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vendredi 24 janvier 2014

SAQ: Changement de cap en vue?



NOTE: Ce texte a aussi été publié le 23 janvier 2014 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

Des signes commencent à poindre à l'horizon qui tendraient à démontrer que la baisse des profits de notre monopole inquiète de plus en plus en haut lieu. Et on semble  avoir décidé d'apporter de salutaires modifications à certaines des décisions prises au cours des trois dernières années.

Tout comme mon collègue Claude Langlois le soulignait en début d'année dans le Journal de Montréal, je pense aussi que l'année 2014 pourrait s'avérer une année charnière pour la SAQ

La Société des alcools du Québec étant un peu comme un immense paquebot, tout changement d'orientation prend du temps avant d'en percevoir les effets. Le sort que l'avenir réserve à long terme au monopole d'état pourrait bien se décider cette année à partir de la vision qu'en ont ceux qui le dirigent et du succès qu'ils auront à redresser la barre.

Car il faut savoir réagir. Quand on voit une lumière au bout du tunnel, il peut s'agir parfois d'un train qui vient à notre rencontre. On aurait donc décidé de réviser certains objectifs et certaines pratiques, appréhendant que la baisse anticipée du dividende prévu pour l'année financière se terminant le 31 mars prochain ne se poursuive l'année suivante. 

M. Nicolas Marceau
Un premier indice est apparu avec la déclaration du ministre des Finances du Québec, M. Nicolas Marceau, dans un article paru le 9 décembre dernier de la journaliste Hélène Baril, intitulé Nouvelles baisse de vin à la SAQ.

L'article portait sur les résultats du deuxième trimestre de la SAQ qui démontraient que bien que les ventes en dollars avaient légèrement augmenté, le nombre de bouteilles de vin vendues continuait de décliner et ce, pour un deuxième trimestre consécutif.

Après avoir affirmé que ''le prix du vin n'était pas trop élevé pour les moyens des Québécois'' le ministre des Finances a dit tout de suite après ''qu'il fallait tout de même faire attention'' et surtout:
''Il faut être prudent pour la suite des choses avec les prix, je le reconnais''.
Avec la cible du dividende (un milliard et soixante sept millions de dollars) qui ne sera vraisemblablement pas atteinte cette année par la Société des Alcools, il est normal que le ministre des Finances se pose quelques questions et suive ce dossier de près.

Il ne serait pas impossible que M. Marceau ait aussi parlé de ses inquiétudes au président du conseil d'administration de la SAQ, M. Sylvain Simard, qui occupe ce poste prestigieux de puis huit mois environ, suite à sa nomination par le gouvernement actuel.

Au début de cette année, M.Simard a donné une entrevue exclusive à TVA et a fait part de quelques aspects intéressants, pour ne pas dire encourageants.


Celui-ci a tout d'abord réitéré l'engagement de notre monopole de faire plus de places sur ses tablettes aux vins québécois, ce qui était attendu et souhaité par plusieurs depuis fort longtemps.

De plus, certains extraits de l'article ou de l'entrevue suscitent beaucoup d'espoir et semblent démontrer un changement de cap substantiel si les mesures verbales annoncées se matérialisent dans les faits. Voici quelques exemples:

-M. Simard a  précisé qu'il voulait maintenir la vente de vins à prix raisonnable.
-Il  a expliqué que cela était important pour la population, que c'était même une question de «démocratie».
-Il faut selon lui aller chercher chez les producteurs des vins d'entrée de gamme parce que les gens ont besoin de découvrir la consommation par ces vins.
-Il donne aussi le même exemple que je donne moi-même souvent lors d'entrevues, soit celui qu'il est important pour la jeune clientèle, les étudiants par exemple, qu'il y ait des vins d'entrée de gamme à prix abordable afin de regénérer la clientèle.
-Il a déclaré qu'à l'avenir les attentes du gouvernement du Québec envers la hausse du  dividende à être versé par la SAQ ne seront pas aussi élevées que par le passé.

Non, vous ne rêvez pas. Les citations ci-dessus ne sont pas de moi  mais sont bel et bien celles du président du conseil d'administration de la SAQ!

Reste à savoir si on passera effectivement aux actes. Vous me direz qu'il était plus que temps que l'on réalise ces choses. Il y a deux ans à peine, le vin "cheap" pour la SAQ était celui de moins de 10$; au début 2013, c'était celui de moins de 15$; en 2014, on fixait la barre à celui de moins de 20$.

Alors que l'immense majorité des consommateurs recherche avant tout de bons achats à moins de 20$, sur les 8,100 vins en format de 750 ml présentement offerts par notre monopole, seulement 27,7% de ceux-ci (2,244) coûtent moins de 20$, alors que plus de 72,3% (5,856) coûtent plus de 20$ comme le révèle le tableau ci-contre réalisé le 21 janvier dernier à partir du moteur de recherches du site internet de la SAQ.

Comme le soulignait en décembre dernier Marc-André Gagnon sur son site vinquebec.comles vins de plus de 20$ sont trois fois plus nombreux que les vins de moins de 20$. Cela ne devrait-il pas être l'inverse?

À ce rythme-là, si la Société des alcools ne rééquilibre pas bientôt ses catégories de prix, d'ici quelques années à peine, il n'y aura  presque plus de vins de moins de 20$. À moins d'un changement drastique dans la sélection des produits on se dirige très rapidement vers  un gros vingt ($) pour un petit vin


Autre élément d'espoir cependant. Selon certaines agences, les plus récents appels d'offres  de la SAQ pour de nouveaux produits sont souvent pour des produits moins dispendieux qu'auparavant. Les chiffres (qui ne mentent jamais) nous diront d'ici quelques mois si la proportion du nombre de vins à prix raisonnables (15$ et moins) aura augmenté ou bien aura encore diminué.  Notons pour l'avenir qu'il y a 650 de ceux-ci présentement, soit à peine 8% de l'ensemble du répertoire.

Il serait ainsi très sage pour la Société des alcools du Québec qui, au cours des dernières années,  à l'aide de sa stratégie de ''montée en gamme'' (trading up) a fait des pieds et des mains pour éliminer une grande partie des vins qu'elle vendait 15$ et moins, de commencer à faire une discrimination positive envers ceux-ci afin d'en augmenter substantiellement le nombre et surtout de les sélectionner pour leur qualité et non pour leur profitabilité.

Car il n'y a pas de secret ici messieurs dames. Si un vin est très bon et est vendu à prix raisonnable, le volume de ventes sera au rendez-vous ainsi que les profits. Mais si tentez d'obtenir le profit avant de le vendre en proposant par exemple un vin très ordinaire à prix beaucoup trop élevé, et bien vous perdrez sur tous les tableaux.


Mais avec les inquiétudes légitimes du ministre des Finances M. Nicolas Marceau, les propos en ce début d'année du président du conseil d'administration du monopole M. Sylvain Simard, et l'arrivée en poste du nouveau président directeur général M. Alain Brunet qui compte plus de trente ans au sein de la boîte, les planètes pourraient bien être cette fois alignées pour favoriser un changement de cap à la SAQ. C'est ce que la grande majorité des consommateurs de vin du Québec souhaitent et ce, pour le bien de tous.

Comme il est écrit dans la Bible, on jugera bientôt l'arbre à ses fruits. 

Suggestions de vins de la semaine:

Vin blanc

Fetzer Quartz, White blend, California, 2012, États-Unis, 16,95$

Vins rouges 

 Sedara, Donnafugata, Sicile, 2011, Italie, 17,95$

Benjamin Brunel, Côtes-du-Rhône villages, 2011, France, 20,20$

Brolo Campofiorin Oro, Rosso del Veronese, Masi, Vénétie, 2009, Italie, 26,95$

Bonnes dégustations! 
 

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