couleur est intense et profonde. Des effluves de cerise, de mûre, de fleurs et de vanille émanent du verre. La texture  soyeuse grâce à la souplesse des tanins. Belle finale en prime. Production de 2,400 bouteilles.


Plansel Selecta, Grande Escolha, 2012
 
Cépages:    40% Touriga Nacional, 30% Touriga Franca et 30% de Tinta Barroca
Code #:       n. d.
Prix:            à venir
Servir:        17° Celsius

On pourrait traduire le nom de ce vin "Grande Escolha" par "Meilleur Choix" en français ou "Best Choice" en anglais.

On ne produit en effet ce vin que dans les meilleurs millésimes, à l'aide des raisins en provenance des meilleures parcelles du domaine. Sa couleur est intense et pourpre. On a droit avec ce vin avec des arômes de beaux fruits noirs et mûrs, ainsi que des notes empyreumatiques et d'épices boisées. La bouche est puissante et bien structurée. Il conserve toute son élégance malgré tout grâce à un bel équilibre de ses saveurs complexes. Très long. Il récompensera l'amateur qui aura la patience de le garder pendant les 10-12 prochaines années. 

Ce domaine viticole du Portugal est à surveiller de près au cours des prochaines années. Il possède les ingrédients requis pour assurer son développement vers des vins de grande qualité: des cépages bien sélectionnés et maîtrisés, ainsi qu'une direction compétente et dotée d'une belle vision.

 

vendredi 6 mars 2015

M. Alain Brunet, président et chef de la direction de la SAQ, en entrevue


Voici une bonne entrevue d'une dizaine de minutes, menée au Club St-James par Céline Gemmel après le déjeuner-conférence du 25 février dernier, pour le réseau HEC Montréal.

Ceci nous permet de découvrir l'homme derrière la fonction officielle de PDG de ce monopole d'État. 






Excellens, Marqués de Cáceres, Rioja, 2010, Espagne


Cépage:     100% Tempranillo
Code #:      12383221
Prix:           17,95$
Servir:       17° Celsius
Carafe:      20 min.

Le Marquis de Cáceres, Don Vicente Noguera Espinosa de Los Monteros, participa avec Enrique Forner à  la création de la Bodega qui allait porter son titre de noblesse.  La solide organisation de la société repose sur l’histoire d’un savoir-faire et la persévérance d’une famille: la famille Forner. Cette histoire est celle de l’une des entreprises les plus représentatives du paysage vinicole espagnol.

Alors que la tradition locale consistait à pratiquer un vieillissement du vin en barrique pendant plusieurs années donnant au vin des arômes et des goûts marqués par un excès de bois, Marqués de Cáceres préféra laisser jouer un plus grand rôle au fruit en réduisant le temps de séjour en barrique, rehaussant ainsi le potentiel originel du terroir et des nobles vignes.

Agneau Wellington (rest. Harlow)
Le vin mentionné en titre et un nouveau venu au Québec. Il s'agit d'un Crianza élevé en barriques neuves de chêne français pendant 14 mois, suivi d'un affinage d'un an en bouteille. Il provient d'une zone au sol argilo-calcaire doté d'un sous-sol sableux, caillouteux et légèrement ferreux.

Les vignes sont âgées entre 15 et 30 ans et on n'en retire qu'un faible rendement de 35,5 litres/hectare. La vendange fut manuelle. Il représente un compromis entre le modernisme et le classicisme.

Notes de dégustation:

Un vin rouge espagnol sans lourdeur et bien équilibré; prêt à boire maintenant, surtout si passé en carafe une vingtaine de minutes, ou être gardé 3-5 ans au cellier; sa robe est plutôt foncé et de couleur rubis sombre; il possède un nez agréable et délicat où les arômes de framboise et de cerise noire s'entremêlent à celles de bois légèrement épicé; sa structure  et son corps moyennement corsé conviendront à de nombreux plats tels le bœuf, l'agneau, les pâtés et les fromages moyennement relevés; accessible de goût et  de prix.



 

jeudi 5 mars 2015

Connaissez-vous les additifs contenus dans votre vin?


Note: Ce texte a aussi été publié le 5 mars 2015 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

Avez-vous déjà vu sur une bouteille de vin ou d'alcool la liste complète des ingrédients? Fort probablement pas. Voici pourquoi.

Au Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments n'oblige pas les producteurs de boissons alcoolisés à dévoiler la liste des ingrédients ou des substances que contiennent leurs produits (voir ici). Seule la présence des sulfites ou d'autres sources allergènes alimentaires sont à déclaration obligatoire. Ces normes s'appliquent évidemment de même au Québec.

Des additifs dans le vin, y en a-t-il beaucoup? Selon les pays et les législations, leur nombre varie. Ainsi, en France où la production du vin est très réglementée, on retrouverait environ 47 produits chimiques autorisés. Heureusement, pas tous en même temps dans le même vin. Du moins, on l'espère!


Mais la panoplie s'agrandit sans cesse. Ainsi, l'un des additifs autorisés, sont les levures industrielles. Très souvent le maître de chai, au lieu d'utiliser les levures naturelles des raisins, utilisera pour diverses raisons, des levures artificielles. Or, il en existe pour cette seule catégorie additifs plus de 300 levures aromatiques souvent obtenues par la génétique qui sont permises dans le cadre de la viticulture industrielle. Certaines, en plus de démarrer la fermentation, donnent au vin certains goûts spécifiques que l'on désire lui ajouter (fruits exotiques, beurre, noix, banane, etc.)

Que risque de contenir votre vin?

Plus que du jus de raisin fermenté semble-t-il. Si toutes les substances contenues dans le vin devaient être indiquées sur la bouteille, on retrouverait certainement des résidus des nombreux produits chimiques utilisés par l'industrie viticole  industrielle pour faire pousser, soigner et entretenir la vigne. 

Pensons aux engrais, aux pesticides, aux produits pour traiter le sol tels les désherbants, les activateurs ou retardateurs de croissance, les produits phytosanitaires (voir ici). En principe, les viticulteurs qui cultivent selon en modes biologiques ou biodynamiques utilisent très peu ces produits, voire pas du tout. 

On retrouverait de même sur cette liste de nombreux additifs aussi. On pourrait définir de manière large un additif (ou un intrant) comme tout produit utilisé par l'homme lors de la transformation du jus de raisin en vin, soit les très nombreux produits servant à contrôler la vinification, à modifier et/ou à corriger le goût du vin, à le conditionner, à le modifier ou à le stabiliser.

Et aux États-Unis?

Ce n'est guère mieux, peut être même pire, avec plus de 70 additifs autorisés. Afin de mieux illustrer ceci, sachez que les boissons alcoolisées (bières, vins, spiritueux, etc), contrairement aux autres produits alimentaires, ne sont pas contrôlées par la bien connue FDA (Food Drug Administration) qui vérifie l’innocuité des produits dont elle a la responsabilité et qui les approuve, mais plutôt de l'Alcohol and Tobacco Tax and Trade Bureau (TTB)

Ce dernier organisme relève du U.S. Treasury department (Trésor des États-Unis). Vestige de la prohibition, le but premier de l'organisme du TTB est avant tout de collecter des taxes sur le tabac et l'alcool, et non pas d'administrer le département de la santé publique. On comprend mieux ainsi pourquoi on n'oblige pas les producteurs de boissons alcoolisées à révéler aux consommateurs le contenu exact de leurs bouteilles de vin ou de spiritueux.

Ne riez pas je vous prie de nos voisins américains. De qui relève la Société des alcools du Québec? Pas de notre ministère de la Santé, pas celui du ministère du Développement économique, mais celui du ministère des Finances. On est pas mieux.

Quelques exemples

Voici un aperçu non-exhaustif des produits qu'il est permis d'utiliser dans la filière vinicole mondiale:

-Liste de quelques-uns des pesticides autorisés par l'Union Européenne 

-Petit aperçu de produits oenologiques utilisés en Europe

-Liste de quelques additifs autorisés aux États-Unis

À quoi ça sert?

À moins d'être diplômé universitaire en chimie, il y a de bonnes chances pour que le nom de des produits qui suivent ne vous diront rien. Voyons l'utilité de quelques uns de cette liste malheureusement non exhaustive.


Sulfites: le dioxyde de soufre (SO2) est utilisé pour ses propriétés antiseptiques et antioxydantes; il aide aussi à stabiliser le vin; même les vins bio en utilisent, quoiqu'en moindre quantité.

Acide tartrique: pour acidifier un vin dont le PH est trop haut (alcalin)

Carbonate de calcium:  pour désacidifier un vin dont le PH est trop bas

Dioxyde de silicium, colle de poisson, caséine, bentonite, albumine d'oeufs, kaolin, bétaglucanase, etc.: produits pour clarifier le vin (collages):

Acide citrique: pour améliorer le goût des vins blancs secs

Ferrocyanure de potassium: traitement curatif contre la casse ferrique

Polyvinylpolypyrrolidone (PVPP): (pas une blague!) stabilise la couleur et la limpidité et réduit l'amertume

Sulfate d’ammonium + thiamine: pour sécuriser la fermentation

Levures industrielles: (plus de 300) pour faire débuter la fermentation alcoolique et souvent ajouter un goût spécifique au vin  

Phytate de calcium: élimination du fer

Sulfate de cuivre: élimination d'un défaut de goût dû à l'hydrogène sulfuré

Dicarbonate de diméthyle (Velcorin): agent de contrôle microbien très controversé

Anhydride carbonique: donne une sensation de fraîcheur au vin

Lysozyme:  pour la stabilisation microbienne

Préparations enzymatiques (pectinases): pour augmenter les rendements de pressurage, débourbage, etc.

Sorbate de Potassium: inhibiteur spécifique à la levure

Carboxyméthylcellulose (CMC): gomme de cellulose destinée à la stabilisation tartrique

Phosphate diammonique, phosphate monoammonique, sulfate d'ammonium,  phosphate bipotassique, phosphate monopotassique, chlorydrate de thiamine: produits servant à "nourrir" les levures

Acide L-ascorbique: antioxydant qui aide à conserver le produit

Acide métatartrique: prévient les précipitations tartriques

Gomme arabique: prévention contre diverses précipitations

Méga Purple: utilisé surtout aux États-Unis pour foncer la couleur des vins rouges; quelques gouttes dans une bouteille suffisent pour faire d'un vin rosé un vin rouge pourpre-violet

Ne paniquons pas (du moins pas tout de suite)

Les additifs sont légion dans nos produits alimentaires. Avez-vous déjà examiné de près la liste des ingrédients d'un mets congelé ou d'un simple pain tranché? Plusieurs des additifs permis sont le fruit du développement et des recherches de l’œnologie qui permet de nos jours d'obtenir la plupart du temps de meilleurs vins qu'autrefois.

Je bois du vin régulièrement depuis plus de 35 ans et je suis toujours vivant. Il importe cependant de choisir des producteurs avec de bonnes pratiques culturales et de vinification et ayant le respect de l'environnement...et de leurs clients. 

Le côté négatif dépend donc principalement du type d'additifs utilisés, de  leur quantité, et surtout des raisons pour lesquelles on les emploie.

L'art du maquillage

Si certains de ces produits utilisés en quantité raisonnable permettent d'avoir des vins plus sains, plus stables et plus équilibrés, alors pourquoi pas.

Mais là où le bât blesse, c'est que ces produits sont trop souvent utilisés pour transformer de mauvais vins en des vins, soyons polis,  buvables. Si vous avez examiné la liste ci-dessus et de leurs effets sur le vin, vous vous rendrez compte de l'immense arsenal qui est mis à la disposition des vinificateurs, parfois à l'emploi d'entreprises à la moralité élastique, pour masquer des défauts, modifier la couleur ainsi que la texture de leurs vins.

Dans une entrevue que j'ai menée il y a quelques années auprès de M. Nicolas Joly, vigneron et porte-parole du mouvement Renaissance des Appellations dont les membres n'utilisent pas la plupart des additifs autorisés, celui-ci déplorait que trop souvent le chai (le lieu où l'on vinifie les vins) était passé d'une maternité où le vin devrait normalement venir au monde, à un laboratoire d'hôpital où l'on pratique la chirurgie esthétique! (voir ici)

Les experts disent qu'il faut dix, quinze, voire vingt ans pour bien se former le palais. La plupart des amateurs de vin n'ont en général qu'une vague idée de la différence entre un bon vin et un vin de basse qualité. Beaucoup de producteurs, au lieu de perdre des dizaines de milliers de litres de mauvais vin, aussi bien pour les vins importés en vrac que ceux embouteillés sur les lieux de production, n'hésiteront pas à utiliser la litanie des artifices autorisés pour vous faire passer des vessies pour des lanternes. 

On réussit de la sorte à vendre 14$, 16$, 18$ et même plus, des vins qui ne même valent pas la moitié du prix demandé. Pas mal du tout. Pour ces producteurs du moins.

Un exemple

Un indice que votre vin a été trafiqué est celui-ci. Si vous détectez un goût végétal dans votre vin combiné à une finale un peu sucrée, cela sera un signe presque certain  qu'il a été "travaillé". Le goût végétal provient en général de raisins qui n'ont pas suffisamment mûri. Donc ceux-ci ne contiennent pas beaucoup de sucre naturel. Le goût du vin forcément ne peut ainsi être naturellement sucré. C'est donc que l'on a tenté de masquer l'amertume d'un goût végétal trop prononcé par des additifs afin de "corriger" ce défaut.

Et lorsque l'on abuse un peu trop de ces additifs chimiques, un palais averti pourra parfois détecter parfois un goût un peu métallique au travers du fruit ainsi qu'une finale abrupte et un peu sèche. Si vous connaissez une personne fiable et au goût sûr en matière de vin, fiez-vous à ses recommandations.

Contrôle de la qualité, dites-vous?

Certains avanceront que nous sommes au Québec prémunis contre les vins douteux ou n'ayant pas bon goût puisque la SAQ analyse dans son laboratoire des échantillons des vins qu'elle vend. 

Il est cependant utile de savoir que ces analyses ont avant tout pour but de vérifier si les produits respectent les normes en vigueur au niveau de la teneur des divers éléments qu'on y retrouve, et s'ils ne contiennent pas d'additifs non permis ou dangereux par exemple. En  principe, un vin pourrait donc être déclaré conforme après analyse du labo mais pourtant avoir malgré tout un goût désagréable ou même exécrable. Seule l'étape de la dégustation d'un vin peut confirmer que la qualité gustative de celui-ci passe la rampe.

Je vous rappelle que la grille de sélection des produits courants de la SAQ accorde 15 points sur 100 pour le montant du budget promotionnel consenti par le producteur, et seulement 10 points pour la qualité. De plus, seuls les vins qui satisfont aux critères économiques du monopole (présélection) sont analysés du point de vue qualitatif (sélection finale). Mais ne vous inquiétez pas, vous n'en mourrez pas.

La solution?

La transparence! Alors que les aliments et les boissons non alcoolisées doivent indiquer la liste de leurs ingrédients et sont surveillés par les organismes de contrôle de la plupart des pays, rien de tout ceci n'est obligatoire pour les boissons alcoolisées. L’industrie de l’alcool a fait pression pendant des années et continue de le faire pour éviter d’étiqueter ses ingrédients. Parfois pour protéger leurs recettes, mais avant tout pour cacher des ingrédients dont on préfère que le public ignore l'existence. 

Cette problématique n'est évidemment pas uniquement québécoise ou canadienne mais bien mondiale. Elle perdurera tant que les gouvernements ne verront dans les boissons alcoolisées qu'une source inépuisable de taxes. À elle seule, l'industrie du vin représente des ventes annuelles de 165 milliards de dollars, soit autant que celle des cosmétiques. Ce n'est sans doute pas demain la veille que vous  pourrez lire la liste de tout ce qui entre dans la composition de votre bouteille de vin. Buvez en paix, on s'occupe de tout.


Ajout (29 mai 2015):

Entrevue à l'émission L'Épicerie à la télé de Radio-Canada



Lors de l'émission diffusée le 27 mai 2015 qui portait sur les additifs que l'on peut potentiellement retrouver dans le vin, on m'a demandé suite à la parution de l'article ci-dessus, de brosser un tableau de la situation pour les auditeurs.

On peut maintenant trouver ce reportage sur YOUTUBE:

https://www.youtube.com/watch?v=uHCDpBcX588