mercredi 19 décembre 2012

Le MAL DE BLOC: causes, prévention et remèdes


Note:  Ce billet a aussi été publié  sur le Huffington Post Québec le 20 décembre prochain (voir ici).

Le mal de cheveux, la gueule de bois ou le mal de bloc sont tous synonymes de l’état d’une personne qui a bu de l’alcool plus qu’elle ne l’aurait dû. Et c’est en général le lendemain que les symptômes se manifestent le plus cruellement.

« Prévenir vaux mieux que guérir » dit le dicton. J’ai donc pensé, juste avant que ne débutent vos joyeuses libations, vous rappelez les dangers sournois qui vous guettent et qui pourraient gâcher sérieusement votre plaisir avec 8 conseils pour prévenir le mal de bloc et 7 autres pour vous aider à survivre à une gueule de bois.

Les symptômes

Permettez-moi de vous les rappeler brièvement: maux de tête, désordre gastro-intestinaux, maux de ventre, nausée, sensation de soif et parfois même vomissements et diarrhée (si après cela ça vous tente toujours d’abuser de l’alcool, c’est que vous l’aurez voulu). Bref, vous êtes malade comme un chien.

Cet état entraîne des effets négatifs tant sur le plan biologique, physiologique, qu’affectif. On note parfois une hypersensibilité aux sons et à la lumière et une perturbation du sommeil. Il n’est pas rare, le lendemain de veille,  que la personne ainsi affligée souffre d’une  réduction de l’attention, de la mémoire, de la concentration, parfois même de la coordination de ses mouvements.  D’autres éprouveront de l’anxiété, de la dépression et très souvent de l’irritabilité. Rien de trop jojo, ni pour vous, ni pour votre entourage!

Nous ne sommes pas égaux au niveau des effets de l’alcool  sur notre organisme. Des facteurs comme le poids (masse corporelle), le sexe (les femmes sont un peu plus vulnérables), la génétique et la rapidité de consommation influencent le résultat final.

Il paraît que dans notre beau pays, près d’un consommateur d’alcool sur dix souffre d’une gueule de bois sur une base plus ou moins régulière. Inconscience ou manque d’expérience, c’est plus de 40% des personnes âgées entre 18 et 24 ans qui se sont retrouvés dans cette situation au Québec au cours de la dernière année.  Il faut admettre qu’il reste encore un peu (beaucoup) d’éducation à faire ici au niveau de la consommation responsable d’alcool.

Les causes

Bu en trop grande quantité, l’alcool perturbe de nombreux organes, lesquels enclenchent des mécanismes de défense, provoquant une déshydratation du corps et une insuffisance de glucose (sucre).  C’est donc les carences en eau et en sucre qui sont les principaux responsables des effets désagréables ressentis lors des lendemains de veille.

De la déshydratation résultent la bouche sèche et la soif, les douleurs musculaires et surtout les fameux maux de tête! En effet, il y a beaucoup d’eau dans notre cerveau et lorsque le corps puise cette eau dans les méninges cela provoque une atrophie du cerveau….ouch!

Puisque le foie est entièrement occupé à digérer cette surconsommation d’alcool, celui-ci ne produit plus un niveau suffisant de glucose, indispensable source d’énergie de notre métabolisme et qui aussi très important pour assurer les fonctions de notre cerveau….encore lui! Pas étonnant que l’on se sente tout(e) croche.

Alors, ça ne vous tente pas vraiment de vivre un tel cauchemar? Je ne vous blâme pas! Mettez alors en application ces 8 petits trucs qui pourraient faire en sorte que vous vous rappellerez encore le lendemain des bons moments que vous aurez vécus la veille.

Pour prévenir le mal de bloc
(8 choses à mettre en pratique)

1.  De préférence, consommez de la bière (5% d’alcool) et du vin (12-14% d’alcool) plutôt que des boissons fortes ayant un taux de 40% d’alcool
(Attention : 12 bières ne sont toutefois guère mieux que 70 ml de boisson forte!)

2.  Évitez de consommer de l’alcool le ventre vide et consommez-le idéalement en mangeant
(1 Gin + 1 Whisky + 1 Scotch ne constituent pas l’apéro idéal!)

3.  Attention aux boissons fortes de couleur foncée car elles contiennent davantage de méthanol que les alcools blancs (elles cognent plus, quoi!)

4.  Méfiez-vous aussi des boissons alcoolisées sucrées qui se boivent quasiment toutes seules mais qui sont si néfastes pour le foie
(un digestif fait digérer mais cinq digestifs….beurk! où est la toilette?)

5.  Autant que possible, évitez de mélanger sans cesse les types d’alcool (bières, forts, vins, forts, digestifs, vins, etc.);

6.  Le meilleur truc : buvez beaucoup d’eau; un verre d’alcool, un verre d’eau si vous le pouvez; cela créera aussi une pause entre vos consommations d'alcool
(et aussi après : deux grands verres d’eau avant le dodo pour prévenir la déshydratation durant la nuit)

7.  Plus vous êtes fatigués et plus l’alcool aura sur vous de l’effet; pas toujours évident de se reposer avant le temps des Fêtes, alors soyez-en conscient(e) si vous êtes brûlé(e) de fatigue

8.  On boit plus lentement lorsque l’on boit un produit de qualité; une bonne bouteille de vin à 25,00$ est bien meilleure à tous points de vue que deux Château Piquette à 14,00$;  adoptez la devise du Club des Dégustateurs de Grands Vins : «Buvons peu, mais buvons mieux » 

Le café, un faux ami!

On retrouvera plutôt le café parmi la liste des remèdes à la fin du présent billet; bien qu’il nous stimule temporairement, le café ne fait aucunement diminuer le taux d’alcool dans votre organisme;  il est donc illusoire de penser qu’il peut vous aider à retrouver rapidement une condition physique vous permettant de conduire votre automobile de façon sécuritaire.  Pire! Ce breuvage ayant des propriétés diurétiques, tout comme l’alcool il contribuera donc à votre déshydratation et accentuera vos maux de tête. Alors, gardez le café pour le lendemain.

Voilà. Mais est-ce que ça fonctionne me demanderez-vous? Et bien sachez qu’après plus de 35 ans de consommation d’alcools divers, je peux compter sur les doigts d’une main les fois où j’ai éprouvé des « désagréments ». À chacune de ces rares occasions, je n’avais pas suivi la plupart de ces conseils que je vous livre présentement. C’est tout dire…


Survivre à une gueule de bois

Malgré tous ces conseils, vous avez tout de même réussi l’exploit  de boire plus qu’il ne fallait et maintenant vous voulez mourir?  Voici d’autres conseils (à garder à portée de la main) pour soulager quelque peu votre état:

1.  Buvez de l’eau!  (on vous l’avait pourtant dit!)

2.  Prenez un peu de café; en agissant sur nos neurorécepteurs, la caféine nous réveille; elle représente un bon remède anti-migraine car elle contracte nos vaisseaux sanguins
3.  Allez respirer de l’air frais (vos cellules ont besoin d’oxygène)

4.  Je sais que vous avez le cœur au bord des lèvres mais essayer manger quelque chose de léger et simple (ex. bouillon de poulet) pour vous replacer l’estomac et augmenter votre taux de glucose (finir la bûche de Noël crémage au beurre n'est pas une bonne idée!)

5. Un ou deux comprimés d’acétaminophène (Tylenol) peuvent  aider SAUF si vous avez été diagnostiqué(e)s alcoolique (risques de lésions au foie)

6.  Reposez-vous et évitez d’exécuter des tâches qui demandent de la concentration et de la coordination (ex. conduite automobile, utilisation d'outils, etc.)

7. Relisez les 8 conseils ci-dessus pour PRÉVENIR le mal de bloc… la prochaine fois!

Dites-vous bien que le temps est votre meilleur allié; chaque minute qui passe et à laquelle vous survivez vous rapproche de la guérison car votre corps se rétablira peu à peu.

Voici les liens, pour ceux et celles qui n'auraient pas lu mes deux dernières chroniques, (où étiez-vous?) pour consulter mes 30 recommandations de vins pour le temps des Fêtes:
 

Mousseux et champagnes

Le TOP 15 de vos vins du temps des Fêtes


Je vous souhaite à chacun et à chacune d’entre vous un très joyeux Noël! (sans mal de bloc!)


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