Il y a déjà un certain temps que je désirais faire un reportage au sujet de ce restaurant situé un peu à l'écart de la zone hyper-branchée et glamour de Montréal. Voici quelques infos qui seront utiles aux amateurs de bons vins.
Le service aux tables est mené par une efficace brigade menée de main de maître par la pétillante Éricka qui nous gratifie de son joli accent du Midi.
À la cuisine, c'est le chef d'orchestre Pascal Turgeon qui mène le bal. Ce jeune homme très prometteur, originaire de l'Abitibi-Témiscamingue, impressionne déjà par sa maîtrise des cuissons, ainsi que l'originalité de ses présentations.
Les membres du Club des Dégustateurs de Grands Vins noteront que ce resto fait partie de ceux qui accordent un rabais de 10% sur présentation de leur carte (10% de rabais au resto!).
Voici un aperçu d'une soirée récemment passée à ce convivial bistro de quartier.
L'entrée choisie fut les crevettes sauce vierge à l'ail. Bien que cela semble un peu convenu (des crevettes), ce plat fut des plus remarquables. Outre la délicieuse sauce d'accompagnement, l'incroyable tendreté des crevettes fut l'élément vedette. Si tendres que la texture s'apparentait à celle de langoustines. Tout repose dans la méthode de cuisson. Demandez au chef de vous la dévoiler!
J'avais apporté pour accompagner ce plat, un vin blanc du Val de Loire, d'appellation Cour-Cheverny, où l'on retrouve le rare cépage Romorantin. Vous pourrez en découvrir l'histoire ici.
François 1ier, Vieilles Vignes, Domaine des Huards, Cour-Cheverny, 2008
Cépages: 100% Romoratin
Code #: 12476452
Prix: 24,45$
Servir: 10-12° Celsius
Ce vin, vendu par l'entremise d'une opération Cellier, représente toute une aubaine. Certains vins de millésimes récents élaborés avec ce cépage sont parfois proposés à des prix plus élevés que celui-ci pourtant âgé de plus de 6 ans. C'est la première fois que j'avais l'occasion de goûter à un vins de Romorantin d'un certain âge. Il s'est merveilleusement bien accordé avec les délicieuses crevettes de ce plat. Autrement, un bon vin de Chardonnay, fin et délicat, pourrait aussi convenir.
Ce vin à la robe jaune pâle moyen aux légers reflets verts est élaboré par Michel Gendrier qui représente la 7è génération du Domaine des Huards fondé en 1846; on y décèle dans le verre des parfums de fleurs blanches dominés par le caillou mouillé en raison de la présence minérale dans ce vin; plus corsé qu'un vin moyen, ce vin s'exprime par une bouche légèrement grasse et parfaitement équilibrée; une petite amertume apporte une belle fraîcheur en finale; un vin maintenant épanoui, de bonne longueur et délicieusement différent.
Le plat principal sélectionné fut le carré d'agneau aux herbes de Provence. C'est une assiette de portion généreuse où la délicate viande d'agneau est cuite à point, c'est-à-dire parfaitement rosée d'un côté à l'autre de la pièce de viande.
J'adopte la plupart du temps pour un vin de bourgogne rouge pour ce type de met. Pas cette fois où je choisis plutôt un vin rouge de Bordeaux mais d'un âge respectable. La texture puissante des vins de Bordeaux tend avec les années à ressembler à celle des Bourgognes.
Château Mouton Rothschild, grand cru classé, Pauillac, 1993, France
Cépages: 85% Cabernet Sauvignon, 8% Merlot et 7% Cabernet Franc
Maintenant âgé de pus de vingt ans, ce vin issu d'un millésime modeste était en principe prêt à boire. Ce domaine réputé de Bordeaux requiert à chaque année les services d'un artiste connu différent pour illustrer son étiquette. En 1993, on fit appel au peintre figuratif français Balthasar Kłossowski, dont le pseudonyme est Balthus. Son œuvre représenta une jeune fille nue, comme il le fit souvent dans le passé. Celle-ci fit scandale aux États-Unis et l'ont dû en faire une nouvelle spécialement pour ce pays.
Le vignoble de ce domaine compte environ 72 hectares avec des vignes âgées en moyenne à l'époque de 42 ans. Leur rendement a été limité à 42 hl/ha. Il a été élevé deux ans en fûts de chêne neufs. La production cette année fut de 300,000 bouteilles.
Code #: épuisé
Prix: hors de prix!
Servir: 17-18° Celsius
Maintenant âgé de pus de vingt ans, ce vin issu d'un millésime modeste était en principe prêt à boire. Ce domaine réputé de Bordeaux requiert à chaque année les services d'un artiste connu différent pour illustrer son étiquette. En 1993, on fit appel au peintre figuratif français Balthasar Kłossowski, dont le pseudonyme est Balthus. Son œuvre représenta une jeune fille nue, comme il le fit souvent dans le passé. Celle-ci fit scandale aux États-Unis et l'ont dû en faire une nouvelle spécialement pour ce pays.
Le vignoble de ce domaine compte environ 72 hectares avec des vignes âgées en moyenne à l'époque de 42 ans. Leur rendement a été limité à 42 hl/ha. Il a été élevé deux ans en fûts de chêne neufs. La production cette année fut de 300,000 bouteilles.
Un vin à la robe rouge rubis foncé, avec quelques notes orangés aux pourtours du verre; nul doute qu'il aurait pu tenir la route un autre dix ans, mais à quoi bon attendre; vingt et un est un âge respectable pour un vin et il vaut mieux le boire trop jeune que trop vieux; à l'olfaction on détecte principalement de beaux arômes de sous-bois (champignon, humus, feuille morte) entremêlés d'épices douces; la bouche exprime encore une certaine puissance mais avec souplesse et surtout beaucoup de finesse; les tanins sont complètement fondus à l'ensemble et la finale est très longue; un vin très épanoui, en route vers l'harmonie absolue.
Tout cela pour vous dire de réserver votre place bientôt. Il y a deux services, 18h00 et 20h30. Ah oui! La cuisine mérite que l'on apporte de bonnes bouteilles!